Chapitre 18, Bardella

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Jordan était perturbé. Marine lui parlait mais il l'écoutait à peine alors que la maquilleuse s'occupait de lui. Il était perdu dans ses pensées, revoir Gabriel était assez angoissant et... enthousiasmant.

— Jordan, tu m'écoutes ?

Il sursauta presque, entendre son nom le fit remettre les pieds sur terre.

— Oui oui, je vous écoute Marine. L'immigration, comme d'habitude.

Marine soupira longuement.

— Ce n'est pas vraiment ce dont j'étais en train de te parler... Loulou tu sais que je t'adore mais il faut vraiment que tu te reprennes, tu es toujours ailleurs en ce moment.

— Mais ne vous inquiétez pas, vous savez que je gère toujours.

Elle lui sourit et lui tapota l'épaule amicalement.

— Je le sais, oui.

Lorsqu'il arriva sur le plateau, son adversaire était déjà là, il alla alors lui serrer la main sans pouvoir s'empêcher de sourire. Le visage de Gabriel était fermé mais après tant de débat face à lui, Jordan pu voir cette lueur de soulagement et de malice traversant son regard.

Lorsque le débat commença, Jordan était peu concentré. Il était bien trop impatient d'en finir et de discuter avec le premier ministre, seul à seul. Il pouvait sentir un changement dans sa propre attitude, comme si les édits lui étaient montés à la tête. Il passait bien trop de temps sur tiktok ces derniers temps.

A la fin du débat, Gabriel se dirigea hors du plateau et Jordan se pressa à sa suite en le voyant partir. Il dû se retenir de courir puisque les caméras étaient toujours allumées, il valait probablement mieux éviter d'alimenter l'imagination des français. Il suivit Gabriel dans un couloir les menant aux loges. Il le rattrapa grâce à ses grandes jambes et marcha à sa droite, jamais il n'aurait marché à gauche. Il resta silencieux, non sans jeter des regards en biais vers le premier ministre.

Lorsqu'ils arrivèrent devant la loge de Gabriel, celui-ci l'ouvrit sans regarder Jordan et y entra. Jordan fronça les sourcils en le regardant, déçu. Mais l'homme hantant ses pensées plus qu'il ne le devrait se retourna en retenant la porte qui allait se refermer.

— Bah alors, tu entres ou quoi ?

Un sourire ravi remplaça l'expression contrariée du visage de Jordan Bardella qui n'avait aucune intention de refuser cette sympathique invitation. Il entra alors sous le regard d'Attal.

— J'ai cru que tu ne me le proposerais jamais.

— Tu aurais dû voir ta tête, on aurait dit un chien battu.

— Un très beau chien alors.

— Celà reste à déterminer.

Jordan rit mais se sentit quelque peu blessé dans son égo malgré tout. De nombreuses personnes le trouvaient beau, de très nombreuses même. A ce qu'on disait, certains électeurs avaient même voté pour lui en raison de sa "belle gueule". Oh il ne croyait pas à cette théorie, bien que celà jouait il était persuadé d'être un bon politicien qui avait gagné ses votes grâce à sa manière si ingénieuse de convaincre son public.

— Admet au moins que tu me trouves charmant.

Gabriel le dévisagea longuement avant de détourner le regard et de se servir un verre d'eau.

— Il y a pire que toi, je suppose.

— Tu ne comptes pas l'admettre hein ?

Jordan lui servit un sourire malicieux et presque charmeur en s'attendant à ce que le Premier ministre soit d'autant plus gêné. C'est pourquoi, lorsque ce dernier releva les yeux vers lui avec un sourire joueur collé au visage, le cœur de Jordan vacilla. Bon sang, que lui arrivait-il ?

— Tu es très charmant, Jordan. Est-ce ce que tu voulais entendre ?

Il leva un sourcil en prenant une gorgée de son verre d'eau sans le quitter des yeux. Bardella était encore plus confus que lorsque la presse lui demandait où il trouverait les 7 milliards de financement pour sa mesure sur la TVA. Il bafouilla et Gabriel rit doucement en s'asseyant sur la chaise face au miroir où il avait probablement été préparé une heure plus tôt.

— Bien, mais maintenant c'est à ton tour de parler et tu sais déjà ce que je souhaite entendre, tu ne penses pas que je le mérite ?

Jordan cligna des yeux plusieurs fois dans l'incompréhension totale. Gabriel voulait-il lui aussi un compliment ? Mais que pourrait-il bien dire ? Beaucoup de choses lui traversèrent l'esprit mais très peu qu'il puisse dire à voix haute.

— Tu me dois des excuses, Jordan. De vive voix cette fois.

Le président du parti d'extrême droite respira normalement de nouveau. Il s'approcha de Gabriel et s'assit sur la chaise à côté de la sienne, faisant en sorte que sa jambe touche la sienne, avant de soupirer.

— Je suis désolé, Gabriel. Vraiment. Je me suis mal exprimé mais je te jure que ça n'arrivera plus jamais. Je ne voulais pas te blesser.

Gabriel hocha la tête.

— Bien. Je me contenterai de ça pour l'instant. Merci, Jordan. Ça compte vraiment pour moi.

— Merci à toi. Tu comptes vraiment pour moi.

Attal haussa les sourcils de surprise. Jordan se rappela de sa conversation avec Marine et de tous ces édits, il s'empressa de reprendre la parole.

— Nous sommes amis, non ?

Jordan sourit, gêné. Après quelques secondes, Gabriel lui rendit son sourire en acquiesçant.

Tout redevint comme avant entre eux. Enfin presque. Jordan avait proposé à Gabriel de lui parler de l'homophobie qu'il avait vécu autrefois et qu'il vivait toujours en tant que premier ministre ce qui les avaient considérablement rapprochés. Tout était assez flou pour Jordan mais ce qui était sûr était qu'il était très heureux de ne pas être gay afin de ne pas risquer ce genre de problèmes.

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant