Je tends une cigarette à Jennifer, elle me remercie d'un signe de tête, pas très loquace la demoiselle. Elle ne m'a pas regarder en face depuis qu'on a quitter le campement. Moi je veux bien l'occuper, laisser à Sébastien un peu d'intimité mais si elle n'y met pas un peu du sien ça va être compliqué. Alors nous continuons à marcher silencieusement, bon ça suffit maintenant, je vais la décoincer un peu:

"- Viens , je vais te montrer quelque chose!"

Je lui prend la main et l'entraîne derrière moi. Je sais que derrière ces arbres se cache un lac magnifique. Un peu de romantisme va peut-être la détendre:

"- Whoua!!!"

Et bah voila, enfin une réaction. Je retire mes baskets et mes chaussettes. Je m'approche du bord, l'eau vient me lécher les pieds:

"- Viens, lui dis-je, c'est super agréable."

Elle me regarde...hésitante, bon, on n'est pas sortie la quand même. Ha? Si elle retire ses chaussures et me rejoint, bon tout n'est peut-être pas perdu.

Nous faisons quelques pas , profitant de la brise et du bruit du vent dans les arbres. Je lui prend la main, je la sens se raidir. 

Je m'arrête et la force à me faire face, elle baisse la tête, je m'approche plus près, de ma main libre, je viens repousser les mèches de cheveux de sa joue derrière son oreille, je la sens frémir, j'adore. Je glisse mon index sous son menton et relève son visage vers moi, je m'approche doucement, je frôle ses lèvres, elle ferme les yeux. Je pose mes lèvres sur les siennes, sagement d'abord et puis de plus en plus possessives, elle agrippe mes épaules et nous échangeons un long baiser.  Mes mains glissent dans son dos, dans le creux de ses reins et je la serre plus fort contre moi. 

Et là, je ne sais pas pourquoi, un flash, un type, pas n'importe quel type, le mari de Karine. Qu'est ce qui m'arrive, ce n'est vraiment pas le moment de penser à ça. Je me concentre sur Jennifer et...le petit, je vois le petit garçon dans les bras de son père....Karine, maintenant c'est elle qui occupe tout l'espace...je relâche mon étreinte et m'éloigne de Jennifer:

"- Pardon...je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je ne peux pas..."

Mes bras la gardant à distance, je l'observe, le visage rougi, le souffle court, les yeux brillants, elle est plus que désirable, qu'est ce qui se passe:

« - Oui, heu...bien sur. Souffle t'elle, Ca va trop vite, je.... »

La pauvre, elle ne doit rien comprendre. Collée contre moi elle a bien du se rendre compte que j'étais "prêt" et la je la repousse. Je fais les cent pas, les mains sur les hanches, cherchant à retrouver mon calme :

« - Ce n'est pas toi."

Quelle phrase de merde, qu'est ce que je crois? Qu'elle va me dire "ha bah ça va alors!!!"  Evidemment qu'elle se sent mal. Elle n'a pas bouger, elle tente de se retrouver une contenance. Je m'approche doucement:

"- C'est juste, que je voudrais qu'on apprenne a se connaitre mieux tu vois...

- Oui, je préférerais aussi, dit elle en souriant. 

- C'est vrai? Tu ne m'en veux pas? C'est parce que..."  

Elle prend mon visage entre ses mains et m'embrasse doucement:

« - Tu n'as pas à te justifier. »

Ouf, parce que je ne sais pas comment je lui aurait expliquer ça.

Je lui prend la main et nous remontons tranquillement rejoindre les autres. mais contrairement à l'aller, le retour se fait dans les rires, les échanges de souvenirs et de petites confidences, elle est vraiment sympa, c'est peut-être une bonne chose qu'on se découvre avant en fin de compte. 



۽Zog

les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant