Chapitre 36, Bardella

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Jordan connaissait Stéphane Séjourné de nom uniquement et de l'époque où il était député européen, mais une chose était sûre : il ne l'aimait pas. Pas du tout, même.

— Vince ?

Vincent, conseiller de Jordan Bardella, se tourna vers lui.

— Ouais ?

— Qu'est-ce que tu sais de Stéphane Séjourné ?

En rentrant de la villa de Hanouna à Saint Tropez, il venait de voir passer un tweet expliquant que la veille Gabriel Attal avait fait ouvrir un palais -rien que ça- juste pour voir le feu d'artifice en sa compagnie. Il ne le vivait pas super bien. Surtout qu'il savait bien que ce type était l'ex de Gabriel Attal.

— Oh mais c'est le gay de l'Elysée, ha ha ! Pourquoi ?

Ah bon ?

— Comment ça ?

— Le type bouffe des bites au petit dej.

Oui nan mais ça Jordan l'avait bien comprit, il n'avait pas besoin des détails.

— Haha... ouais mais du coup ? Il a fait quelque chose d'important à part sucer des queues ?

— Jordan... Qu'est-ce que tu ferais sans un super conseiller comme moi dans tes rangs hein ?

Vincent était à peine plus vieux que Bardella et était imbu de lui-même comme pas possible. Heureusement, son adulation pour le parti dont Bardella était le président dépassait son amour personnel sinon jamais Jordan n'aurait accepté de travailler avec lui.

— Séjourné c'est un macroniste depuis le touuut début. Si tu veux mon avis, il est probablement passé sous le bureau du grand patron Macron.

Le conseiller rit grassement à sa propre remarque. Jordan n'obtiendrait probablement pas de meilleur renseignements venant de lui. Il se contenterait de wikipedia. Il était surpris de ne pas s'être renseigné plus tôt sur cet homme, et pourtant il savait qu'il était toujours très proche de Gabriel. Il ne l'avait probablement pas vu comme un rival avant aujourd'hui.

— Ah et c'est l'ex de l'autre là, Attal. Le pédé de Matignon que Macron s'est probablement tapé aussi.

La mâchoire de Bardella se contracta par réflexe. Il était à deux doigts de renvoyer son conseiller sur le champ mais ce serait peut être un peu suspect. Surtout que s'il ne s'agissait pas du premier ministre de son cœur dont il parlait, Jordan aurait parfaitement pu tenir les mêmes propos.

— Bon, merci pour tes renseignements mais j'ai un peu de taf, je pense qu'on a fini les tournages TikTok pour aujourd'hui.

Ils n'avaient absolument pas fini, ils étaient juste en pause parce que c'était très fatiguant de se faire filmer. Mais Vincent ne chercha pas à discuter, il faut dire que le ton du président du RN était sans appel, lui-même en fut surpris et se racla la gorge avant de reprendre un ton plus calme.

— A demain, Vince.

— Ouais, à demain Jo'.

Jordan espérait qu'il ne s'était pas grillé lui-même en prenant la mouche de cette manière face aux propos insultants du conseiller. Il était d'accord pour insulter Séjourné, mais pas Attal.

Bardella commença ses recherches très approfondies sur l'ex du premier ministre, c'est-à-dire sur wikipédia en complétant par un ou deux articles du Figaro, ce super journal de droite. Son moteur de recherche lui proposa bien sûr des articles d'autres journaux comme Le Monde ou bien Libération, mais Jordan les passa immédiatement, ils étaient tous bien trop à gauche pour lui, ce n'était pas du tout fiable -ne lui parlons surtout pas de l'Humanité, il ferait un malaise- ! 

Il sortit de sa petite enquête d'autant plus énervé. Chaque détail de ce personnage l'insupportait désormais. Bien sûr, ce qui était la goutte de trop fut de lire qu'entre Séjourné et Attal celà avait été le "crush immédiat"... Il ne pouvait pas tolérer ça.

Après que les derniers tiktoks qu'il avait tourné soient postés, Jordan décida de montrer son agacement en restant inactif pendant un moment. Il avait bon espoir que Gabriel l'espionne comme lui le faisait, même s'il ne le suivait même pas sur instagram, qu'il remarque son silence et le comprenne.

Mais ce ne fut que pire encore lorsqu'il vit un tiktok montrant Gabriel avec ses deux ex publiquement connus : Joyce Jonathan et de nouveau Stéphane Séjourné. C'était le coup de grâce, Jordan n'en pouvait plus. Le premier ministre démissionnaire n'avait pas du tout compris son message ou bien il le faisait exprès pour le provoquer encore plus.

Ne pouvant pas rester dans un mutisme permanent au vu des responsabilités qui l'incombaient, il se décida à revenir sur tiktok en utilisant les mêmes musiques qu'Attal avait utilisé en l'honneur des Jeux Olympiques, toujours afin de lui passer un message et faisant parler les fans du Bardattal par la même occasion.

Jordan trouvait d'ailleurs les JO plaisants, en écartant la cérémonie d'ouverture qui n'avait été qu'un ramassis de wokisme à s'en étouffer. Non mais il y avait eu des hommes habillés en femme ! Une parodie de la Cène -bon, Jordan, comme beaucoup à vrai dire, n'avait juste pas la référence du tableau qui était réellement célébré mais ne le vexons pas-, la Cène quoi ! Et puis des gays partout et des femmes célébrées pour autre chose que leur rôle de mère... Ou bien pire encore, la France avait été représentée par des personnes non-blanche, quel chaos total, quelle honte ! La seule bonne chose était Céline Dion à la fin, une vraie française -là encore ne vexons pas Jordan même si la chanteuse, aussi splendide soit-elle, était en fait québécoise- !

Mais au moins la France se classait en bonne position dans le tableau des médailles et tout le monde était fier d'être français.

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant