— Mais quel... !
Lisa et Gabriel étaient en plein débrief du débat qui venait d'avoir lieu. Gabriel ne s'était pas attardé dans les locaux TF1 et avait rejoint son amie dans la voiture presque immédiatement, sa cigarette à la main. Elle avait évidemment regardé le débat du début à la fin et était révoltée de l'attitude de Jordan Bardella. Et encore, elle ne savait pas tout...
— Il n'en vaut pas la peine Lisa. Pas d'insulte.
— Avoue qu'il le mériterait !
Oh que oui.
— Peut-être un peu...
— Nan mais Gaby, c'est trop grave. S'il est premier ministre je quitte le pays et tu n'auras pas d'autre choix que de me suivre.
Gabriel retint un rire en imaginant une Lisa cagoulée le kidnapper en pleine nuit mais il reprit vite son sérieux, un air déterminé sur le visage.
— Ça n'arrivera pas. Le Nouveau Front Populaire se bat activement, et nous aussi.
— Ouais enfin... Tu te bats hein. Parce qu'à part ton équipe, moi comprise bien sûr, je n'ai pas vu beaucoup de monde de Ensemble faire quoique ce soit, pas même le président.
Gabriel voulut la contredire, lui expliquer l'importance d'Emmanuel Macron dans cette campagne... Mais il ne le pouvait pas. Les seules prises de parole de Macron étaient désastreuses et la situation entre les deux hommes s'était fortement dégradée.
— Tout repose sur la gauche, soupira Lisa.
— Tu es soudain bien conciliante avec eux.
— Tu sais que je ne te trahirai jamais, mais l'important c'est le barrage à l'extrême droite, nan ?
Bien sûr que ça l'était. Gabriel préférait même imaginer Mélenchon, bien que celà lui donne des migraines d'avance, que Jordan Bardella à Matignon. Bien sûr il n'avait jamais été question du président de LFI comme premier ministre mais tout de même.
— Et puis le Nouveau Front Populaire c'est toute la gauche y comprit le PS donc ça va, c'est là où tu as commencé après tout.
— Je préférerais quand même pouvoir garder mon poste.
— Evidemment ! Tu es le meilleur premier ministre que la France aie jamais eu !
Elle n'était pas objective, beaucoup de français n'auraient pas été de cet avis et si elle n'avait pas été si proche de lui elle aurait à coup sûr pensé la même chose qu'eux mais celà mit tout de même du baume au cœur à Gabriel. Son amie lui ébouriffa les cheveux et il rit doucement en repoussant sa main.
Peut-être que le Nouveau Front Populaire n'était pas si mal en effet. Il détestait LFI mais ce n'était pas qu'eux. Le président le tuerait s'il entendait cette pensée, mais Gabriel était convaincu que rien n'était pire que le RN, d'autant plus depuis que celui à sa tête s'était révélé être un si mauvais individu.
Le lendemain, Jérémy, son community manager, déboula dans son bureau alors que Gabriel allait partir. Ils s'étaient déjà vu plus tôt dans la journée et il se faisait déjà tard.
— Gabriel ! Heureusement que t'es pas encore parti !
Il était essoufflé, comme s'il avait couru à travers les couloirs. Le premier ministre commençait à vraiment s'inquiéter.
— Reprend ton souffle et explique moi ce qu'il se passe.
— C'est Bardella !
Gabriel fronça les sourcils.
— Il a posté un tiktok !
Ce n'était que ça ? Jusque là rien d'étonnant, Jordan était littéralement le premier ministre de TikTok.
— Gab, c'est horrible ! Un tiktok sur toi, enfin sur vous deux, sur les édits !
Lisa débarqua également avec d'autres membres de son équipe de campagne.
— Gaby, je pense qu'on a du boulot.
Et ça pour en avoir, ils en avaient. Jordan Bardella avait enflammé la toile avec sa vidéo grossièrement mise en scène abordant les fameux édits.
Celà faisait déjà douze fois qu'il visionnait le tiktok du président du RN. "Je crois que sur tiktok ils sont dans les starting blocks pour les édits avec Attal" disait Jordan sur la courte vidéo. Son beau visage et ce sourire fier que Gabriel adorait commençaient à lui taper sur les nerfs. La pièce était silencieuse, les cinq personnes qui s'étaient réunies dans son bureau attendaient une directive, une réaction, n'importe quoi du premier ministre. Mais celui-ci était bien plus occupé à insulter Jordan mentalement. Il avait osé le faire. Il avait utilisé son orientation sexuelle publiquement connue à des fins personnelles. La vidéo était devenue virale si vite et les commentaires criaient au génie...
Lisa soupira finalement.
— Gabriel.
Il ne leva pas les yeux, regardant encore une fois le tiktok.
— Gabriel Attal je te parle.
Le ton de Lisa ne lui laissa pas le choix, lui envoyant presque un frisson dans le dos. Elle pouvait faire peur lorsqu'elle se la jouait autoritaire comme ça ! Il la regarda en déglutissant.
— On ne peut pas laisser passer ça.
Le regard de son assistante était fixé dans le sien. Une haine brûlait dans son regard, dirigée directement vers Jordan Bardella et sa bande. Elle qui avait lu et aimé des tas de fanfictions ainsi que regardé presque tous les édits disponibles n'appréciait pas du tout que le leader d'extrême droite se joigne aux festivités.
— Et si on utilisait les édits aussi ? C'est un bon coup de com. Proposa l'un des membres de l'équipe de campagne.
— Non, répondit immédiatement Jeremy d'un air sérieux. Le ship "Bardellattal" profite bien plus au RN qu'à nous. Il rend Bardella trop humain. Notre premier ministre n'a pas besoin de ça et c'est probablement ce que ce type veut que nous fassions.
C'était exactement ce que Jordan voulait, Gabriel le savait très bien. Et jamais il ne lui offrirait celà. "Tout est permis en politique" lui avait dit Jordan, il n'avait pas menti pour une fois.
— On reprend immédiatement ta préparation pour le débat de demain face à lui et Faure. Tu vas le démonter. Lui dit une autre membre de l'équipe.
Lisa regardait toujours Gabriel dans les yeux. Elle haussa un sourcil avant de prendre la parole.
— Il veut la guerre, il l'aura.
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Tout est permis en politique (Bardella x Attal)
Fiksi PenggemarGabriel Attal et Jordan Bardella sont très différents, et pourtant leurs vies sont entremêlés depuis des années. Lorsque le président de la République dissout l'assemblée nationale, les rapprochements se multiplient mais les valeurs de Jordan risque...