les loups

Karine

KARINE

Je suis au local des loups, dans ta chambre...notre chambre. C'est la première fois que j'y reviens depuis que tu es parti. Quatre jours, quatre jours que je pleure mon amour, comme à la première seconde ou j'ai su que je ne te reverrais pas. Je suis détruite, je pense à toi jour et nuit, depuis que la police nous a expliquer les circonstances de ta mort c'est encore pire, je m'imagine le calvaire que tu as vécu, ces enfoirés qui se sont acharnés sur ton magnifique visage...j'ai mal, tellement mal. C'est aujourd'hui que je dois te dire adieu, aujourd'hui...

J'entends frapper à la porte, Thomas entre :

« - Je peux ? »

Je lui fais signe que oui. 

Ils sont tous très malheureux, mais je sais que Thomas se sent responsable, il répète à longueur de journée qu'il aurait du être avec toi ce soir là. Joé et Maddy sont toujours entre les mains de Luc, nous avons essayer avec William, de remuer Thomas pour aller les chercher, mais il n'est plus avec nous on dirait, il parle de partir, qu'il ne mérite pas d'être un loup...il parle même de te rejoindre...il me fait peur. 

Je m'approche de lui et le prends dans mes bras. Il enfoui son visage dans mon cou et éclate en sanglots.

Je lui caresse la nuque. Je sens un baisé dans mon cou, puis un autre. Je ne sais pas pourquoi mais je ferme les yeux et mon esprit par loin, très loin, ce blouson sous mes doigts, ce bandeau qui me frôlait le visage quand tu m'embrassais. Il me plaque doucement contre le mur, ses baisés remontent le long de ma gorge, tu as laissé un trou béant dans mon cœur, je garde obstinément les yeux clos, je t'imagine, toi...mais ce n'est pas toi, non, c'est Thomas, je ne peux pas le laisser faire ça, pas à moi, pas à toi. Je le repousse alors doucement, pour ne pas le blesser d'avantage :

« - Thomas. Arrête.

- Je vais prendre soin de toi, comme Mike me l'avait demandé. Je vais quitter la bande, dit il en retirant son blouson, on va avoir une vie normale, je te le promets.

- Mais qu'est ce que tu raconte ? Mathilde...

- Je l'ai quitté ce matin. »

Alors là c'est le bouquet :

« - Tu plaisante ?

- J'ai fais une promesse à mon ami que je compte bien tenir. »

Il m'enserre les poignets et me les bloque au dessus de la tête. Il se presse contre moi, avec une autorité virile que je ne lui connaissais pas. Il devient de plus en plus téméraire. Il cherche mes lèvres et m'embrasse. C'est une véritable gifle que je reçois. Je ne peux pas être à quelqu'un d'autre qu'a toi. Pour qu'il me lâche, je lui file un coup de genou dans le bas-ventre :

« - Lâche-moi. Tu es complètement malade. »

Je sors précipitamment, le laissant à genoux sur le sol. 

Mathilde se tient devant moi sur le palier. Silencieuse, je la regarde s'approcher de Thomas :

« - Qu'est ce que tu fais là ? lui demande-t-il surpris.

- J'étais venu te parler de nous. Mais je comprends maintenant. Tu me quitte pour elle ?

- Je te quitte pour...lui. Je lui ai fait une promesse.

- Je pense qu'il te demandait de la protéger et d'être là pour elle, pas de la sauter ! Hurle-t-elle.»

Thomas la regarde surpris, nous n'avions jamais vu Mathilde dans un tel état de nerfs :

« - Je...oui tu as raison, murmure t'il. »

Il éclate en sanglots :

« - Je me sens tellement responsable, je n'en dors plus, je ne pense qu'à ça. »

Mathilde s'approche et s'agenouille face à lui :

« - Tu l'aime ?

- Tu sais bien que non, mais je ne sais pas ce que Mike attendait vraiment de moi...

- Il attendait de toi que tu sois son ami, comme tu l'as toujours été. Qu'elle ne soit pas seule. Et crois moi elle ne le sera pas, je suis là aussi, nous sommes tous là. »

Mathilde le serre contre elle, Thomas pleure sans retenu :

« - Comment je vais me relever de ça ? Implore-t-il.

- Je suis là, je vais t'aider. »

Il l'embrasse tendrement :

« - Pardon, souffle t'il. »