Chapitre 24

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Quand je me suis levée, j'ai pris plusieurs minutes à me rappeler où je me trouvais. Et puis, toutes les choses qui se sont passées la veille me sont revenues.

Cette nuit, je m'étais sentie étrangement apaisée. D'ailleurs, je me sentais toujours apaisée. Je n'étais pas inquiète pour la suite, je n'étais pas inquiète pour mes amis, toujours à la base des Insurgés. Les Testeurs vont sûrement commencer leurs tortures, mais j'avais promis à Lila que j'allais résister.

Mais pas seulement pour Lila. J'ai une revanche à prendre, sur ce qu'il s'est passé il y a un peu plus de dix ans. Quand j'ai vu mes parents se faire tuer devant mes yeux, alors que je n'étais qu'une petite fille. Mes pieds étaient quasiment plongés dans leur sang. Je ne dois jamais oublier la rage que j'ai ressentis, toute cette colère mêlée à de la haine qui explosait en moi. Intérieurement, j'ai aussi promis à mes parents que j'allais résister, pour achever ce qu'ils avaient commencés. Mais je l'ai aussi fait pour Kyle, Cato, Sky et tous les autres qui combattent aux côtés des Insurgés, pour ceux qui sont encore au complexe, comme mon frère ou mes anciens amis, ou comme les gens normaux qui attendent sagement que ces pourritures de scientifiques viennent les chercher pour leur faire subir des expériences qui pourraient causer leur perte.

« Salut. T'es réveillée », remarque Lila.

Elle était au centre de la cellule, lavée et habillée, à s'étirer comme quelqu'un s'étire après une bonne nuit de sommeil.

« Il est presque huit heures... Fit-elle, l'air sombre.

_ Ouais. Et alors ?

_ Les Testeurs vont venir te chercher à huit heures pétantes. »

Je répondis par un hochement de tête, réprimant un frisson.

Je regardais attentivement l'heure, attendant huit heures. Quand l'heure arriva enfin, Cassie rentrant dans la cellule et la referma aussitôt, et entreprit de me mettre d'étrange petits ronds blancs sur les tempes. Perplexe, je la laisse faire. Je pense que c'était quelque chose d'important, car lorsqu'elle baissa les yeux pour affronter mon regard, je cru déceler une pointe de compassion dans ses yeux marrons.

« Désolée. » Marmonna-t-elle très faiblement.

J'en resta clouée sur place. C'est la première fois que j'entends un de ces psychopathes de scientifiques s'excuser. Alors ça, ça restera gravé dans les annales de la rébellion. Une réplique cinglante sur le bout de la langue, je garde la bouche fermée pour éviter que ces mots ne franchissent la barrière de mes lèvres. Cassie m'emmène dans le couloir, et j'adresse un dernier petit sourire à Lila, qu'elle me rends aussitôt. Pas le petit sourire qui signifie « adieu, chère camarade », plutôt le petit sourire qui veut dire « massacre les bien pour moi, LOL ».

Je marche derrière Cassie, les poignets entravés par des espèces de menottes. Nous arrivons dans une grande salle, et c'est là que je compris ce que voulait dire torture. Une grande plaque en métal, qui faisait environs ma taille, était accrochée au mur. En bas et en haut étaient déroulées des chaînes, que les Testeurs allaient sûrement m'attacher autour des poignets et des chevilles. À côté, un gros plateau était posé sur une table de laboratoire, un assortiment d'aiguilles, de couteaux, de seringues et de sérums colorés. Il y avait aussi d'étranges instruments dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Ces instruments évoquaient la douleur rien qu'à les regarder. Il y en avait un, qui ressemblait à une paire de ciseaux, avec des lames deux fois plus grosses et qui paraissaient deux fois plus tranchantes.

« C'est pour découper la langue des traîtres », expliqua une voix masculine derrière moi. Dans la salle de torture, il y avait un petit cube où quelques Testeurs en blouse blanche bavardaient, comme une salle de contrôle. Le Testeur qui me parlait venait sûrement d'ici.

Althaia (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant