CAROLE
Quand je rentre, ma mère arrive en trombe en face de moi :
« - Ca commence à bien faire tes histoires. Ton copain vomi partout et n'arrête pas de geindre. Toi aussi tu prends cette cochonnerie ? »
Holà, il lui arrive quoi là ? Depuis quand elle me parle sur ce ton ?
« - Occupe-toi de tes affaires maman. Je m'occupe de lui c'est bon.
- Je m'occupe de ce qui me regarde. Tu es chez moi ici. Et puis tu es ma fille, il est normal que je m'inquiète, non?
- Épargne-moi ton couplet d'accord ? Va t'occuper de ton mec plutôt, ça fera des vacances à tout le monde.
- Tu pourrais respecter ton père...
- Mon beau-père, mon père est mort. »
Tiens prend ça. Qu'est ce qui lui prend là? Je ne lui demande rien moi et encore moins de se mêler de mes affaires.
Je monte dans ma chambre et trouve Joé en position fœtale sur mon lit, une bassine pleine de vomi à côté de lui. Je lui prépare la seringue, il me regarde en salivant, putain il fait flipper quand même. J'ai vraiment l'impression que si je ne lui donnais pas il pourrait me tuer. Il est tellement faible qu'il est incapable de se mettre le garrot tout seul :
« - Attends je vais t'aider. »
Je cherche une veine, ce qui devient compliqué. Il est tellement en manque qu'à peine la seringue vide je le vois s'apaiser, comme si une vague de bien être venait de l'engloutir. Sa respiration se fait plus calme et ses muscles se relâchent :
« - Merci, murmure-t-il »
Je m'allonge à côté de lui et le prends contre moi. Il pose la tête sur ma poitrine et je le berce doucement en jouant avec ses cheveux. Je joue la gentille et dévouée petite copine...Qu'est ce qu'il ne faut pas faire. C'est pas que je tienne à lui plus que ça...il est gentil mais franchement quelle glue. Mais bon, avec Jacques qui vient de me jeter je ne peux pas prendre le risque de le perdre aussi, ce n'est pas de ma faute, je déteste être seule. On avisera plus tard ce que je déciderais pour lui, quand un autre croisera ma route, mais pour l'instant, je m'accommoderais de lui.
Son sommeil est agité, il geint et murmure:
« -Maddy..."
Quoi ??? Qu'est ce qu'il vient de dire là ? Je me lève sans ménagement et le fait tomber du lit. Il tombe lourdement sur le sol et se redresse difficilement, il reste étourdit:
« - Qu'est ce qui se passe ?
- Tu veux que je te dise ce qu'il se passe? Tu me prends pour une conne ou quoi?"
Joé se relève doucement :
« - Attends-je...
- Tu penses encore à ton ex??? réponds!!!
- Heu...je... c'est pas ce que tu crois..."
Pas ce que je crois??? Il me prends pour une demeurée en plus. Je ne suis pas désespérée a ce point. S'il y tient tant qu'il aille la retrouver:
"- Fous le camp d'ici !
- Quoi ? Tu déconne ?
- Que tu baise d'autres pouffiasses je m'en fous, je ne me prive pas de mon côté mais que tu pense encore à cette pauvre fille ça me dépasse.
- T'es vraiment compliquée et puis je ne suis plus avec elle. Je te rappel qu'elle m'a quitté.
- Dégage !!! »
Je sais qu'il ne couche avec personne d'autre que moi, je donne toujours l'autorisation mais je sais qu'ils ne le font jamais. Ca me permet juste d'avoir bonne conscience quand je m'offre du bon temps avec d'autres types. Je suis jeune et je prends tout ce qu'il y a de bon à prendre, la monogamie très peu pour moi.
Aujourd'hui, c'est une première pour moi. Il pense encore à son ex malgré moi, dur à croire quand tu vois la sainte ni-touche que c'est. Qu'il aille la retrouver si elle lui manque tant.
Je le pousse sur le palier et lui claque la porte au nez. J'ai vite fait aperçut ma mère qui montait l'escalier, elle a du entendre les cris. Qu'elle se démerde avec lui, elle n'a qu'à le foutre dehors, elle qui n'attendait que ça elle va s'en faire un plaisir.
Je les entends descendre les marches et la porte d'entrée se refermée.
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les loups
RomanceJ'ai 16 ans et ma vie est sur le point de basculer. Ma petite vie tranquille que je prenais pour acquise va être mise à mal. Entre amour, parents et potes il n'est pas toujours facile de trouver sa place.