Jordan ruminait, faisant les cent pas au milieu de son salon. Gabriel était bien trop susceptible. Utiliser les édits était du génie !
L'idée venait de Marine le matin même qui avait fini par avoir vent de ces vidéos et avait bien réfléchi à la position à adopter. Dans cet élan de dédiabolisation du RN, elle avait pensé que jouer avec cette ambiguïté était une bonne chose. Jordan avait approuvé l'idée, il connaissait les codes des réseaux sociaux et c'était un coup de com extraordinaire. Il avait des tas d'idées de tiktoks. Mais après tout ce qu'il s'était passé, il ne pouvait pas le faire au dépend de Gabriel. C'est pourquoi, il avait pris la décision -seul, comme un grand garçon- de lui en parler et de lui proposer qu'ils en profitent tous les deux. Il ne comprenait pas pourquoi il l'avait si mal pris.
Et puis qu'est-ce qu'il pensait à parler d'un "nous" ? D'accord ils étaient proches, ils s'envoyaient des messages chaque jour et ils s'étaient embrassés mais Jordan restait hétérosexuel, enfin hétéro-curieux plutôt... Il n'arrêtait pas de se remémorer le goût des lèvres du premier ministre et ce n'était pas du dégoût qu'il ressentait.
Le lendemain, Jordan avait du travail : il devait tourner des tiktoks. C'était un point important qui avait contribué à sa popularité alors il devait y mettre un soin particulier avec l'aide de son équipe. C'était aussi la veille du débat. Débat où Gabriel Attal serait présent.
Débat qui arriva plus vite que prévu. Manuel Bompard était déjà sur le plateau lorsque Jordan arriva. Il lui serra la main même s'il n'en avait pas envie, avec cet homme face à lui il comprenait pourquoi leur coalition s'appelait le front populaire. Il ne connaissait pas l'origine historique du nom, mais Bompard avait un front plus grand que la liste d'arguments de Jordan, celà dit ce n'était pas si difficile.
Gabriel Attal arriva quelques minutes plus tard, et alla serrer la main au représentant du NFP avant de se diriger vers Jordan le visage fermé. Quant à lui, il ne put s'empêcher de sourire. C'était toujours comme ça lorsqu'il voyait Gabriel. Puis de toute manière il avait besoin d'alimenter les édits alors il n'allait pas se gêner pour être expressif.
— Ça va ? demanda familièrement Jordan comme il l'avait fait des mois auparavant dans ce fameux avion.
— Oui et vous ?
Bardella hocha la tête, ce même sourire collé au visage alors que son adversaire allait se positionner derrière son pupitre. Tout pour les édits était devenu le nouveau mantra de Jordan qui suivit alors du regard Gabriel.
Lorsque l'opportunité se présenta, Jordan la saisit.
— Je veux juste dire qu'on n'en est pas à notre premier euh débat... commença Gabriel en lui offrant un rare sourire.
— Ah ça c'est le moins que l'on puisse dire, répondit Jordan.
Il sourit encore en caressant presque son pupitre. Il ne savait plus vraiment s' il jouait la comédie pour les édits ou s'il tentait véritablement de flirter. Mais pas de manière gay bien sûr !
Plus tard encore, il était sûr qu'il ferait réagir sur les réseaux sociaux avec cette "punchline", s'il pouvait même appeler celà ainsi :
— Excusez-nous, monsieur le professeur.
Jordan était en difficulté. Les deux hommes face à lui étaient redoutables, surtout Gabriel qui ne lui laissait pas une seule minute de répit. Leurs problèmes personnels empiétaient directement sur leur vie professionnelle. Bompard était presque laissé de côté, entre les pics acérés et les regards s'attardant un peu trop l'un sur l'autre.
Gabriel était vraiment remonté. Celà énervait grandement Jordan. Il n'avait pas le droit d'être en colère pour si peu, il était premier ministre mais se comportait comme un enfant.
Lorsque Gabriel se mit à faire un grand discours sur l'homophobie et tout le blabla, Jordan roula des yeux. "Change de disque" était ce qu'il voulait lui dire. Surtout qu'il était persuadé que son monologue lui était directement destiné, ou peut-être que Bardella aimait simplement tout ramener à lui-même.
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Tout est permis en politique (Bardella x Attal)
FanfictionGabriel Attal et Jordan Bardella sont très différents, et pourtant leurs vies sont entremêlés depuis des années. Lorsque le président de la République dissout l'assemblée nationale, les rapprochements se multiplient mais les valeurs de Jordan risque...