Tout est permis en politique (Bardella x Attal)

Chapitre 32, Bardella

Bientôt, ce serait au tour de Jordan d'apparaître à l'antenne de France 2, mais pour le moment, Gabriel était sur le plateau face à Caroline Roux. Bon sang ce qu'il était beau. Et qu'est-ce qu'il lui avait manqué. Il avait espionné ses réseaux sociaux sans arrêt depuis des jours sans rien liker pour ne pas sembler être un fou furieux, même si c'est peut-être ce qu'il était tout compte fait. Il avait aussi lu la plupart des articles qu'il avait trouvés sur le premier ministre, y compris ceux parlant de sa sortie nocturne dans un fast-food. Lorsqu'ils étaient encore proches, Gabriel lui avait parlé de son affection particulière pour Mcdonald's si bien que Jordan savait même exactement ce qu'il avait sans aucun doute commandé.

Les résultats de ces foutu quizz auxquels il avait répondu en étant saoul le hantaient. Il était indéniable que Gabriel était presque une obsession pour lui et que pourtant il était un homme. Mais Jordan restait persuadé d'être complètement hétérosexuel. Etait-ce l'exception qui confirmait la règle ? Deux hommes ensemble le répugnaient et l'idée de se faire toucher par l'un d'eux était encore pire, mais lorsqu'il s'imaginait Gabriel alors... alors c'était différent.

— Merci, monsieur le premier ministre. Nous allons maintenant accueillir Jordan Bardella.

Jordan sortit de ses pensées, en entrant sur le plateau il croisa Gabriel qui en sortait. Il tenta de croiser son regard mais celui-ci s'évertua à ne regarder qu'un point bien en face de lui. Cette tension entre eux, cette colère de Gabriel... C'était aussi douloureux qu'exaltant. Bardella avait l'habitude d'avoir tout ce qu'il voulait, alors le fait que le premier ministre ne lui cède rien le rendait encore plus attirant.

L'interview commença, Jordan servit son discours habituel. Il avait été préparé mais malgré tout, rattrapé ses dérapages passés sur la retraite à 66 ans ou encore sur la question des binationaux était difficile voire impossible.

De retour en loge, son équipe le félicita, on lui donna des bonbons pour combler son appétit et il en profita pour tourner un tiktok.

Le lendemain, à l'avant veille du second tour de ces élections historiques, alors qu'il espionnait Attal une énième fois, quelle fut sa surprise de découvrir un nouveau tiktok avec comme titre "Quelques mots sur les édits." Le cœur du jeune Bardella s'emballa. Avait-il finalement décidé d'utiliser ces vidéos à son avantage lui aussi ? Il serait temps qu'il se réveille, à deux jours seulement des législatives qui scelleront son destin...

Il n'avait pas instrumentalisé les édits. Du moins pas de la manière à laquelle Jordan aurait pu s'attendre. Il s'était filmé de manière simple mais en étant toujours tiré à quatre épingle comme s'il profitait d'une courte pause dans ses obligations pour s'adresser aux électeurs. Sa vidéo était salée, Bardella en prenait pour son grade. Le premier ministre expliquait à quel point Jordan n'était qu'un clown, un amuseur des réseaux sociaux. Pas en ces termes mais c'est ainsi que le concerné l'interpréta. Celà le blessa qu'il l'attaque de la sorte en public. Il ne s'y attendait clairement pas mais Gabriel avait encore des ressources en réserve, et qu'est-ce qu'il parlait bien...