Karine

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KARINE

Pour la centième fois je raccroche mon téléphone :

« - J'ai de nouveau sa messagerie. »

Je m'inquiète, Mike ne m'a jamais laissé sans nouvelles, même fâché. Je n'en peux plus de rester ici à attendre. Je prends mon blouson :

« - Je vais chez ses parents.

- On vient avec toi, me dit Mathilde. »

On file tous les trois jusqu'à la station de métro. Le chemin me parait interminable, je suis oppressée, je suis sur qu'il s'est passé quelque chose, j'ai du mal à respirer. Dans le métro je continu mes appels sur son portable, jusqu'à ce que la messagerie soit saturée. Mathilde tente de me rassurer mais ça fait des heures maintenant qu'il est parti, que je n'ai plus aucune nouvelles de lui. Les menaces de ces types tournent en bouclent devant mes yeux. 

Rue Kennedy, une voiture de police est garée devant la porte. Non, non, non, j'ai une très mauvaise intuition. 

Jean est sur le seuil, il est décomposé, il me voit approché et me fait signe de ne pas venir.  A mesure que j'avance, j'entends, pour mon plus grand malheur, de mieux en mieux leur conversation :

« - Vous devez vous trompez, ce n'est pas possible.

- Hélas monsieur, il avait sa carte d'identité sur lui et son téléphone portable. »

Le policier tient à la main, un sac ou je distingue le téléphone et le bandeau rouge de Mike. Je suis en plein cauchemar. Je reste planté sur le trottoir, incapable de faire un geste. C'est à peine si je sens l'étreinte de Mathilde. Mes larmes coulent sans que je puisse les contrôler.

J'entends Jeanne hurler dans la maison :

« - Tout ça c'est de ta faute !!! Tu as tué mon fils !!! »

Je la distingue, en boule dans l'entrée, dévastée par la disparition tragique de son enfant. Sa peine s'ajoute à la mienne,  mon cœur a littéralement explosé dans ma poitrine. Tout autour de moi semble irréel, j'entends comme dans une bulle, un essaim d'abeille bourdonne à mes oreilles... seule le hurlement de Mathilde se distingue de ce brouhaha, elle appel Thomas qui vient de partir en courant. 

Moi je ne peux plus réfléchir, une seule chose m'obsède et me brise, Mike, mon amour, est mort.

les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant