Mathilde

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MATHILDE

Je suis tellement bien, je profite rarement de moments seules avec Thomas. Avec ma mère qui me flic et ses copains qui ne le lâche pas, il nous faut de la patience et de l'imagination pour se retrouver. Mais ce soir, c'était juste génial. Et quand je commence juste à m'endormir il se lève d'un bond:

« - T'as entendu ?

- Non, dis je ensommeillée. 

- J'ai entendu du bruit en bas. Quelqu'un vient d'entrer. 

- ce sont surement tes copains...qui veux-tu que ce soit.

- Je vais voir. »

Il se lève et enfile son jean. Il reste pieds et torse nu. Je m'étire dans le lit, engourdie encore de nos ébats.

Je sursaute. J'ai fermé les yeux quelques secondes...ou quelques minutes...je ne sais pas et Thomas n'est toujours pas revenu. Je tends l'oreille, le silence qui règne dans la chambre m'oppresse. Ce n'est pas normal:

« - Thomas ???? »

Pourquoi il ne me répond pas ? 

Je m'enroule dans le drap, je sors de la chambre sur la pointe des pieds et descend les marches. J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure. Si il essaye de me faire peur c'est vraiment pas drôle. 

Le rez de chaussé est dans le noir, ou est-il passé? Il ne serait quand même pas parti sans rien me dire? Et puis ses fringues sont là-haut. Mais qu'est-ce qui se passe ici. J'étouffe un cri quand je distingue Thomas, couché sur le ventre dans le salon :

« - Non, non, non. »

Je m'agenouille prés de lui, il baigne dans une mare de sang. 

Je regarde autour de moi, je viens seulement de penser que peut-être son agresseur est encore là et que je risque moi aussi de me faire tirer dessus. Mais je constate rapidement que je suis seule, la porte du locale est ouverte, le carreau est brisé. 

Je fouille dans les poches de Thomas à la recherche de son téléphone portable. 

Je l'embrasse et garde mon visage près du sien pour m'assurer qu'il respire pendant que j'appel les secours:

"- Ca va aller Thomas, reste avec moi."

Le médecin au bout du fil me pose plein de questions, il me rassure:

"- L'ambulance est en route mademoiselle, je reste avec vous. Dites moi si il arrête de respirer d'accord?"

  Je n'arrête pas de me dire qu'il va mourir, j'ai du sang plein les mains, il ne bouge pas et reste inconscient. Je pleure, je n'arrive pas à stopper mes larmes. Il ne peut pas mourir, je vais devenir quoi sans lui ?

J'entends l'ambulance de garer devant la porte et je vois trois hommes entrer.  Je remercie le médecin du SAMU avant de raccrocher, il m'a rassurer pendant l'attente, sans lui je crois que j'aurais fini en crise d'hystérie. 

Les ambulanciers me demandent de m'écarter. Ils s'occupe de lui.  Ils le bouge avec mille précautions au cas ou la balle soit venue toucher la moelle ou soit prés d'un organe vital. Je ne comprends pas tout à leur charabia mais ils ont l'air inquiet. 

Thomas est mit sous oxygène et dirigé vers le véhicule. Un ambulancier m'interdis de le suivre:

« - Je suis désolé mademoiselle, mais vous ne pouvez pas venir. Et encore moins dans cette tenue. »

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