Constance fixait sur Aramis un regard ébahi.
— Elle veut faire quoi ? s'exclama-t-elle.
Le mousquetaire leva les yeux au ciel en soupirant de frustration. La nuit tombait doucement sur Paris, et comme chaque soir, Porthos et d'Artagnan avaient escorté Eve et Constance jusqu'à la garnison. Skye, comme à son habitude, était partie dans le parc pour passer du temps seule avec sa fille. Aramis en avait profité pour attirer Constance à l'entrée du parc, autant pour surveiller son épouse que pour parler à son amie. Il voulait un avis "féminin" sur les projets fous de Skye. Constance savait ce qu'il s'était passé et qui d'autre qu'une femme pouvait comprendre sa réaction et ce besoin de vengeance plutôt... choquant !
Constance suivait du regard Skye qui déambulait entre les arbres, penchée sur sa fille, lui parlant à voix basse, comme elle le faisait tous les soirs depuis une semaine.
— Elle ne peut pas faire ça, murmura-t-elle.
— Elle le fera, que je le veuille ou non.
— Alors attrape ces deux ordures, tue-les et apporte-lui leur tête.
Aramis ne put s'empêcher de rire.
— Au risque de perdre la mienne ? Je ne le prendrai pas !
Constance plissa son joli nez.
— Que ferais-tu si d'Artagnan te... volait ta vengeance ? demanda-t-il.
Elle croisa son regard, plissa les yeux.
— Je n'irai pas jusqu'à le tuer, mais je ne suis pas Skye. Cependant, j'avoue qu'il passerait un mauvais quart d'heure.
— Nous sommes d'accord, sourit-il.
Il reporta son attention sur Skye, s'assombrit.
— Elle va de plus en plus mal, Constance. Lui dire non, cela aurait été encore pire que tout. J'ai failli la perdre trop de fois. Cette fois serait la dernière, j'en suis persuadé.
Constance soupira profondément et se tourna à son tour vers le tableau tendre et doux qu'offrait la mère et l'enfant. Elle fronça les sourcils.
— Je suis venue la voir tous les jours, murmura-t-elle. Jamais elle ne m'a parlé de ce qu'elle avait l'intention de faire.
— Et de ce qu'il s'est passé ?
Elle secoua la tête en pinçant les lèvres.
— Ce n'est pas faute d'avoir essayé, marmonna-t-elle. Mais je la comprends, je n'en parlerai pas non plus, même à ma meilleure amie.
Elle se tourna vers lui.
— Je suis navrée, Aramis, je suis aussi impuissante que toi. C'est une épreuve que je n'ai pas vécue, je ne saurai t'aider, ni l'aider.
Il soupira profondément avant de lui sourire.
— Tu es là pour nous écouter, c'est déjà une aide précieuse.
Skye revint vers eux, la mine sombre.
— Je sens qu'on parle de moi, fit-elle.
Aramis ne put s'empêcher de sourire. Il se détacha du mur et s'approcha d'elle.
— Je peux prendre ma fille cinq minutes ?
Elle lui tendit l'enfant et il se pencha sur elle en souriant. Les yeux du bébé se fixèrent sur lui avec curiosité et il s'éloigna dans le parc à son tour, laissant les deux femmes en tête-à-tête.
— Il t'a dit ce que je voulais faire, n'est-ce pas ? fit Skye.
Constance hocha la tête.
— C'est de la folie, répondit-elle.

VOUS LISEZ
Quatre Siècles et une Croix - II - Revenir Vers Toi
FanfictionQuelque chose ne tourne pas rond dans le monde de Skye. En dehors du fait qu'elle ne se sent plus chez elle au 21ᵉ siècle, en dehors du fait qu'Aramis lui manque, il y a autre chose de plus pernicieux. Quand elle comprend enfin ce qui se passe, sa d...