Chapitre 39, Attal

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— A qui est-ce que tu écris avec un si grand sourire sur le visage ? demanda Gabriel à sa très chère assistante.

Celle-ci rangea son portable à toute allure en se tournant vers son ami qui lui tendit un café tout juste sorti de la machine.

— P-personne ! s'exclama Lisa avant de reprendre contenance. Personne.

Gabriel n'était absolument pas dupe, il plissa les yeux.

— Toi, tu me caches quelque chose.

— Moi ? Jamais ! Comment pourrais-je te cacher quelque chose ? Je suis bien trop bavarde pour ça, tu as toi-même déjà dit que je ne sais pas tenir ma langue !

Elle se justifiait beaucoup trop pour quelqu'un qui n'avait rien à cacher. Gabriel s'appuya contre le mur en buvant une gorgée de café.

— Tu sais que tu peux te confier à moi si tu as rencontré quelqu'un ? Après tout je t'ai parlé de... qui tu sais.

— Haha... Ouais tu m'en as parlé bien après les évènements donc c'est pas le meilleur argument.

— Alors il y a bien quelqu'un ! J'en étais sûr !

— Mais chuuut ! Non non non ! C'est pas du tout ce que j'ai dit !

Trop tard, Myriam qui passait par là s'arrêta et les dévisagea de son air de jugement habituel.

— Quoi, t'as trouvé quelqu'un qui a réussi à te supporter plus d'un quart d'heure ? demanda-t-elle en haussant un sourcil.

Lisa eut un sourire ironique.

— Pourquoi, t'es jalouse ?

Myriam leva les yeux au ciel et reprit sa marche en lâchant un "dans tes rêves". Gabriel retint un rire avant de se tourner de nouveau vers son amie, un petit sourire narquois sur le visage.

— Alors ? Qui est l'élu.e de ton cœur ma tendre Lisa ?

— Je te dis qu'il n'y a personne ! Pas vraiment... Enfin c'est pas...

Elle était désormais rouge comme une pivoine et bafouillait. Son ami la trouvait absolument adorable.

— Oh ça fait si longtemps que je t'ai pas vu comme ça, je suis heureux pour toi.

Elle leva les yeux vers lui.

— Moui... Tu ne dirais pas la même chose si tu savais qui elle est...

Gabriel l'incita à lui en dire plus, autant qu'il se fasse son propre avis. Elle lui confia que cette femme était une député de gauche, plus précisément LFI. Le premier ministre démissionnaire fut surpris mais hocha la tête, après tout, qui était-il pour parler ? Il avait embrassé le président d'un parti d'extrême droite alors il n'avait aucune leçon à donner. A vrai dire, il aurait préféré développer des sentiments pour un insoumis plutôt que pour Bardella. Il posa alors de nombreuses questions à propos de cette élue de la république qui mettait son assistante dans tous ses états. Il était heureux pour elle peu importe l'appartenance politique de la chanceuse qui recevait son affection. D'autant que Gabriel était de moins en moins hostile à la gauche. Le camp présidentiel l'avait tant déçu qu'il trouvait du bon dans tous les autres partis y compris -contre toute attente- chez LFI. Il y avait très peu de bons points mais il y en avait tout de même. Même s'il les détestait toujours évidemment, pour lui c'était l'extrême gauche dans toute sa splendeur. Il en oubliait la véritable extrême gauche révolutionnaire voire même anarchique du NPA et de Lutte Ouvrière.

Gabriel hésitait de plus en plus à lancer son propre parti. Il en avait marre de la macronie même s'il en partageait de nombreuses idées. Mais s'il quittait Renaissance où irait-il ? Revenir au Parti Socialiste ? Personne ne voudrait jamais de lui. C'est pour celà que créer son parti lui semblait être sa seule option, mais il n'était pas certain d'avoir les épaules assez solides pour celà, il avait déjà été au bord du craquage en tant que premier ministre alors être à la tête d'un parti entier... celà lui semblait complètement ubuesque.

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant