Chapitre 40 (Happy End), Bardella

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Jordan avait fait son choix. Au beau milieu d'un après-midi début septembre, sa décision était évidente. Il ne pouvait pas oublier Gabriel. Il se rendit au siège du RN, ignorant les membres qui tentaient de l'interpeller et se dirigea jusqu'au bureau de Marine. Il posa ses deux mains sur la surface en bois du bureau en la regardant dans les yeux.

— J'arrête tout.

Elle eut un mouvement de recul avant de simplement rire.

— De quoi, tu arrêtes tout ?

— Le parti, la politique... Tout. Je démissionne.

Elle resta silencieuse un moment avant de devenir très sérieuse tout à coup.

— Loulou, es-tu devenu fou ?

— Cessez de m'appeler comme ça. Je ne suis plus votre "loulou", je suis Jordan Bardella et je quitte le RN. Je me retire de la scène politique.

Marine le dévisagea comme s'il était un malade mental ou un attardé, dans son esprit discriminant les deux étaient probablement la même chose.

— Est-ce que tu es sérieux ? Tu ne peux pas faire ça.

— Je le peux et je le fais.

— Loulou, je suis sûre que tu n'as pas conscience de ce que cette décision implique. Le RN t'a tout donné.

— Je sais ce que je fais et je sais ce que je veux. Merci d'avoir été un modèle pour moi durant toutes ces années mais c'est terminé.

Elle tenta de le raisonner, perdant un peu plus patience à chaque phrase. Elle semblait de plus en plus prendre conscience de tout ce qu'elle perdrait s'il partait. Jordan y perdait aussi, bien sûr, mais ce n'était rien comparé au coup que celà mettrait au Rassemblement National. Bardella était la figure emblématique, le leader charismatique que les moutons suivaient, sans lui c'est toute une partie du parti qui s'effondrait. Alors Marine s'énerva, elle cria et le menaça mais Jordan se contenta de partir aussi vite qu'il était arrivé.

Au détour d'un couloir, il croisa Vincent, son désormais ancien conseiller. Jordan se rappela des propos de l'homme envers le premier ministre, il s'approcha alors à grande enjambées et lui décocha une droite dans la mâchoire. Désormais, Jordan avait mal à la main mais bon sang il était soulagé. Il pressa le pas hors du siège du parti avant que quelqu'un ne le retienne. Tout celà était derrière lui désormais. Mais il était persuadé qu'il y gagnerait beaucoup plus que ce qu'il perdait. Il aurait Gabriel.

Alors il conduisit à toute allure jusqu'à Matignon. Il devait le voir, il devait lui dire à quel point il comptait pour lui. Il devait lui raconter ce qu'il venait de faire.

Lorsqu'il arriva à Matignon, il prétexta un rendez-vous confidentiel avec le Premier Ministre. Bien qu'il soit Jordan Bardella, les armoires à glace qui l'avaient accueilli vérifièrent ses dires à l'aide de leur oreillette. Jordan était sûr que c'était perdu, il ne rentrerait jamais, Gabriel refuserait de le voir. Il fut surpris lorsque le garde du corps ouvrit le portail et l'emmena jusqu'au bureau de Gabriel Attal.

Et c'est là qu'il le vit : Gabriel. Il était assis à son bureau, une pile de documents devant lui, et il ne leva même pas les yeux vers lui.

— Laissez nous, merci. Dit-il à l'adresse du garde du corps.

Celui-ci s'exécuta immédiatement. Gabriel s'étira puis se leva lentement avant de lever des yeux coléreux vers Jordan.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Pourquoi tu m'as laissé entrer ?

— Tu es chez moi alors tu réponds à mes questions.

— Ce n'est plus vraiment chez toi...

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant