Karine

16 0 0
                                    

          J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure. Et quand j'entend la porte s'ouvrir j'essaye de calmer ma respiration. Quand Joé a reçu le message de Mike j'ai su que c'était le moment ou jamais de clarifier les choses. J'ai eu du mal à convaincre Maddy de me laisser seule avec lui, elle lui en veut tellement de nous avoir laissé Ben et moi. Elle a fini par accepter mais je sais qu'elle n'est pas tranquille. Assise dans un fauteuil, un peu en retrait, je profite de l'obscurité pour l'observer:

"- Joé??? Appel t'il.

Il n'est pas là. Il est chez moi avec Maddy, ils gardent mon fils."

Il s'approche un peu et plisse le yeux afin de percer l'obscurité qui m'entoure.Je vois bien qu'il est étonné de me voir ici...seule:

"- Je ne comprends pas Joé m'a dit que je pouvais passé.

- Oui, c'est moi qui lui ai demander de te répondre. Je voulais qu'on parle tous les deux."

Je me lève

"- Tu veux une bière?

- Ouais je veux bien."

Je disparais dans la cuisine. J'en profite pour respirer un grand coup, que c'est compliqué d'être devant lui et de rester distante alors que je suis dans le même état qu'il y a deux ans. Allez, tu y retourne et tu lui dit que tu es maman et que tu aimes ton mari, pfff, c'est parti. Quand je reviens il est toujours debout prés du canapé, je pose la bouteille sur la table de salon :

"-Tu ne veux pas t'asseoir? je lui demande en lui indiquant le canapé de la main

- Non, dit-il, je préfère rester debout."

Il s'avance et s'arrête à quelques centimètres de moi. Je suis prisonnière de ses yeux verts J'ai du mal à respirer et à avaler ma salive. Je n'arrive pas à détourner mon regard. Il plit légèrement les genoux, sans me quitter des yeux et attrape sa bouteille par le goulot. Il parait si sur de lui et moi je sens mes barrières tombées les unes derrière les autres. Ce n'est pas du tout ce que j'avais prévu. Vite je dois mettre un terme à tout ça:

"- Je voulais qu'on parle, parce que j'ai été dur la dernière fois mais..."

Il s'approche encore un peu, instinctivement je recule:

"- Mais? demande t'il."

Il porte la bouteille à ses lèvres et avale une longue rasade, c'est infernal, un geste aussi anodin semble si sensuel quand c'est lui qui le fait:

"- Mais..., tu dois comprendre qu'aujourd'hui je ne plus libre, que je suis maman et que..."

Il fait un pas en avant, je recule, il avance encore, je m'éloigne:

"- Tu dois comprendre que ma priorité aujourd'hui ce sont eux."

Et là, c'est la panique, le mur vient mettre fin à ma tentative d'évasion. Il est si près, je suis incapable de le repousser:

"- N'approche...pas plus, ma voix n'est qu'un souffle."

 Il prend mon visage entre ses mains, le contact de sa peau m'enflamme immédiatement:

"- Pensais tu vraiment que je résisterais à l'envie de t'embrasser en me faisant venir ici tout seul? Me dit-il en frôlant ses lèvres sur les miennes."

Je ferme les yeux et soupir:

"- Non."

Il m'embrasse doucement, tendrement, je ne peux retenir un gémissement. Je plaque les mains sur son torse, je le caresse doucement par dessus le tissu de son tee-shirt. Il est ferme et vraiment athlétique. Ses mains enserrent ma taille, je sens ses baisés descendre de ma gorge à mes épaules puis remonter pour s'emparer de mes lèvres. Je prend conscience à cet instant combien il m'avait manquer, combien son départ a été pour moi un véritable déchirement, j'ai cru mourir sans lui. J'ai fais vivre un véritable enfer à ma famille, mes parents ont souvent eu peur que je fasse une "bêtise", m'hospitaliser a été une décision très difficile à prendre, j'y suis rester plusieurs mois jusqu'à ce qu'ils m'estime guéri, physiquement peut-être, mais de lui...jamais. Pourtant c'est là-bas que j'ai rencontré celui qui partage ma vie aujourd'hui, celui qui m'a soutenu, celui qui m'a réapprit à faire confiance, c'est là-bas qu'est né Ben, ce mélange de Mike et moi, ce petit bout d'amour qu'il restait de nous. C'est difficile pour moi de ne pas lui avouer qu'il est le père de ce magnifique petit garçon mais j'ai fais une promesse:

"- Tu m'as tellement manqué, me murmure t'il."

Je m'accroche à lui comme à une bouée de sauvetage, les larmes inondent mon visage, des larmes de culpabilités, de joie, de tristesse, en fait je ne saurais pas vraiment le dire.  Je noues mes doigts dans les mèches de sa nuque, je me love contre lui, qu'on ne fasse plus qu'un...comme avant.

Je sursaute quand il ouvre mon chemisier d'un geste sec, les boutons sautes dans tous les sens, j'adore. Il est tellement virile, tellement beau, tellement...tellement lui en fait, tout ce qui fait qu'il y a trois ans je suis tombée amoureuse immédiatement, et tout ce qui fait que je le suis encore aujourd'hui. Quand il retire son tee-shirt, je me jette à l'asseau de son corps, j'embrasse chaque partie de sa peau. Quand mon jean fini entortillé autour de mes cheville, je crois entendre une petite voix qui me hurle d'arrêter, que je vais dépasser les bornes...déjà bien entamées déjà, mais au lieu de l'écouter j'envois mon pantalon valser plus loin. Il s'arrête quelques secondes...me regarde, me contemple, vraiment je crois qu'on ne m'a jamais regarder de cette façon, sans prétention, j'y ai vu une certaine adoration, c'est bête non? Il m'a dit qu'il m'aimait toujours, qu'il ne m'avais jamais oublié...ça pourrait être vrai? Son cœur pourrait il encore être à moi??? Je ne dois pas me laisser troubler par ces idées là, je voulais lui parler, même si je sais que secrètement j'espérai que ça finisse comme ça, mais je ne suis pas libre, je suis engagée auprès d'un autre. Qu'est-ce qu'il fait? Non Mike s'il te plait, ne me laisse pas réfléchir, profite de l'instant maintenant, ne me laisse pas l'occasion de devenir raisonnable:

"- Pardon. Je ..."

Je pose mon index sur ses lèvres:

"- Tais toi."

Je déboutonne un à un les boutons de son jean et le descend jusque sous ses fesses. Je l'attire à moi pour un baisé, m'agrippe à ses épaules. Je sens la pression de ses mains sur ma taille, ça y est le revoilà dans l'ambiance. Hors de question que je renonce à "ça" une dernière fois. J'enroule mes jambes autour de lui. Il est en moi, il est à moi...je suis à lui.

Lovés dans le canapé, je ferme les yeux et savoure la douceur de ses doigts qui vont et viennent sur ma peau, je voudrais resté là pour toujours...mais je sais que ce n'est que pur fantasme. Ma vie est différente aujourd'hui. Je vais malheureusement devoir mettre un terme à cet instant de bonheur:

"- Mike, ce qu'il vient de se passer..."

Je le sens se raidir, il a compris:

"- ....ne se reproduira jamais, tu le sais pas vrai?"

Voila, je l'ai dit, lui par contre reste silencieux et évite mon regard. Même si je comprends sa réaction je ressens une profonde douleur, je dois être clair...pour lui:

"- Tu dois comprendre, j'ai un mari, un enfant, nous deux c'est...trop tard."

Il soupire et se lève, attrape ses vêtements et les enfile, toujours sans me regarder. j'ai envie de le rejoindre, de le serrer dans mes bras, lui dire que je regrette tout ce que je viens de dire, qu'il n'en tienne pas compte, que je l'aime et......et rien....je dois le laisser partir...encore:

"- Parle moi Mike.

- Je n'ai jamais voulu te faire souffrir,dit il toujours tourné, mon départ à été une véritable déchirure pour moi aussi. J'ai détesté mes parents pendant des mois et je crois encore aujourd'hui. Je t'aimais tellement et je suis toujours amoureux de toi Karine, je ne t'ai jamais oublié. Mais je comprends et si c'est ce que tu veux, très bien, je ne t'importunerais plus."

Je n'arrive pas à retenir mes larmes, je ne peux en vouloir qu'à moi même. Je le regarde avancer vers la porte. Il ne se retournera pas...il ne se retournera plus

"- Dis aux autres...que je ne reviendrais pas s'il te plait. Ça fait deux ans que je stagne avec mes souvenirs il est temps maintenant pour moi aussi d'avancer. Au revoir Karine."

La porte se referme sur lui...je laisse éclater mes larmes.




les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant