Jordan avait pris la décision de ne pas sortir de sa zone de confort. Il ne pouvait décemment pas quitter le RN mais c'était impossible de concilier son rôle de politicien influent avec ses sentiments étranges envers Gabriel. Il décida alors qu'il oublierait Gabriel. Il lui avait dit quelques mois auparavant qu'il ne pourrait pas l'oublier, or il le fallait désormais. Il l'oublierait et tout redeviendrait normal, il redeviendrait normal. Il n'avait qu'à faire comme si ces derniers mois n'avaient jamais existé. Il écouterait Marine avec attention et ferait ce qu'elle lui dirait. Oui, tout redeviendrait normal.
Et c'est ce qu'il se passa. Durant des mois, Jordan se noya dans l'extrême droite comme il l'avait fait durant des années et alors, enfin, il se sentit redevenir lui-même, comme sortit d'un long rêve. Il oublia Gabriel, ou du moins presque puisqu'il ne pouvait empêcher son cœur de se serrer chaque fois qu'il entendait son nom ou qu'il voyait son visage quelque part. Il trouvait toujours des excuses plus ou moins rationnelles à ces réactions.
Son cœur prit un nouveau coup en début d'année 2025 lorsqu'il fut révélé dans la presse qu'Attal et Séjourné étaient de nouveau ensemble. Mais Jordan s'en remit, le devoir l'appelait, il incarnait le RN et puisque Marine Le Pen était devenue inéligible suite à son procès, il était le favori pour la course à la présidence de la République. Tous les espoirs de l'extrême droite reposaient sur lui, il était celui qui allait "mettre de l'ordre" dans la France, quoi que celà veuille dire.
Gabriel Attal était resté premier ministre démissionnaire pendant un moment et l'assemblée n'avait rien pu y faire puisqu'un gouvernement démissionnaire était impossible à censurer. Jordan avait pris la parole là dessus sur BFM tout comme d'autres personnalités politiques en soulignant à quel point il était révolté de cette prise de pouvoir par Macron. Ce qu'il taisait était qu'il ne supportait plus de continuer à voir Gabriel Attal à la télévision. Il avait été soulagé de voir le président nommer Michel Barnier à la tête du gouvernement, surtout qu'il avait consulté Marine Le Pen sur ce choix. C'était une situation de "win win", un équilibre entre la politique antisociale de Macron et la politique raciste de l'extrême droite. Tout le monde y gagnait, sauf les français.
Les médias parlaient de Gabriel Attal comme du successeur de Macron malgré les tensions publiquement connues entre les deux hommes. Lui aussi était devenu l'un des favoris en ce qui concerne la course à la présidence et ce malgré la présence déjà assurée d'un macroniste dans la course : Edouard Philippe, lui aussi ancien premier ministre. Bardella et Attal risquaient donc de se retrouver dans un face à face aux élections présidentielles, comme un reflet de l'affrontement de leurs mentors avant eux.
En attendant, Jordan tentait d'ignorer les prises de paroles d'Attal et se contentait des résumés de la part de son assistant. C'était difficile mais il s'y était habitué et utilisait les jeux vidéos comme moyen de décompresser.
En gros, il avait vraiment réussi à revenir à son train de vie de pré-dissolution, allant au parlement européen seulement pour être sûr d'être payé, faisant ses petits tiktoks tranquillement, donnant quelques interviews de temps à autre et participant à de rares réunions. Une routine qu'il n'était pas prêt d'abandonner, tout comme ses idées.
Le soir de la dissolution, il avait pensé que la politique et le pouvoir passeraient toujours avant tout le reste pour lui, il ne s'était pas trompé.
FIN
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Tout est permis en politique (Bardella x Attal)
FanfictionGabriel Attal et Jordan Bardella sont très différents, et pourtant leurs vies sont entremêlés depuis des années. Lorsque le président de la République dissout l'assemblée nationale, les rapprochements se multiplient mais les valeurs de Jordan risque...