— Tu es avec moi, loulou ?
Jordan avait complètement la tête ailleurs alors que Marine lui expliquait quoi dire lors de sa rencontre avec la presse.
— Oui. Non... Pardon Marine, je suis désolé. Je vous écoute maintenant.
Et il essaya de se concentrer autant qu'il le pouvait mais son esprit avait du mal à jongler entre ce que lui disait son mentor et ce qui se rapprochait de remords vis-à-vis de Gabriel Attal.
— Tu as bien compris ?
— Oui Marine, pas de soucis. Je gère, vous pouvez me faire confiance comme toujours.
En réalité, il lui manquait probablement bon nombre d'informations mais il improviserait en parlant d'immigration ou quelque chose du genre, c'est tout ce que ses électeurs souhaitaient entendre de toute manière.
Il ne pouvait s'empêcher de penser à sa conversation avec Gabriel. Il n'avait pas l'impression d'avoir dit quelque chose de mal mais il avait bien vu que son interlocuteur avait été touché. Il avait hésité durant ces deux derniers jours à le contacter voire même s'excuser, mais il n'avait pas osé. Il s'était dit qu'il devait lui laisser le temps faire les choses. Et puis il avait sa fierté, tout de même ! Enfin, son égo n'en menait pas large face au vide qu'il ressentait chaque fois qu'il recevait une notification et espérait qu'il s'agisse du premier ministre le critiquant sur son discours incohérent dans telle interview ou bien sur sa trop grande présence sur les chaînes Bolloré... Gabriel lui manquait. C'était bien le seul sentiment qu'il s'autorisait à ressentir pour lui.
Il regarda son téléphone une énième fois, à l'affût de la moindre notification mais il n'eut rien d'intéressant à voir si ce n'est des messages de sa community manager lui parlant encore de ces fameux édits. Il les aimait bien en réalité. Lorsqu'il avait du temps et n'était pas entouré d'yeux indiscrets, il se plaisait à se perdre dans les édits du "bardattal", il faut dire qu'ils étaient vraiment bien fait et que d'un point de vue extérieur même lui y aurait probablement cru. Bien sûr tout était faux, sans ralenti et sans musique le regard de Jordan sur Gabriel était tout à fait normal, il se moquait de lui à la rigueur. Rien de romantique ou de passionné. Il était l'homme le moins gay de la planète ! Il reçut un nouveau message de sa community manager.
<Euh Jordan les gens disent que t'es refoulé maintenant...
Il s'étouffa presque avec sa propre salive. Lui ? Refoulé ? Alors là c'était la meilleure !
<Quelles sont tes instructions ?
Laisse couler, c'est de l'humour personne pense vraiment ça.>
Il rangea son téléphone et demanda à son assistant qu'il lui apporte un verre d'eau. Non mais refoulé, et puis quoi encore ? Ce n'était pas parce qu'il s'était rapproché amicalement d'un homme homosexuel qu'il était soudain devenu l'un d'eux... S'il était gay, il serait allé du côté des sales gauchos, pas dans le parti respectable qu'était le Rassemblement National.
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Tout est permis en politique (Bardella x Attal)
FanfictionGabriel Attal et Jordan Bardella sont très différents, et pourtant leurs vies sont entremêlés depuis des années. Lorsque le président de la République dissout l'assemblée nationale, les rapprochements se multiplient mais les valeurs de Jordan risque...