les loups

Sébastien

                          Un papier à la main, je roule au pas en regardant attentivement à droite et à gauche pour ne pas rater l'immeuble de Jennifer:

"- Le 12, c'est là."

Quand j'entre sur le parking de l'immeuble, Caroline et Jennifer m'attendent devant la porte, un sac à dos posé entre leurs pieds. Une femme se tient à leurs côtés, surement la mère de l'une d'elle. Il faut que je fasse ça bien, histoire de rassurer la maman. Je gare donc soigneusement la voiture, une opel calibra verte bouteille. Avec Mike on en voulait une, disons, un peu plus sportive mais Jean ne voulait pas que l'on se fasse remarquer, une berline semblait plus appropriée, à notre grande déception. Mais pour le moment je n'ai que faire de la voiture, celle qui attire toute mon attention, c'est Caroline. Rousse, de grands yeux bleus, grande et élancée, tout à fait mon genre. J'ai hâte d'en apprendre un peu plus sur elle. Jennifer est jolie elle aussi, châtain, de longs cheveux bouclés, des yeux sombres, mais bien plus fade à mes yeux que Caro. 

Je m'avance vers elle, la femme me tend la main pour me saluer, main que je lui serre, très sur de moi accompagné de mon plus beau sourire:

« - Bonjour madame. Je m'appel Sébastien. 

- Bonjour. Je suis la maman de Jennifer. Je tenais à vous rencontrer, au grand désespoir de ma fille, dit-elle en lui jetant un œil . J'aimerais avoir un peu plus d'information sur l'endroit ou vous allez.

- Je comprends très bien madame, c'est normal."

Je lui tend une carte que m'a confiée Mike ce matin avant de partir:

« - Vous avez l'adresse du haras, c'est prés de Dieppe. Vous avez aussi le numéro de téléphone fixe au cas où, les portables ne captent pas très bien là-bas. »

Elle me remercie, visiblement soulagée et rassurée. Je saisie les deux sacs, les filles me suivent jusqu'à la voiture et  j'ouvre le coffre pour y mettre leurs affaires. En vrai gentleman, je leur ouvre les portières, à l'avant pour caroline évidemment, je préfère l'avoir à mes côtés et Jennifer s'installe à l'arrière. je me cale ensuite derrière le volant:

"- Mike n'est pas là? me demande Jennifer.

- Il est déjà là-bas. Il prépare les chevaux. »

Allez c'est parti, la maman nous fait des signes de la main en nous souhaitant un bon week-end et nous quittons le parking. A chaque fois que je passe les vitesse je frôle la cuisse de Caroline, un peu exprès j'avoue, histoire de tester un peuet de prendre la température.  Je me rends compte qu'elle ne fait rien pour éviter le contact, c'est bon signe ça, j'ai peu être mes chances. 

L'heure de route passe vite, elles ont de la conversation. Moi qui ne connais pas Rouen, je pense qu'elles m'en ont décrit chaque recoins.  Mike nous attend sur le parking.  Il approche de la voiture et sort les sacs du coffre pendant que nous descendons:

"- Salut, dit-il, la route c'est bien passée? 

- Nickel, lui dis-je. Tu as besoin d'un coup de main?

- Non, les chevaux sont prêt, je te laisse accompagner les filles jusqu'aux box, je file à la douche, je me dépêche."

Lorsque Mike nous rejoins, nous avons installés nos affaires sur les selles de nos chevaux respectifs. Je m'occupe, évidemment de Caroline. 

Mike aide Jennifer à monter en selle. Elle est toute tremblante devant lui, il la met dans tous ses états la pauvre, ça se voit qu'elle craque complètement. Je le voyais déjà à l'oeuvre à Chicago, quand Mike voulait, Mike obtenait, il a un effet incroyable sur les femmes. je l'ai toujours un peu envier mais cette fois, je ne vais pas me laisser prendre la plus jolie, Caroline est pour moi. De toute façon Mike ne s'intéresse à personne d'autre qu'à Karine, Jennifer c'est, comment dire, pour le fun, pour passer le temps, je ne sais pas...en tous les cas ça fait plaisir de le voir sourire un peu, au placard l'amoureux dépressif, voila le retour du séducteur et franchement je préfère celui-là, il est beaucoup plus drôle.

Durant toute la ballade, nous restons, Caroline et moi, un peu en retrait, j'ai l'impression de la connaître depuis des années c'est dingue, on a un vrai feeling tous les deux. Mike connait la forêt comme sa poche, je peux donc me concentrer que sur elle. La nature est magnifique, il fait un soleil radieux, vraiment on a de la chance pour un mois de septembre. En fin d'après-midi, Mike pose pied à terre dans une grande clairière:

"- On va camper ici cette nuit, on va soulager un peu les chevaux."

Jennifer descend son sac de couchage et s'attelle à débarrasser la jument de la selle. Mike lui vient en aide, il vient se coller contre son dos, je le connais assez pour savoir qu'il en fait exprès, il adore voir l'effet qu'il fait aux femmes et il obtient l'effet rechercher, Jennifer rougie et se tend comme un arc, je ne voit pas son visage mais je peux très bien imaginer ce petit sourire victorieux qu'il arbore à chaque fois qu'il sait qu'elle le veut mais que c'est lui qui décidera ou, quand et comment. Quelque part je n'aime pas trop le voir jouer comme ça avec elle, elle est sympa et je sais qu'elle va souffrir, je m'en veux un peu parce que c'est ma faute, c'est moi qui ai proposer cette ballade. J'entends Caroline m'appeler, elle n'arrive pas à soulever la selle, je met alors ma conscience de côté et vole à son secours. Quand je vois son sourire, toute ma culpabilité s'envole d'un revers de la main. 

Pendant qu'elles nourrissent et donnent de l'eau aux chevaux, Mike et moi montons les tentes et allumons le feu. je profite que les filles soient éloignées:

"- Ca se passe trop bien avec caroline, je sens qu'il y a moyen elle et moi.

- Tant mieux, c'est cool.

- Oui, mais si tu pouvais...comment dire...occupé Jennifer un peu plus loin tu vois...

- Tu me prends pour un gigolo ou quoi?

- Ho arrête, ce n'est pas ce que je dis, mais ça ne t'as jamais déranger...

- Je plaisante, me dit Mike en riant, t'inquiète pas je vais l'emmener se promener tout à l'heure. Mais après je ne peux plus rien pour toi. 

- Merci mon pote."

Je sors ma guitare pendant que Mike met les pommes de terre et les saucisses sur les braises brûlantes. Je gratouille un peu mais ça a toujours fait son petit effet avec les filles, alors je compte la dessus pour la faire totalement craquer. 

A la fin du repas, Mike me lance un regard entendu:

"- Une cigarette? Propose t'il à Jennifer."

Il se lève et lui tend la main pour l'aider à se relever. Jennifer le suit docilement pendant que je me rapproche de Caroline. Je passe ma main dans son dos, elle pose la tête sur mon épaule, je me penche un peu vers elle, encore un peu, je sens son souffle frôler mes lèvres et elle comble les millimètres qu'il manquait, nous échangeons notre premier baiser...c'est gagné!!!