Chapitre 33, Attal

60 4 0
                                    

7 juillet 2024. Le grand jour était arrivé. Ce soir, l'histoire de la France serait écrite. Gabriel avait fait tout son possible pour empêcher le pire de se produire, il avait même appelé à voter LFI face au RN sur radio france ce qui relevait de l'exploit pour lui. Il avait poussé les candidats des triangulaires dans lesquelles le RN était premier à se retirer s'ils étaient arrivés troisième. Et il avait fait tout ça en allant plus ou moins à l'encontre des directives du président de la République qui semblait être devenu complètement fou. Un grand fou assoiffé de pouvoir, voilà qui était le mentor de Gabriel Attal.

Il regarda les heures défilées, se rongeant les ongles sans arriver à se concentrer sur son travail. A 19 heure il fut rejoint par son équipe de campagne qui tenta tant bien que mal de le rassurer bien qu'eux même n'y croyaient pas vraiment. Jeremy avait le visage fermé, attitude peu commune chez le jeune homme, alors qu'il gérait sur sa tablette les réseaux sociaux de Gabriel en direct. Ils étaient tous inquiets et Gabriel avait perdu tout espoir. Jordan avait gagné, c'était une certitude.

L'heure fatidique arriva. À 20 heures, les premières projections de la nouvelle assemblée nationale tombèrent.

— Oh bordel de...

Une chaise tomba alors que Sébastien, un autre membre de l'équipe, s'était levé d'un seul coup sous l'effet du choc. Lisa était hystérique et Jeremy tapait dans le dos de Gabriel, son sourire si solaire de retour sur son visage. Même Myriam souriait légèrement, il faut dire qu'elle détestait cette extrême droite qui dénaturait complètement la droite républicaine qu'elle avait tant admirée dans ses jeunes années.

— J'arrive pas à y croire ! s'exclama Lisa. Troisième ! Tu te rends compte Gaby ??

Il s'en rendait en effet complètement compte. La coalition de gauche avait remporté ces élections en obtenant une petite majorité à l'assemblée. Le parti du président s'était hissé à la deuxième place, c'était honorable au vu des sondages et Gabriel avait conscience qu'ils le devaient sans aucun doute au barrage contre l'extrême droite. Et à la troisième place, le RN, bien loin de la majorité absolue à laquelle ils croyaient tant.

Gabriel était ravi que le barrage ait fonctionné mais l'enthousiasme redescendit vite. C'était une joie amer finalement, le RN avait doublé son nombre de sièges et le parti présidentiel s'était tout de même incliné face à cette gauche qui dérangeait Emmanuel Macron. Tous prirent très vite conscience que le premier ministre devrait désormais poser sa démission.

Gabriel se prépara pour son discours qu'il donnerait devant Matignon. Il y annoncerait sa volonté de démissionner dès le lendemain. Peut-être ne serait-ce pas une si mauvaise chose, il avait besoin de repos alors perdre de ses fonctions était probablement un mal pour un bien. Enfin de toute manière, pour avoir suivi le président depuis déjà 7 ans, il n'était même pas certain qu'il accepterait sa démission. Il refuserait probablement la défaite malgré le vote très clair des français. Gabriel avait bien conscience que la population en avait marre de ce président à la noix.

Tout est permis en politique (Bardella x Attal)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant