Maddy

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MADDY

Les grilles du parc s'ouvrent devant mon taxi. Même dans la pénombre je peux admirer ce jardin magnifiquement entretenu qui m'a vu grandir.

Le véhicule s'arrête et le chauffeur vient m'ouvrir la portière, il ouvre ensuite le coffre pour en descendre ma valise.

La porte d'entrée s'ouvre, ma mère se tient sur le perron :

« - Hé bien, je ne m'attendais pas à ton coup de fil. »

Le ton est cinglant et empli de reproches. 

Elle tend un billet au chauffeur et me serre brièvement contre elle, plus pour la bienséance que par affection:

« - Bonsoir ma chérie.

- Bonsoir maman. »

Je prends ma valise et la suis dans le hall d'entrée :

« - Chéri ! Venez voir qui nous revient. »

Il sort de son bureau. Il me regarde des pieds à la tête et s'attarde sur ma valise :

« - Qu'est-ce que tu veux ?

- Revenir papa, s'il vous plaît.

- Nous voila de nouveau assez bien pour toi ? Qu'est devenu « l'autre » ?

- C'est...compliqué... »

Il tourne les talons sans dire un mot et claque la porte derrière lui :

« - Il a été très blessé lorsque tu es parti. Estime toi heureuse qu'il accepte que tu reviennes. Ta chambre n'a pas bougée, va t'installée. Je ne savais pas si tu avais mangé alors j'ai demandé Corinne de te préparé un plateau. Il t'attend dans la cuisine.

- Merci maman. »

Rien n'a changer, c'est toujours aussi glacial ici. 

J'entre dans ma chambre et ouvre les volets pour aéré un peu, ça sent le renfermé :

« - Pff, quand elle dit que rien n'a changé bah effectivement, même la poussière n'a pas bouger, à croire que personne n'est entré ici depuis mon départ. »

Je secoue les tapis, change les draps et range mes affaires dans l'armoire avant de me rendre à la salle de bain. 

Une fois dans la douche, n'ayant plus le ménage pour m'occuper l'esprit, l'image de Joé et de cette fille revient me hanter. Je le trouvais distant depuis quelques temps mais je pensais que c'était à cause de Mike, qu'il s'inquiétait pour son copain. J'avais une telle confiance en lui, je crois même que c'est le plus douloureux. 

Malgré tout il avait encore des gestes tendres et on faisait l'amour, je n'ai vraiment rien vu venir.

Quand je sors de ma chambre pour rejoindre la cuisine, je n'entends pas un bruit, seul un air d'opéra venant du bureau de mon père joue en sourdine. 

Quand j'entre dans la cuisine, Corinne vient à ma rencontre et me serre dans ses bras :

« - Maddy, je suis heureuse de te voir. Mais si tu es là c'est que quelque chose ne va pas. »

Elle me connaît trop bien, c'est elle m'a élevé  pendant longtemps avec Karine. Je n'ai jamais eu l'impression d'être la fille des "patrons", elle s'occupait de moi comme de sa fille et Karine a toujours été une soeur, aujourd'hui encore, elle a prit mon parti et ma défense. Je sais que quand elle va croisé Joé elle ne gardera pas la langue dans sa poche. Elle lui dira ce que je voudrais lui dire...sans en avoir le courage. Dans mon cœur ce sont eux ma famille. 


les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant