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Adiel
Maman éteignit les lumières de la chambre ne laissant que le chandelier éclairer la grande pièce. La douce lueur de la flamme qui dansait au rythme de ses pas éclairait juste assez son visage pour que je puisse discerner son doux sourire. Elle s'assit près de moi, au bord du lit, et remonta ma couverture jusqu'à ce que mes bras soient convenablement couverts et protégés de la fraîcheur ambiante en ce soir d'hiver. Ne restant plus que mon visage découvert, je lui offris un grand sourire.
C'était le moment ou jamais de lui demander ! J'avais encore en tête ce que j'avais vu chez l'antiquaire. J'étais certain de ne pas pouvoir fermer l'œil avant de savoir ce que c'était. J'étais pourtant très fatigué par ma journée, mais je ne pouvais en démordre. J'étais même prêt à abandonner mon histoire du soir pour avoir réponse à ma question. Alors, triturant mes doigts sous ma couverture, j'osai le demander à maman. J'étais certain d'être assez grand pour le savoir !
— Maman, en sortant avec Ingvar aujourd'hui, j'ai vu quelque chose dans une des boutiques. Il y avait une épée immense qui valait bien dix des nôtres. Je me souviens que grand-père avait la même exposé dans son bureau, mais comment l'un de nos soldats pourrait-il soulever une telle épée ?
J'avais mimé la grandeur de la lame avec mes mains, mais la couverture ne forma qu'un mont difforme. Maman s'en amusa et tapota mes doigts pour me signifier de rester calme. Je déposai vivement mes bras sur le lit. Si j'étais sage, maman me dirait tout ! Je gonflai les joues, la bouche en avant, afin de me taire. Elle déposa le chandelier sur la table de chevet et je vis la lueur malicieuse dans ses yeux rieurs. Je trépignai d'impatience !
— Ça n'est pas une épée que les hommes peuvent porter mon petit prince.
— Alors, ce sont des victuailles d'une autre race ? Qui donc ? Les sirènes ? Non, elles sauvent les marins et ne se battent pas. Alors les agarthains ? Hum... je ne pense pas. Qui donc maman ?
Je repris mon souffle en une longue bouffée excitée. Les doigts de maman vinrent titiller mon nez et je fronçai ce dernier en ricanant. Je m'échappai de son toucher en tournant la tête, espérant ainsi qu'elle focalise son attention sur la réponse que j'attendais tant.
— Il y a une race plus à l'est avec qui nous avions des conflits à l'époque de ton grand-père. Un seul d'entre eux valait bien cent hommes de notre cité. Ce sont des géants.
— Des géants ?
Elle se redressa et posa l'un de ses longs doigts délicats sur son menton. Prise dans une profonde réflexion, ses sourcils se froncèrent et, aussi loin de la lueur des bougies, ses yeux bleus devinrent presque aussi sombres que la nuit.
— Ton grand-père avait une vieille tapisserie qui parlait de cela. Je tenterais de la retrouver demain, mais pour ce soir... l'histoire dit que les géants furent les premiers enfants de la Terre, bien avant les agarthains.
Oui ! J'allais avoir droit à ma réponse et à une histoire ! Je m'enfonçai confortablement dans mon coussin, les yeux déjà pleins d'étoiles, plus encore que le ciel, à l'entente du récit que me contait maman.
— Ils furent créés pour garder la terre et ses merveilles. La Terre fit alors ses premiers enfants plus puissant et grand que les suivants, suffisamment pour porter le monde à bout de bras, dit-on.
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BJÖRSARION - LA TERRE DES GÉANTS (BL)
FantasiLes géants ont bonne mémoire. Ils se souviennent toujours des vieilles convoitises de leurs ancêtres, de tous ceux qui les ont précédés. Alors lorsque leurs yeux se posent sur les jusquiames noires, joyaux de la couronne humaine, leurs vieux désirs...