JOE

Cet enfoiré me pousse tellement fort que je m'étale dans la poussière. 

J'ai les membres endoloris d'avoir été ligoté si longtemps, que j'ai du mal à me mettre debout. Je reçois un coup de pied au visage et je pisse le sang. Il faut que je  m'éloigne de Luc, il est dans une furie de dingue. Depuis qu'il a apprit la mort de Mike par Carole il prend un malin plaisir à nous torturer Maddy et moi, physiquement et psychologiquement. Il jubile cet enfoiré:

« - Vous ne me servez plus à rien maintenant. »

Putain, c'est une lame que je viens d'entendre claquer. Qu'est-ce qu'il va me faire? Il va me tuer? Il en est capable ce malade. 

Je dois trouver quelque chose, vite. A quatre pattes sur le sol de la cave, je sens une pierre  sous mes doigts, bon c'est pas une brique mais elle est suffisamment grosse pour me défendre. 

Je me sens soulever par le col, Luc me tient face à lui. Je suis le plus grand de la bande, mais ce type est une force de la nature, je suis un poids plume dans ses mains. Je vois un rictus mauvais apparaître sur son visage et son bras armé, se lève vers moi. 

Alors je le frappe, le plus vite et le plus fort possible. Tu vas regretter d'avoir été prétentieux et de m'avoir détacher les mains connard. Luc chancelle, je viens de lui fracassé la tête au niveau de la tempe. 

Nous tombons ensemble sur le sol et je le frappe, encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne bouge plus. Je me relève et balance la pierre couverte de sang. Je prends sa lame et remonte doucement au rez-de-chaussée.

L'arme en avant et le souffle court, j'ouvre la porte et écoute. Aucun bruit et aucune trace de Laurent et Carole. Je me dirige en silence vers la chambre ou est toujours retenu Maddy. 

Quand elle m'aperçoit je plaque immédiatement mon index sur mes lèvres pour l'intimé au silence. Je coupe ses liens, il lui faut quelques instants pour retrouver toutes ses sensations dans les jambes avant de se lever. Je lui prends la main et la guide en silence vers la porte d'entrée. Je suis aux aguets du moindre mouvement, si on ne sort pas d'ici on est morts, j'en suis sur. Je clenche la porte d'entrée, oui! elle est ouverte. Je soupire de soulagement. Je fais passer Maddy devant moi pour qu'elle sorte:

« - Quoi qu'il se passe, tu cours, ne regarde pas derrière toi d'accord ? Si jamais je me faisais choper tu continu de courir, le scoot est garé au bout du chemin, derrière les buissons, les clés son sous le siège, tu dois t'enfuir. 

- Je ne pars pas sans toi. 

- Il n'y a pas de raison que ça se produise, je reste derrière toi. »

Quand nous mettons un pied dehors, nous nous mettons à courir. Maddy devant, moi, je ne la lâche pas d'une semelle. Je respire quand je vois que le scooter est toujours caché là où je l'avais laissé. Je m'empare des clés, le démarre. Maddy saute derrière moi :

« - Ils se tirent !!! »

Ca y est, Carole vient de se rendre compte de notre évasion, heureusement nous quittons le chemin de terre pour atteindre la route. Je sais déjà qu'ils vont aller voir à la cave, voir comment va Luc. Je sais aussi qu'ils vont le retrouver mort. C'est la première fois que je bute un gars, je me sens mal, j'ai envie de vomir, mais c'était lui ou moi. Je m'arrête un peu plus loin, pour voir si nous sommes suivit, mais tout ce que je vois c'est de la fumée qui monte de la maison :

« - Qu'est-ce qui se passe ? me demande Maddy.

- Ils crament la maison. »

Je redémarre et file, direction Rouen.

les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant