Chapitre 38, Bardella

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Le roi de France Emmanuel Ier avait invité les représentants des différents partis politiques à se joindre à des discussions afin de trouver des compromis en ce qui concerne la nomination d'un premier ministre. Wow, se dit Jordan, quelle bonté de sa part ! Non pas que la situation le dérangeait, après tout il préférait avoir un Attal premier ministre, même démissionnaire, plutôt que Mélenchon -même s'il n'en était toujours pas question- ou bien l'autre greluche qu'ils avaient désignée là... Quel était son nom déjà... Lucie Castets ! La nouvelle mascotte gouine de la gauche. Les homos étaient vraiment partout, Jordan ne reconnaissait plus sa France traditionnelle qu'il avait tant aimée.

Le RN était le seul parti convié le lundi 26 août, les autres rencontreraient le président le 23. C'était étonnant et Bardella ne savait pas s'il devait considérer qu'il s'agissait d'une insulte à son parti ou bien au contraire s'il s'agissait d'une sorte de traitement de faveur. Avec Macron, on ne pouvait jamais savoir, même Marine était incertaine face à celà.

Les intrigues politiques commençaient à gonfler Jordan. Il n'avait pas obtenu son poste tant rêvé de premier ministre et 2027 était encore bien trop loin, alors maintenant qu'était-il censé faire ? Il se contentait de se laisser emporter par le courant, il suivait les directives de Marine et de ses conseillers deux fois plus qu'à la période pré-élections. La seule chose qui l'intéressait vraiment en ce moment était Gabriel Attal. Il passait son temps perdu dans ses pensées à s'imaginer ce que le premier ministre était en train de faire et s'il pensait à lui. Jordan s'était transformé en amoureux transi mais était toujours incapable d'admettre qu'il était gay.

Le 26, en compagnie de Marine Le Pen et de leur allié Eric Ciotti, Bardella se rendit donc à l'Elysée afin de discuter avec le président. Il eut bon espoir de croiser Gabriel quelque part une fois là-bas, mais au final il ne le vit pas.

Les discussions se passèrent bien, dans la courtoisie et la politesse. Macron aimait bien Jordan, déjà à la dernière rencontre de Saint Denis fin janvier il lui avait parlé à lui plus qu'aux autres. Il avait beau dire qu'il était un rempart contre leur parti, la façon dont il les accueillait révélait bien son affection envers leurs idées, ou du moins envers leur capacité à le faire élire à chaque fois. Entre la peste et le choléra les électeurs de gauche choisissaient souvent celui dont ils connaissaient les effets et savaient qu'ils pourraient guérir au plus grand damne du RN.

Lorsqu'ils sortirent de l'Elysée, des hordes de journalistes les attendaient. Jordan fit un bilan de cette rencontre au micro de BFM sans pouvoir cacher son ennui et son exaspération. Marine se tenait à ses côtés mais le laissait parler.

Une fois dans la voiture qui les ramènerait au siège du RN, Jordan écouta à peine son mentor lui parler de cette rencontre et d'à quel point le président était un abruti. Quelques mois auparavant, il aurait très probablement été pendu à ses lèvres, écoutant la moindre réflexion de celle qui lui avait offert une carrière. Mais les choses étaient différentes, les membres de son propre parti arrivaient désormais très rapidement à lui taper sur les nerfs. Il prenait tout juste conscience de ce changement de comportement vis-à-vis de la politique et de ses collègues. Il n'avait pas changé, il ne fallait pas se tromper à ce sujet, Jordan Bardella restait le même homme conservateur et imbu de sa personne, mais la politique n'était plus le centre de sa vie. Il réalisait qu'il s'était peut-être lancé trop tôt et qu'aujourd'hui, à part sa carrière, il n'avait rien. Il savait exactement ce qui avait provoqué cette réflexion chez lui. Depuis qu'il s'était rapproché de Gabriel, il s'était de moins en moins concentré sur son travail -déjà qu'avant ce n'était pas trop ça- et pire encore il n'adulait plus autant Marine Le Pen.

Jordan devait désormais se poser les bonnes questions. Il savait qu'il devrait bientôt faire un choix. S'il voulait vraiment Gabriel, alors il devrait se consacrer entièrement à lui et se remettre en question sur sa propre personne. D'un autre côté, il pourrait choisir la simplicité, tenter de revenir là où il en était avant Gabriel, oublier le baiser et ses sentiments étranges qui avaient vu le jour au cœur de son être. Des chemins de vie bien différents s'offraient à lui, mais il savait qu'il ne pouvait décemment pas rester dans un entre-deux bancal comme il l'avait fait depuis cette fameuse soirée dans l'appartement du premier ministre... 

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant