MIKE

Je suis fatigué de ce bruit, cette salle commune c'est l'enfer. Certains crient, d'autres s'engueulent. J'essaye de ne pas montrer mon angoisse parfois, quelques un parmi ces types me fiche la trouille. Je me focalise sur Julien qui joue aux cartes:

« - Mike ! »

Un gardien me fait signe:

« - Amène toi, tu as de la visite. »

François ne m'a pas dit qu'il devait passer aujourd'hui. Peut être a-t-il des nouvelles de mon procès. Je suis le gardien jusqu'au parloir. 

Quand il ouvre la porte je suis trop content de voir mes parents. Maman s'effondre en larme des qu'elle me voit. Je me précipite dans leurs bras :

« - Vous m'avez manqué. C'est bon de vous voir.

- Et toi ça va ? Me demande mon père.

- Oui ça va... »

Et là, je crois halluciner, Karine est là, avec eux. J'attends de la voir depuis que je suis entré ici, je n'aurais jamais osé espérer que mes parents lui propose de venir. En la voyant là, je me rend compte à quel point elle me manque et à quel point je tiens à elle.  

Avec une témérité dont je ne me soupçonnais pas, je prends son visage entre mes mains et je l'embrasse tendrement. J'ai tellement pensé à elle, j'ai tellement besoin d'elle, je ne peux pas rester une seconde de plus sans lui dire ce que je ressens:

« - Tu m'as manqué. »

Elle me regarde, estomaqué par mon geste. J'attend un geste, une parole en retour, mais tout ce qu'elle fait c'est me tendre une boite :

« - Tiens, de la part des loups. »

Je la fixe quelques secondes. Je suis largué et surtout je m'en veux un peu d'avoir été si audacieux du coup. Est-ce que je me serais trompé...encore une fois...en pensant que je ne lui était pas indifférent? Pour ne pas laisser paraître ma gêne, je la prends et l'ouvre mais je reste prés d'elle :

« - C'est quoi ? »

Je sors de la boite un tissu rouge :

« - Un bandeau ? »

Je retire le bleu et noue le nouveau. Je ne comprends pas trop pourquoi les loups me donne ce nouveau bandeau. "Un statu à part"? Pourquoi? Je n'ai rien fait d'extraordinaire qui mérite ce "grand honneur". Je suis même le dernier des crétins, si j'étais tranquillement rester chez mes parents, si j'avais accepter l'idée de ce déménagement, je ne serais pas dans cette galère aujourd'hui et surtout je n'y aurais pas entraîner Kevin. C'est pour me protéger qu'il a tirer, c'est pour me protéger qu'ils se sont tous mis en danger. Mais je ne l'aurais pas rencontrer, elle! Quand je la regarde j'ai tellement envie de l'aimer, d'être avec elle, je n'ai jamais ressenti ça. Je ne désire qu'une chose, qu'elle m'aime en retour:

« - Comment tu me trouves ?

- Très beau. »

Je plonge mon regard dans le sien. Je ne peux pas imaginer une seconde qu'elle ne m'aime pas, c'est prétentieux de ma part peut être mais voila, c'est comme ça, ça ne s'explique pas. Je pose ma main droite sur sa joue et lui caresse les lèvres. Elle presse son visage contre ma paume :

« - Tu me manque terriblement. Je n'arrête pas de penser à toi.

- Quoi ? »

- Je voulais prendre mon temps, continuer à te séduire, mais en entrant ici je me rends compte à quel point je suis amoureux de toi. Je ne supporte pas l'idée que tu sois dehors sans savoir ce que je ressens pour toi. »

Elle noue les bras autour de mes épaules et m'embrasse. Je serre mes bras autour d'elle, ma langue rejoint la sienne dans un baisé passionné et tendre. Je sens ses doigts s'emmêler dans mes cheveux et m'attirer plus fort contre elle, j'ai du mal à rester conscient du monde qui m'entoure quand je suis dans ses bras.

J'entends alors mon père se racler la gorge. Elle s'écarte de moi, troublée. J'aurais tellement aimé prolongé ce moment:

« - J'aurais préféré que l'on échange notre premier baisé dans un endroit un peu plus romantique."

Je lui sourie parce que je sais qu'elle le pense. Cette passion, cet amour que nous avons échangé dans ce baisé ne laisse aucune place au doute. 

Nous nous asseyons tous les quatre et je leur raconte mes journées, mes entretiens avec François. 

Un gardien entre alors pour nous annoncer la fin de la visite. Je prends mes parents dans les bras :

« - Je vous aimes. »

Je serre ensuite Karine contre moi, je l'embrasse tendrement :

« - Je pense à toi.

- Moi aussi Mike, tous les jours. »

Je la regarde rejoindre mes parents :

« - A bientôt.

- A bientôt. »

Quand la porte se referme derrière elle, je suis sur un nuage. Elle m'aime.


les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant