JEAN
Je me lève difficilement du canapé quand j'entends la sonnette, j'enverrais bien balader ces opportuns mais la politesse m'oblige à répondre. Je n'ai plus gout à rien, plus d'envie. La mort de mon fils m'a totalement anéanti.
Jeanne, elle, ne sort plus de la chambre ou elle passe ses journées à pleurer. Je ne sais pas si notre couple se relèvera de la disparition de Mike. Je lui laisse le temps, je ne la brusque pas, ensuite nous verrons.
Je fixe un peu hébété, l'homme qui se tient devant la porte. Je suis sur de ne l'avoir jamais vu alors il ne vient pas pour Mike, je vais le congédier vite fait:
"- Bonjour monsieur. Je dois vous parler, je peux entrer?
- Ce n'est pas vraiment le bon moment. Qu'est-ce que vous voulez ?
- Je suis psychologue, il m'arrive de travailler avec la police.
- Nous n'avons pas besoin de psy, merci. Nous devons simplement faire notre deuil.
- C'est important monsieur. »
Il me fatigue déjà, mais bon, plus vite j'aurais écouté son baratin, plus vite il quittera ma maison. Alors je le laisse entrer en soupirant:
« - Je vous offre quelque chose à boire ?
- Oui, merci. Votre femme est là ?
- Elle est à l'étage, elle ne descendra pas.
- Persuadé la. Je dois lui parler aussi.
- Mais qui êtes vous ? Qu'est ce que vous voulez à la fin?
- Je vais tout vous expliquez monsieur, mais quand vous serez tous les deux. »
Je soupir bruyamment et monte à l'étage. Je frappe doucement à la porte de chambre. Jeanne me répond à peine :
« - Chérie. Il faut que tu descendes. Un psychologue de la police est là.
- Je n'ai rien à lui dire.
- Je sais, mais il refuse de partir sans t'avoir vu.
- C'est non. »
Je pose mon front contre le bois, je n'en peux plus :
« - Chérie, s'il te plait. Je veux autant que toi qu'il s'en aille. Viens cinq minutes et tu pourras ensuite retourner te terrer dans ton coin. »
Elle ouvre brusquement la porte :
« - Je ne me terre pas, je suis en deuil, crie t'elle.
- Oui si tu veux. Je soupire. Il nous voit, il est content, il part et tu retourne à ton deuil,d'accord?"
Elle fait peine à voir, pâle et amaigri, elle n'a plus rien à voir avec la Jeanne d'il y a encore une semaine. Nous descendons ensemble.
Je vais lui préparer un café et reviens m'installer face à lui :
« - Ce que j'ai à vous dire est difficile...
- Rien ne peux être plus difficile que ce que nous vivons aujourd'hui monsieur, tranche Jeanne.
- Justement madame, c'est de cela que je suis venu vous parler. Voila, il arrive parfois que pour des affaires de police très importante, nous cachions des...choses. Connaissez-vous la protection aux témoins ?
- Oui, murmure Jeanne d'un air las. Nous regardons aussi la télé.
- Et bien, continu t'il sans relever la touche ironique de Jeanne, il arrive que nous cachions leur identité voir leur existence. C'est ce qui s'est passé avec Mike.
- Ou voulez vous en venir?
- Il était question d'une grosse affaire de drogue. Mike connaissait un des dealers, ils se sont connu en prison. Tommy s'était prit d'affection pour votre fils et peut-être aussi a t'il voulu frimer un peu devant le chef des loups, toujours est-il qu'il avait donner à Mike de précieuses informations sur le réseau. Mike est venu nous voir quand un de ses amis, Jacques, a eu des soucis avec ces fameux dealers. Nous ne pensions pas qu'ils iraient jusqu'à le tuer mais quand c'est arrivé nous avons saisie l'opportunité. Si tout le monde le pensait mort, Mike pouvait agir plus discrètement et intégrer le groupe. »
J'ai le cœur qui s'emballe, j'ai peur de ne pas comprendre, ou si justement. Dis le bon sang, crache le morceau :
« - Est-ce que vous essayer de nous dire que...
- Oui monsieur. Le garçon retrouver n'est pas votre fils. »
Je n'en crois pas mes oreilles, je suis partagé entre sauter de joie et le foutre à la porte :
« - Nous avons enterré notre fils, lui dit Jeanne.
- Non madame. »
Jeanne me fixe incrédule, je hausse les épaules, je n'y comprends rien :
« - Mais alors ou est Mike ? demande t'elle. »
Je le vois fixer la porte d'entrée derrière nous. Je me retourne, Mike se tient dans l'encadrement de la porte :
« - Ce n'est pas vrai ? »
Je me lève, Jeanne sur les talons. Il est là, dans nos bras, bien vivant. je le serre contre moi j'ai l'impression de rêver. J'ai tellement imaginer ce moment, ce moment ou l'on me dirait que tout cela n'était qu'un cauchemar, je peine à réaliser. Nous pleurons tous les trois.
Le psychologue nous invite à nous rassoir. Mike se tient entre nous deux, je ne le quitte pas des yeux, j'ai trop peur que si je détourne le regard ne serait ce qu'un instant, il disparaisse de nouveau:
"- Mais alors qui ont-ils trouvé avec tes affaires ? lui demande Jeanne.
- Un sdf. Quand ils m'ont poursuivi J'avais très peur j'ai vraiment cru que je ne vous reverrais jamais. Je me suis caché dans des ruelles et je suis tombé sur ce type qui m'a menacé pour que je lui donne mon portable. J'y ai vu une issue, je lui ai tout donné, mon portable mais aussi mon blouson et mon bandeau. Je pensais juste qu'ils lui courraient après et quand ils comprendraient que ce n'était pas moi je serais déjà loin. Malheureusement, quand il a quitter la ruelle, ils n'ont pas chercher à comprendre et ce pauvre gars a prit une balle dans le dos. Quand j'ai été sur qu'ils étaient partis je suis allé le voir mais c'était trop tard, il était déjà mort. Je suis allé à la police, pour tout leur expliquer et c'est là qu'ils m'ont demander de me taire et de les aider. Je ne pouvais rien vous dire, il fallait que je m'occupe d'eux d'abord.
- C'est pour ça qu'on nous a interdis de voir le corps? Il n'était pas défigurer alors?
- Non papa, c'est juste que ce n'était pas moi."
Jeanne prend le visage de Mike entre ses mains :
« - J'ai cru que j'allais devenir folle. Te perdre a été la pire douleur que j'ai connue. Mais aujourd'hui tu es là."
VOUS LISEZ
les loups
RomanceJ'ai 16 ans et ma vie est sur le point de basculer. Ma petite vie tranquille que je prenais pour acquise va être mise à mal. Entre amour, parents et potes il n'est pas toujours facile de trouver sa place.