Chapitre 3, Attal

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Le Conseil des ministres s'était bien passé. Gabriel s'adaptait petit à petit à sa nouvelle fonction et tentait de ne pas se laisser déstabiliser par ses sentiments envers le Président qui avaient pris une direction inattendue après tant d'années à ses côtés. Lors des réunions avec le gouvernement au complet, il se retrouvait ainsi plus décontenancé par le regard d'Emmanuel Macron sur lui que par la présence de son ex-compagnon parmi les ministres. En effet, pendant 5 ans, Stéphane Séjourné et lui étaient pacsés. Deux ans auparavant, ils s'étaient séparés et Gabriel ne pensait plus pouvoir aimer et surtout ne plus jamais être aimé. Mais c'était avant qu'Emmanuel ne le nomme ministre de l'éducation et désormais premier ministre. Il ressentait un lien tout particulier avec lui, comme s'ils se comprenaient en un regard. Mais bien sûr, il y avait Brigitte. Attal savait très bien qu'envisager quoique ce soit avec Emmanuel était idiot puisqu'il était complètement dans la case "friendzone", mais son coeur n'avait pas l'air de l'avoir intégré.

Le Président lui avait demandé de rester un peu plus longtemps afin de s'entretenir sur un point important, Gabriel attendait alors patiemment que les autres ministres partent. Une fois tous les deux, Macron s'approcha.

— Je voulais m'entretenir avec toi en ce qui concerne le secteur de la santé...

Gabriel écouta le président lui exprimer ses craintes sur le système de santé français, ou plutôt ses craintes de manifestations à ce sujet. Le premier ministre était épuisé mais fit son possible pour écouter et répondre. A la fin de leur entretien, Macron le regarda en fronçant les sourcils.

— Tu vas bien ?

Attal hocha la tête.

— Bien sûr, tout va bien, j'ai juste un élan de fatigue excuse-moi.

Emmanuel posa une main amicale sur l'épaule de Gabriel.

— Je sais que ce n'est pas un rôle facile et que je t'en demande beaucoup. Je te suis reconnaissant d'avoir toujours été à mes côtés depuis le début mais ne te tues pas à la tâche Gabriel. J'ai besoin de toi en pleine forme.

Emmanuel Macron avait besoin de lui. Gabriel dû se forcer à respirer normalement. Le président lui sourit chaleureusement et recula.

— Vas te reposer désormais. Nous avons encore du travail qui nous attend demain.

Il invita Gabriel à le suivre afin de le raccompagner à la sortie de l'Elysée où une voiture l'attendait pour le conduire jusqu'à sa résidence, Matignon.

Dans la voiture, le premier ministre ne put empêcher ses pensées de se déchainer. Cette rencontre étrange dans l'avion avec Jordan Bardella, Emmanuel Macron, les responsabilités lui pesant sur les épaules... Il doutait chaque jour un peu plus de sa capacité à assumer le rôle qui lui avait été confié. Il se savait professionnel et travailleur, mais avait-il vraiment les épaules d'un premier ministre ? Il se préparait à recevoir de nombreuses critiques, d'autant qu'il était le plus jeune à qui avait jamais incombé ce rôle et son homosexualité rajoutait d'autant plus de difficulté. Il avait déjà reçu de nombreuses critiques en tant que ministre de l'éducation et ce serait pire désormais.

Gabriel se passa une main sur le visage, chassant ses pensées tourmentées.

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant