les loups

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C'est en petite foule serrée que les amis et la famille de Mike  quittent le cimetière de Petit-Quevilly. 

Karine, Mathilde, Thomas et William s'éloignent de leur côté. les loups le savent, ils ne sont pas les bienvenus, chaque membres de la famille les tiens pour responsables de la disparition de Mike. Si ils n'étaient pas intervenus dans sa vie, il serait toujours là, préparant ses valises pour son départ avec ses parents, au lieu de ça, ils vont devoir apprendre à vivre sans lui.

C'est donc dans un silence coupable, qu'ils retournent vers Rouen. Ils prennent plusieurs chemins détourner, traînant le pas, pour reculer ce moment ou ils vont devoir réapprendre à vivre et se réapproprié le repaire sans lui. C'est vrai qu'il n'y avait que peu de temps qu'il les avait rejoint mais Mike était de ces personnes qui prennent tout de suite une place importante dans le cœur des gens. 

Ca me fait mal au cœur de les voir dans cet état, Karine me parait fatiguée et surtout extrêmement malheureuse.  

Accroupi derrière la roue d'un camion, je reste hors de leur vue.  Je me promets de leur expliquer tout...un jour, des que tout cela sera fini.

Je fonce vers le centre Saint-Sever. Heureusement il pleut, ce qui me permet de garder ma capuche sans attirer l'attention. Je m'arrête devant la porte de l'immeuble « Normandie 2 ».

Dans le hall, un panneau indique les sociétés domiciliées dans le bâtiment ainsi que leur étage. Je sais que l'une d'elle sert de couverture à un réseau de trafic de drogue.

Je monte dans l'ascenseur et monte jusqu'au deuxième étage. C'est la médecine du travail qui couvre l'activité, qui l'aurait cru. Maintenant que je suis là, je dois garder mon sang-froid et suivre les instructions qu'on m'a donné. Ils comptent sur moi, si je me grille, je fous tout par terre. Une secrétaire m'accueille :

« - Bonjour, Vous avez rendez-vous avec quel médecin ? Pour quelle entreprise travaillez-vous ?

- Je n'ai pas....de rendez-vous.

-  Très bien. »

Elle s'empare du téléphone :

« - Quelqu'un pour vous. »

Elle raccroche :

« - Attendez ici, quelqu'un va s'occupez de vous. »

Après ça, elle ne m'adresse plus un mot, ni un regard. Je recule un peu pour laisser le passage aux employés de diverses entreprises venus pour leur visites.  Après quelques minutes,  deux hommes s'approchent de moi:

« - Qu'est ce que tu cherche ?

- Du travail."

Je baisse ma capuche :

« - Tu consomme ?

- Non. »

Les deux hommes se regardent, méfiants :

« - Bon, fini par lâcher l'un d'eux, viens avec nous. C'est le patron qui décidera. »

Je les suis en silence jusque dans un immense bureau ou m'attend un homme, confortablement Installé dans un fauteuil. Un deux des gars se penche sur le bureau et parle à voix basse avec lui, il ne me lâche pas du regard durant ce temps:

« - Alors comme ça tu veux travailler pour moi. Qui t'as envoyé ici?

- Tommy. On a partager la même cellule en taule. 

- Tu as fais de la taule? Pourquoi?

- J'ai tué un flic. J'ai besoin de fric, il m'a dit que vous pourriez m'aider."

L'homme siffle d'admiration :

« - Tu as du cran petit. J'ai confiance en Tommy, si il t'a envoyé c'est que je peux te faire confiance. Je vais te mettre à l'essai sur un coup avec mes gars. Un truc simple, si t'es à la hauteur  je te prends dans l'équipe. Christian, dit il en s'adressant à l'un de ses gorilles. Tu le briffe et tu lui file une arme. Tu l'emmène avec toi. »

Je le remercie d'un signe de tête et suis Christian dans le couloir.


Le lendemain, une casquette de base-ball vissée sur la tête et une arme glissée à la ceinture, je reste sur les talons de Christian et Michel. Je marche en retrait pour couvrir leurs arrières et les prévenir en cas de danger ou de personnes suspectes. J'ai l'impression d'être dans un vieux film de gangsters. Leur façon de se prendre pour des caïds est presque risible. mais je reste sérieux et comme eux j'arbore ma mine la plus patibulaire. 

Quand on arrive place du vieux marché, un petit groupe, installé sur les marches de l'église Jeanne d'Arc, se lève à notre approche. Ils ont tous des flingues à la ceinture quasiment, c'est flippant quand même de se dire qu'ils vaquent comme n'importe qui dans la foule et qu'au moindre dérapage tout peut partir en fusillade entourée d'innocents. Christian serre la main de celui qui semble être le chef. Ce dernier me regarde d'une manière insistante, sil il ne m'a pas reconnu moi au contraire je sais très bien qui il est:

« - Un problème ? Lui demande Christian.

- Non. Revenons à nos affaires. »

Christian lui tend un sac qu'il sort de son blouson et l'ouvre pour permettre à son interlocuteur d'en vérifier le contenu. D'un signe de main, il fait signe à une jeune fille derrière lui, d'approchée. Elle tient une enveloppe en kraft marron d'où elle laisse apparaître une liasse de billet de banque. Un sourire entendu et une poignée de main viennent clore l'entrevue, aussi discrète que silencieuse. 

Aucun passant ne prête attention à l'échange, jusqu'à ce que six hommes armés ne fassent sursauter tout le monde :

« - Les mains en l'air, police ! »

Si certains arrivent à s'enfuir, les principales protagonistes se retrouvent face contre terre, menottes aux poignets. Je me retrouve couché sur le sol, je suis palpé et mon arme m'est enlevée. Je suis jeté dans le fourgon avec les autres. Le chef de la bande adverse me fixe plus intensément: 

"- Je t'ai déjà vu quelque part, j'en suis sur.

- Je ne crois pas non."

T'inquiète mon pote tu auras rapidement une réponse à tes questions.

Nous sommes tous parquer dans les cellules du sous-sols de l'hôtel de police, en garde à vu. J'entends les autres gueulés et menacés les policiers.

Un policier vient me chercher, je sors sans menottes, ce que le le chef de bande me fait immédiatement remarquer quand je passe devant la porte de sa cellule. Je m'arrête et pour toute réponse je donne à mes doigts la forme d'une arme et simule un tir dans sa direction avec un clin d'œil:

"- Putain!!! S'écrit-il. C'est le loup bordel!!! Il devrait pourtant être mort!!!"

Je regarde le policier pour être sur qu'il ait bien entendu et je remercie cet abruti pour cet aveu spontané.

  Quand j'entre dans son bureau, le commissaire se lève et vient me serrer la main :

« - C'est un joli coup. Des mois d'enquête et enfin on les prend en flagrant délit. Je sais quel sacrifice tout ça t'a demander et je t'en remercie. Tu vas pouvoir retrouver ta vie."


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