les loups

Retour en France

Deux ans plus tard...

MIKE

Et voila, je suis de retour. J'ai 19 ans et je fais ma rentrée au lycée Val de Seine à Grand-Quevilly. Nous avons retrouvé notre maison que nous avions mis en location le temps de notre absence. C'est bizarre de revenir ici, tout est tellement différent. 

Une foule massive de lycéens s'agglutine déjà devant la grille. Je suis avec Sébastien, un copain que je me suis fait à Chicago, son père est collègue avec le mien. Comme il voulait rentrer en France et qu'on s'entendait bien, mes parents ont proposés de le prendre à la maison. C'est cool, moi qui aurait adoré avoir un frère, bah voila, vœux exaucé.

Nous allons dans les bureaux administratifs afin de mettre à jour nos dossiers scolaires, arrivés il y a peu des États-Unis. Une fois la partie secrétariat terminée, nous allons dans la cour à la recherche de notre classe :

« - Pff, quelle misère, souffle Sébastien, retourner en seconde c'est l'angoisse.

- Oui, on va prendre un peu de retard du coup mais nous devons récupérer un niveau français. Le temps de faire valider nos diplômes américains.

- Mais tu as vu dans quelle branche on nous a mis ? Science médico-social, ils sont sérieux ?

- Te plains pas on a été pris. En arrivant à la dernière minute, ils nous ont mis ou ils avaient de la place. »

Les démarches ont prit plus de temps que prévu, tous le monde est déjà entré. Je trouve, sous le préau, l'affiche de notre classe :

« - Seconde SMS, ils sont en salle 13. »

On monte au premier étage et quand on entre dans la classe, nous avons l'agréable surprise de nous retrouver nez à nez avec une classe de trente filles :

« - Je retire tout ce que j'ai dit, me souffle Sébastien en souriant. »

Nous nous installons au fond de la classe :

« - Bonjour, je suis Madame Marchand, votre professeur d'anglais et parallèlement prof principale. Je vais vous distribuez une fiche de renseignements que je vous demande de remplir en anglais, évidemment... »

Une clameur monte des élèves mécontents :

« - Ce n'est pas noté, rassurez-vous. C'est pour me faire une idée de votre niveau. »

Etre de retour à Rouen ravive de douloureux souvenirs. Que sont devenus les loups ? Et Karine? Ses yeux, sa peau, son odeur, sa voix. Je peux encore sentir ses caresses et la chaleur de ses lèvres sur les miennes. Des flashs de nos moments les plus intimes, son corps, nos étreintes. Celles qui ont pris sa place dans mes bras, n'ont jamais pris sa place dans mon cœur. Je suis rentre depuis peu de temps et mes parents ne m'ont pas lâché d'une semelle, mais aujourd'hui je suis libre de mes faits et gestes. La journée me parait interminable, mais quand la sonnerie de 17h30 résonne enfin dans les couloirs j'attrape mon sac et m'excuse auprès de Sébastien: 

« - J'ai un truc important à faire. Je te rejoins à la maison.

- Tu veux que je vienne ?

- Non, je préfère être seul. »

Nous prenons le métro ensemble à l'arrêt Georges Braque mais quand lui descend à l'arrêt François Truffaut, je continu jusqu'au palais de justice de Rouen.