THOMAS
Je regarde ma montre, 07h30, c'est bizarre qu'elle ne soit pas encore là. J'en ai assez de nous cacher comme ça. Obliger de se retrouver une demi heure avant le début de ses cours, pour pouvoir se voir sans que sa mère ne soit au courant, ça devient lourd:
« - Bonjour ! »
Je sursaute. Bon dieu elle m'a fichu une de ces trouilles et ça la fait rire en plus. Trop occupé à imaginer le discours que je servirais à sa mère que je ne l'ai pas entendu venir. Je suis soulagé de la voir, je la serre dans mes bras :
« - Bonjour mon cœur. Tu es en retard, je commençais à m'inquiété.
- Je sais, ma mère voulait m'accompagner ce matin, va savoir pourquoi. J'ai eu du mal à m'en débarrasser. Je crois qu'elle se doute de quelque chose.
- Pourquoi tu ne lui dis pas pour nous ? »
Elle me caresse la joue :
« - Ce n'est pas contre toi Thomas, mais si elle apprenait que j'ai un copain elle ne me laisserait plus sortir, elle est très à cheval sur les principes. Pas d'histoire d'amour à ton âge, pense à tes études. »
Elle imite la voix de sa mère en remuant un index accusateur :
« - Ouais, je comprends. Mais un an à se cacher ça commence à faire long. »
Elle me prend la main, peinée :
« - Je t'aime tu sais ?
- Oui je le sais. »
Je lui prends son cartable et la serre contre moi, le bras sur ses épaules :
« - Aller viens, tu vas être à la bourre. »
Un peu plus loin sur le trottoir, je remarque un type adossé contre le mur, j'ignore pourquoi mais j'ai la désagréable sensation qu'il nous attend. Je serre Mathilde plus fort et accélère le pas. Comme je le redoutais, quand on arrive à sa hauteur, il nous barre le chemin. Merde!
« - Laisse nous passer, lui dis-je."
Le gars ne me répond pas, il se contente de pencher la tête. Qu'est-ce qu'il fait? Il ne me regarde même pas. C'est à ce moment là que je comprends que quelqu'un se tient derrière nous. Malheureusement je le comprends trop tard, je n'ai pas le temps de me retourner qu'un coup violent dans le dos vient me couper le souffle.
Je m'étale sur le trottoir, la vache il m'a décoller les poumons ce con. Je n'arrive pas à me reprendre. Celui qui se tenait devant nous, attrape Mathilde par le bras, je tente en vain de me relever, ma poitrine me fait un mal de chien. Je le voit s'éloigner en la tirant derrière lui. Elle m'appel et moi je reste impuissant, incapable de bouger, qu'est-ce qu'il m'a fait merde!
Celui qui m'a frappé se penche sur moi et me tient par les cheveux:
« - C'est Mike que je cherche, dis lui que je l'attends au jardin des plantes dans deux heures, prés du bassin. »
A son visage tuméfié, je comprends tout de suite que j'ai affaire à l'ancien codétenu de Mike avec lequel il s'est battu hier :
« - Va te faire foutre."
Je ne pense pas beaucoup l'impressionné, ma voix n'est qu'un faible souffle:
« - Si j'étais toi j'éviterais de vouloir faire le grand."
Il jette un regard à son pote et celui-ci gifle Mathilde. Enfoiré! Je serre les poings, il me tire plus fort la tête en arrière:
« - Elle vient avec nous, si j'étais toi je commencerais à me dépêcher, l'heure tourne. »
Il me lâche et me pousse en avant, je m'étale lamentablement. Je croise le regard paniqué de Mathilde, elle me supplie de l'aider...mais j'en suis incapable.
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les loups
RomanceJ'ai 16 ans et ma vie est sur le point de basculer. Ma petite vie tranquille que je prenais pour acquise va être mise à mal. Entre amour, parents et potes il n'est pas toujours facile de trouver sa place.