Althaia (Terminée)

Chapitre 38

• ALTHAIA • 

En effet. C'était dur à avaler. Toute mon existence venait d'être remise en question, j'étais la fille de Charlaine et d'un homme inconnu, la sœur de Cato, la sœur de Lila et j'étais une ratée.
Ratée.
Les mots résonnaient à présent dans mon esprit. Tout ce que je pensais sur les Prodigieux était faux, ce n'était pas des personnes incroyables dotées de capacités spéciales inimaginables, mais le fruit d'une expérience qui a mal tournée...

Les gènes qu'Aaron m'a transmis ont mutés.

Comme les gènes d'Isaac, Scott, Cato, Kyle, Lila, Théa... Les deux personnes qui sont mortes devant mes yeux ne sont pas mes parents. Noah n'est pas mon frère.

Je suis dans ma chambre, toute seule. Kyle est partit, parce qu'il pensait que je lui en voudrais, mais je ne peux pas lui en vouloir. Il n'était qu'un petit garçon. Je n'ai qu'une envie : le retrouver. Il faut que quelqu'un se rende à la ville des anormaux, de toute manière, pour l'alliance. Ensuite, on attaquera les Testeurs, et je me ferais plaisir à tuer Aaron de mes propres mains. Les Testeurs imposent leurs lois et leurs expériences depuis trop longtemps, il est temps que ça change. Même si la haine que je ressens n'est plus nourrie par l'image de l'exécution de mes parents puisqu'ils ne sont plus mes vrais parents, elle est toujours aussi grande. Parce que ça ne change pas grand-chose : Charlaine est également morte à cause des Testeurs. Je ne me souviens pas d'elle, mais je pense que tout ce qu'elle faisait était juste. Je me lève de mon lit pour aller voir Luna.
Les couloirs sont vides, mais en passant près des chambres, j'entends quelques murmures qui signifient que tout le monde n'est pas endormi. Je sais que Luna et Brett restent longtemps au centre de contrôle, même si je ne sais pas vraiment ce qu'ils y font à cette heure-ci.

J'ouvre les portes et je les vois en train de parler autour d'une table pleine de boutons de toutes les couleurs. En entendant les portes s'ouvrir, Luna se retourne vers moi. Elle ne paraît pas surprise de ma visite.

« Salut, Althaia. On était justement en train de tout éteindre pour partir.

_ Vous allez devoir attendre un peu, parce que j'ai quelque chose à vous dire. »

Lune hoche la tête, et je m'installe en face d'eux à la table.

« On t'écoute, dit Brett.

_ OK. Alors, j'ai réfléchis, je suis partante pour partir au village des anormaux pour convaincre Théa de rallier ses soldats aux Insurgés.

_ Elle ne voudra jamais. Je connais Théa depuis bien longtemps, elle a trop peur pour tenter quoique ce soit.

_ Mais Luna, cela fait trop longtemps que les Insurgés se cachent. Sérieusement, on va faire quoi ? Rester bloqués ici parce qu'on est incapables de faire tomber les Testeurs ? La dernière fois quand vous êtes venus me délivrer, vous n'avez même pas sauvé les Prodigieux capturés et les normaux attendant d'être modifiés.

_ Tu penses aux pertes qu'on subirait ? Grommelle Luna. Tu n'es pas meneuse, Althaia, ce n'est pas à toi de prendre les décisions.

_ Les décisions, personne ne les prends. C'est ton job de mener la rébellion, et pendant qu'on attend là parce que tu ne te décides pas à bouger, les Testeurs se construisent une armée de plus en plus forte et améliorent leurs systèmes de défense. Un jour, ils nous bombarderont, et tous les Insurgés seront morts. Et là, qu'est-ce que tu vas dire ? 'Et merde, pourquoi je n'ai pas tenté quelque chose avant' ? Ça sera trop tard.

_ Je comprends ton opinion, mais je ne veux pas que des soldats meurent inutilement, réplique l'asiatique.

_ Dans une guerre, personne ne meurt inutilement. Ils ont choisis de se battre à nos côtés, et se battre c'est aussi synonyme de mourir, s'ils meurent, ils le feront pour nous. C'est la révolution. Si on ne se soulève pas, les Testeurs vont nous anéantir. Que tu le veilles ou non, j'irais parler à Théa. Je sais qu'elle m'écoutera.