Chapitre 42 - L'amour d'un géant

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Arjen


Qu'Amma soit glorifié sur les terres divines ; que les puissances la bénissent !

Elle connaissait tant de choses ! Elle savait tout, avant que nous n'exprimions des mots pour lui expliquer notre problème. Elle veillait sur nous, car elle nous aimait ; car c'était là que reposait le rôle d'un aïeul. Elle renfermait tout le savoir des géants, d'ici à notre création. Sa connaissance était aussi celle de l'aïeul avant elle et de l'aïeul avant ce dernier. Il en était ainsi depuis le premier pèlerinage et aujourd'hui encore je la remerciais !

Ce baume était parfait. Elle avait rapidement fait le lien que ma morphologie et celle d'Adiel ne s'accommodaient pas facilement. C'était réel. J'avais peur de le briser, mais avec ce baume qui le lubrifiait parfaitement, j'avais un peu plus de chance d'y aller sans lui causer une affreuse douleur. Il suffisait de voir à quel point mes doigts lui faisaient du bien. Il s'y trémoussait, inconsciemment, et je regardai ce spectacle, à bout de souffle et silencieux.

Je ne pouvais pas lui faire de remarque sur ses petites fesses rondes qui s'agitaient. J'avais peur que sa timidité et sa lucidité le rattrapent et ne l'empêche de profiter. Moi je le trouvais particulièrement sexy et mes envies débordaient. J'avais envie de lui faire mille choses ; de lui dire mille choses. Pour lui, je me devais de patienter. Je l'avais brusqué face aux géants. D'une façon ou d'une autre, il s'était poussé à accepter pour lui-même être accepté.

Ça n'allait pas se reproduire. Qu'importait ce que disait Egbert ou Noortje. Je voulais protéger Adiel. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Voir les larmes perler de ses yeux avaient terrassés mon cœur. J'avais pensé à lui avant tout autre chose : le dissimuler, dissimuler ce que les miens pouvaient considérer comme de la faiblesse, le conserver. Jór lui avait déjà donné un aperçu de ce que pouvait être la colère des miens. Il avait été désagréable, trop de fois.

Je n'allais pas laisser passer ça longtemps. Qu'importait s'il était jeune. Son insolence avait des limites et il parlait à Jötnar. Adiel n'était pas juste un prince de la grande cité des hommes, Hemel, il était aussi le cœur des miens, des nôtres. Il faisait partie de nous et tous devraient un jour ou l'autre le comprendre. À commencer par Jór.

Mais pour le moment, seul comptait elska et son délicieux petit derrière qui suçait goulûment mes trois doigts. Il se tortillait, les mains dans mon dos et ses ongles dans ma chair. J'étais moins doux que la première fois. À vrai dire, je sentais l'hydromel à plein nez. L'alcool était plus savoureux une fois chez soi et j'en avais peut-être abusé un peu. Je n'étais pas saoul, mais suffisamment arrosé pour me permettre plus de liberté.

Pour le plus grand plaisir de mon elska.

J'allais vite, et fort, presque à m'en faire mal au bras. Et même si ses jambes tremblaient et se refermaient sous ses jouissances ; même si ses griffes m'arrachaient la peau, il continuait à gémir une litanie de petit « oui » au creux de ma gorge. Il savait m'exciter, inconsciemment. Il était déjà si désirable alors qu'il ne connaissait rien, mais il recevait si bien. Et pour son plus grand plaisir, j'aimais donner !

Mon prince sentait bon. On aurait dit que Land reposait en lui. C'est une odeur douce, celle qui poussait dans les bras, celle qui rassurait, celle qu'on ne pouvait qu'aimer. Ça me rendait plus ivre encore que l'hydromel. Je ne pouvais m'empêcher de humer sa chevelure. Comment pouvait-il avoir peur que je le partage aux géants ? Si ce n'était notre rouquin grincheux, personne d'autre n'était digne de poser les yeux sur sa frêle personne.

Il était beau. Beau comme un dieu.

— Ar-... Arjen...

Et sa petite voix, similaire à un miaulement, aaah... comment pouvait-on créer une créature si adorable. Sa petite tête se leva vers moi et je baissai mon visage, caressant son nez du mien.

BJÖRSARION - LA TERRE DES GÉANTS (BL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant