Althaia (Terminée)

Chapitre 3

                                 

Le soleil était en train de se lever.

Ça y est. C'est le grand jour, le jour de mon évasion. Je me suis levée à sept heures, une heure avant toutes les autres filles, pour avoir le temps de préparer mon sac et de le cacher sous mon lit. Je mets des allumettes, une lampe de poche, des pulls chaud, ma bouteille d'eau, des jeans, des chaussettes chaudes, j'ajoute aussi les paquets de céréales que j'ai volé au petit-déjeuner hier matin, le couteau que j'ai volé en même temps que les petits paquets de céréales, une couverture, la lettre de Sky,mon lecteur de musiques avec mes écouteurs et un livre, pour m'occuper, (ouais, au cas où je m'ennuie un peu sur la route...), la photo de mon frère, des...

« Althaia ? Fit une fille d'une voix ensommeillée. Qu'est-ce que tu fais ? »

Aï. Je me retourne et tombe nez à nez avec Ashley, une fille qui est arrivée mercredi, et qui a prit le lit de Sky, juste en face de moi.

« Heu... Je fais du rangement, je réponds, d'un air détaché qui n'est pas très convaincant. Pas convaincant du tout, même. 

_ À cette heure là ? » S'étonne la fille.

Vite, vite, vite, trouve une excuse bidon... Ah ! C'est bon, je sais ce que je vais lui dire.

« En fait je prépare quelques affaire au cas où... au cas où les Testeurs m'emmènent.

_ Ah. OK. Je vois. »

Elle se recouche. Ouf. Je passe la main dans mes cheveux, consciente que j'aurais pu me faire choper.

La suite de la matinée passe vite. Je mange le déjeuner en compagnie de mon frère, Leïa et Isaac. Ils sont stressés. Moi, je ne le suis pas. Je suis quasiment sûre de ne pas être choisie. Il faut être raisonnable : on est une cinquantaine à pouvoir être choisis, seuls deux seront emportés par les Testeurs, alors j'ai une chance sur cinquante d'être choisie. Enfin, une chance sur vingt-cinq, le nombre de filles figurant dans cette cinquantaine.

« Ils vont bientôt arriver », balbutie Leïa en consultant son poignet. Personne ne répond.

On va déposer notre plateau vide, et en sortant, les hauts parleurs nous informe que nous devons tous nous retrouver dans le grand hall. Tous le monde descend. Les escaliers grouillent de grands se précipitant pour aller au grand hall. Moi, je monte les escaliers en courant. Je rentre dans la chambre, vide, à une vitesse fulgurante et je glisse sur le carrelage pour m'arrêter et ramasser mon sac à dos, et je fonce aussi vite que je suis arrivée. Le grand hall est remplit. Quelques petits assistent à l'appel, adossés au mur. Ce sont sûrement les petits qui sont les petits frères ou sœurs de grands qui peuvent être choisis. Normalement, les petits n'ont rien à faire ici : ils n'ont aucune chance d'être choisis. 

Je pose mon sac à dos au sol et je rejoins Leïa. Plusieurs personnes ont un sac à dos, je me fond bien dans la masse.

La directrice, toujours dans sa blouse blanche, un carnet à la main, est montée sur une estrade. Il y a trois gardes du corps, deux à côtés et un derrière. Comme si on allait l'attaquer, franchement. 

« Comme je vous l'ai dis, deux grands, un garçon et une fille, seront choisis pour aller avec les Testeurs. Nous sommes réunis aujourd'hui pour que je vous annonce le choix de nos scientifiques. »

Elle prends une grande inspiration. Je me demande qui seront les deux heureux élus. Le mot 'heureux' n'est pas à prendre au sérieux, bien-sûr.

« Le garçon choisi est Cato. »

Cato. Je le regarde se lever, j'observe le moindre sentiment de peur, de tristesse, d'appréhension, mais non, il a toujours le même visage impassible. Il marche jusqu'à l'estrade, calmement, comme s'il n'était pas surpris. Je trouve ça un peu bizarre, quand même. Cato est bizarre, de toutes façons.