Chapitre 27, Attal

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Gabriel avait mal dormi. Comme souvent ces derniers temps. Non seulement il dormait peu mais en plus il dormait mal, son sommeil agité de cauchemars plus ou moins farfelus, plus ou moins terrifiant. Ses rêves n'étaient pas mieux, ils avaient tendance à contenir un peu trop de Bardella et, aussi agréables soient-ils, ils se transformaient donc en véritable cauchemar lorsque le premier ministre se réveillait. Les cernes de plus en plus profondes sur son visage témoignaient de son sommeil agité. Ce n'était vraiment pas la période la plus simple de sa vie. Surtout que personne n'arrangeait rien, s'étaient-ils donné le mot pour faire de sa vie un enfer ? Entre le président qui lui en demandait toujours plus, Lisa qui malgré elle lui ajoutait une pression tant elle était motivée, Jordan Bardella qui avait osé se présenter à la porte de sa loge et les jeunes sur tik tok qui n'avait de cesse que de l'identifier sous des édits du "bardattal".

Il était encore tôt mais Gabriel n'avait jamais été aussi stressé qu'aujourd'hui. Le 30 juin 2024. Les élections législatives. Événement historique. Les médias et instituts de sondage classaient tous le rassemblement national comme favoris, imaginant déjà Bardella premier ministre. Attal commençait à penser la même chose mais Lisa lui avait interdit d'abandonner et faire barrage était la seule chose qui le maintenait encore debout.

— Bonjour bonjour ! Dit Lisa en entrant dans son bureau avant de froncer les sourcils. Putain Gaby ça fait beaucoup de café, est-ce que tu dors la nuit ?

Elle regardait les gobelets en carton qui s'étaient accumulés en seulement deux heures de travail. Elle était visiblement inquiète mais Gabriel refusait de croire que c'était pour lui qu'elle s'inquiétait.

— Ça va, ne t'inquiète pas je tiens le coup. Je gérerai la fin de la campagne comme il le faut.

Il tenta de sourire au prix d'un effort surhumain mais finit par bailler à la place.

— Non mais Gabriel t'es en train de te tuer à la tâche. Je sais que c'est important, cependant ta santé l'est d'autant plus. Tu es bien plus important que tout ça.

Le premier ministre ne pouvait pas le croire. Il ne le pouvait pas parce que la dernière personne s'étant inquiétée pour lui, l'ayant fait se sentir important, l'avait trahi et celà lui avait fait bien plus mal que ce à quoi il aurait pu s'attendre. Pourquoi fallait-il toujours qu'il soit si stupide ? D'abord Stéphane qui lui était infidèle, Emmanuel qui n'avait aucune considération pour lui et maintenant... Il n'avait pas réalisé l'importance que Jordan avait pris dans sa vie. Peut-être que ce n'était pas que des ébauches de sentiments ou même une simple affection qu'il avait vu apparaître, peut-être était-ce plus réel que ce qu'il s'autorisait à croire. Rien que de penser qu'il avait aimé, et aimait toujours, un dirigeant d'extrême droite le dégoûtait, il se dégoûtait tellement.

— Gaby ?

— Hm ? Ah euh oui oui nan mais je dors, je dors très bien Lisa, merci de t'en inquiéter mais tu n'en as pas besoin.

Son amie croisa les bras avant de s'asseoir en face de Gabriel en soupirant.

— Bon, je venais te voir pour deux choses. Déjà, est-ce que Jordan Bardella est toujours un non-sujet ? Parce que j'ai des petites infos.

Gabriel soupira. Il voulait évidemment savoir.

— Balance, au point où j'en suis...

— C'est dingue, il faut vraiment que tu m'expliques ce qu'il s'est passé entre vous parce que je suis paumée hein. Je vais commencer à croire que ce qui se passe dans les fanfics s'est vraiment produit. Et j'espère pas, parce que vraiment des fois c'est...

— Lisa, donne moi juste tes infos qu'on en finisse.

— Ok, ok... Du calme. Bon, le livre préféré de Bardella c'est le même que le tiens !

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant