Bien que ma décision soit prise, je veux confirmation, quand j'arriverais devant Karine je dois être très clair et le seul en qui je peux avoir une totale confiance est en France. Mon appel risque de le choquer depuis le temps que je donne plus de nouvelle...en espérant que le numéro soit toujours le bon. je n'y réfléchi que maintenant moi aussi. Le portable à l'oreille, j'arpente ma chambre de long en large, un voix masculine décroche, c'est bon signe déjà:

"- Thomas?

- Oui, c'est qui?

- Mike."

Un blanc gênant s'installe:

"- Qu'est ce qui te prend de m'appeler à cette heure là?"

C'est vrai que pour lui il est très tôt, j'ai essayer de résister le plus longtemps possible mais je n'en pouvais plus:

"- Je suis désolé de te déranger comme ça, après si longtemps mais je dois te poser une question...Tu m'as dis un jour que je serais toujours un loup pas vrai?

- Oui je m'en souviens.

- Alors c'est en tant que tel que j'attend une réponse franche de ta part... Est ce que Ben est mon fils?" 

Long silence à l'autre bout du fil :

"- C'est vrai alors?"

Son silence en dit plus long que n'importe quel discours. 

"- Je ne t'ai rien dit surtout, elle m'en voudrait à mort.

- Elle l'a su quand? Pourquoi ne m'a t'elle rien dit?

- Elle ne voulait pas que tu te sentes obliger de rester.

- Elle savait avant que je partes alors?  Je ne me serais jamais senti obligé, Je suis fou de cette fille, je n'aurais pas laissé le choix à mon père si j'avais su. Je me serais battu d'autant plus. Tu te rends compte que j'ai rater les quatre premières années de mon fils? 

- Tu crois que je ne le sais pas? Je me suis battu pour qu'elle te le dise mais elle a toujours refuser, je ne pouvais pas aller contre sa décision. Et puis elle a rencontré David, elle s'est installée avec lui, je n'avais pas de nouvelles de toi...j'ai laissé tombé. »

C'est vrai, je suis un peu mal placé pour lui faire des reproches, c'est moi qui ai couper les ponts après tout. Quand je raccroche je me laisse tomber dans un fauteuil, je ne sais pas si je dois pleurer de joie ou de tristesse. La joie d'être père se mêle à la déception d'avoir été un gros con égoïste et  égocentrique, incapable de se rendre compte des ressentis d'autrui. Je l'imagine menant sa grossesse seule, pendant que moi...putain quel con. Je m'allonge sur mon lit, je vais profiter du peu de temps qu'il me reste a dormir, le voyage va être long.

Je suis réveillé par des bruits sourds contre ma porte, je jette un regard paniqué à ma montre, ouf, le réveil est encore en train de sonner mais je ne l'ai pas entendu, béni soit la personne qui frappe à ma porte. Je me lève rapidement pour ouvrir, c'est Kelly:

"- J'entend ton réveil depuis cinq minutes, dit elle. mon père veut te voir."

Le contact est glacial, elle est toujours fâchée contre moi. C'est pas plus mal, ça sera moins difficile de partir et plus facile pour elle de passer à autre chose.  Je retire mon tee-shirt et enfile une chemise propre, je la suis dans le couloir en ajustant ma cravate. Elle entre dans la chambre de son père sans frapper, je la suis. Attablé devant la baie vitré, un copieux petit déjeuner devant lui, il m'invite à m'asseoir en face de lui. Il pousse un petit panier d'osier rempli de viennoiseries vers moi, m'invitant à me servir, ainsi qu'une tasse de café:

les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant