MIKE

On me conduit dans les sous-sols, c'est glauque et sombre ici. Un homme nous accueille et nous ouvre une grosse porte. On me donne une boite :

« - Mets toutes tes affaires personnelles là-dedans, si tu as des bijoux, de l'argent et ton téléphone. »

Un policier m'accompagne jusque devant une porte de cellule. Les portes sont en plexiglas transparentes, surement pour que les flics puissent nous surveiller sans ouvrir les portes. En passant devant les deux premières, je peux voir que ces cellules sont occupées par des clochards qui dorment tranquillement emmitouflés dans une couverture :

« - Retire tes baskets et laisse les là. »

Je rentre en chaussettes. Je reste le dos tourné quand il referme la porte et fait claqué le verrou. J'entends ses pas s'éloignés et une fois sur d'être seul, je m'assois sur le banc et je pleure, mais vraiment, comme je n'ai pas souvenir d'avoir pleuré. Les sanglots, les hoquets tout y est. Il faut que je vide tout ça avant de passer devant l'inspecteur, je dois avoir la tête froide et les idées claires, ne rien laisser paraître.

Après plusieurs heures, un policier vient me chercher pour m'emmener au service d'investigation et de recherche, afin d'y être auditionné.

Je suis assis sur une chaise, menotté par la main droite au bureau en face de moi, j'ai l'impression d'être dans un mauvais film policier. Un homme, en civile, entre quelques minutes après :

« - Je suis l'inspecteur qui s'occupe de cette affaire, me dit il en s'installant en face de moi. Tes parents ont été prévenu de ton arrestation et ton avocat est présent dans nos locaux, il va assister à cet entretien.

- Mon avocat ? »

Alors là je suis sur le cul. Moi qui pensais que mon père se ferait un plaisir de me voir galéré voila qu'il m'envois un avocat aussi sec. La porte s'ouvre et je reconnais François qui me sourie :

« - Bonjour Mike.

- Bonjour, je suis content de vous voir.

- Tes parents font leur maximum pour venir te voir au plus vite.

- Merci. »

L'inspecteur met fin à cette petite parenthèse :

« - Commençons, nom, prénom et adresse?

- Mike Guilbert, je vis rue du président Kennedy à  Le Petit-Quevilly. Je suis né le 12 mai 1978, j'ai 16 ans.

- Très bien, est ce que tu as bien compris pourquoi tu es en état d'arrestation ?

- Oui. Parce qu'un policier s'est fait tiré dessus. Et que vous pensez que c'est moi.

- Et c'est le cas ?

- Non. Mes amis et moi avons été contrôlés par quatre policiers ce matin. Comme je suis parti du domicile de mes parents je sais que mon père a fait une déclaration de fugue. J'ai eu peur qu'ils me ramènent chez moi alors mes copains m'ont aidé à m'enfuir. J'ai couru dans la rue Gros Horloge jusqu'à la place du Vieux Marché pour leur échapper.

- Les avez-vous semés ?

- Je le pensais oui, mais quand je me suis arrêté pour reprendre mon souffle, l'un des policiers m'a attrapé par le col. J'ai alors entendu un bruit, j'ai cru au départ qu'il s'agissait d'un pétard, mais j'ai vu le policier tombé par terre alors j'ai compris que quelqu'un avait tiré un coup de feu.

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