les loups

Mike

       L'après-midi s'achève quand le propriétaire du haras se gare devant chez mes parents. Je suis crevé, heureusement il n'est pas homme à s'étaler en politesse. Une bonne poignée de main et je sors de la voiture. Je sens mon téléphone vibré dans ma poche, Jennifer me confirme qu'elle viendra ce soir. Ça me fait plaisir qu'elle vienne, elle est chouette comme nana et je suis sur qu'on peut bien s'éclater tous les deux. Je veux surtout être très clair avec elle, je ne veux pas qu'elle s'attende à quelque chose que je suis, pour le moment, incapable de lui donné. Je dois avoir avec elle une discussion franche et honnête et c'est la, la raison de mon invitation de ce soir.

En entrant, j'entend ma mère qui s'affaire dans la cuisine:

"- Bonsoir maman!"

Elle sursaute en m'entendant. Elle a l'air gênée, comme si je la dérangeais:

"- Ça va?  lui dis-je. 

- Oui, oui, souffle t'elle, je ne t'ai pas entendu entrer c'est tout. 

- Ok. Je me suis permis d'inviter une amie à manger avec nous. Ça ne te dérange pas ?

- Pas du tout."

Bizarre, pendant deux secondes j'ai eu l'impression qu'elle était embêtée. J'admet que le sens logique aurait été que je lui demande avant d'inviter Jennifer mais bon, trop tard. Ho et puis je connais ma mère, elle adore avoir du monde à table, je dois me faire des idées. je la prend dans mes bras et lui donne un baisé sur la joue:

"- Sébastien n'est pas là? je n'ai pas vu la voiture devant la maison.

- Non, il passe la soirée avec...Caroline il me semble.

- Ho non, j'ai promis à Jennifer de la raccompagnée."

Merde, j'aurais du prévenir Sébastien, je n'ai vraiment pas pensé qu'il pourrait vouloir passer la soirée avec Caroline:

"- Il m'a dit qu'il ne rentrerait pas tard, me dit ma mère, sinon, tu prendras la voiture de ton père, finit elle avec un sourire."

Sourire que je lui rend immédiatement, papa ne veut pas trop que je conduise sa voiture mais avec l'appuis de maman c'est du tout cuit.  

  "- Merci maman. Bon,  je vais me doucher parce qu'elle ne devrait pas tarder."  

Je monte à l'étage et avant de rejoindre ma chambre je m'arrête par la salle de bain. Je me débarrasse de mes vêtements sales et me glisse sous l'eau chaude. Je m'étire longuement et sens mes muscles se détendre. Pendant ce moment de répit je prépare mon petit discours, quels mots employés pour ne pas la mettre mal à l'aise, lui faire comprendre que je ne suis pas fermé à l'amour mais juste pas près...quoi répondre si elle refuse la relation que je lui propose... un coup d'œil sur ma montre met un terme à mon monologue, si je ne me dépêche pas un peu, je serais encore en boxer quand elle arrivera.  

Quand la voiture de sa mère se gare devant la maison , la pendule murale du salon affiche presque 20h.  Quand j'ouvre la porte, je dépose un chaste baisé sur ses lèvres, je sens que ça la détend un peu, je lui prends la main et l'emmène à la rencontre de mes parents affairés aux dernières touches dans la cuisine:

"- Papa, maman, je vous présente Jennifer. C'est avec elle et Caroline que nous avons passé le week-end."

Mes parents sont charmants, comme à leur habitude. Ils sont attentionnés et posent plein de questions à Jennifer durant l'apéritif, mais toujours en sachant garder les limites de la bienséance, rien d'indiscret. Quand nous sommes parti il y a deux ans, nous étions une famille standard, aux revenus confortables mais relativement modestes, notre vie à Chicago a tout changé. Le salaire de mon père a triplé, voir quadruplé, notre confort a changé, évidemment, nos relations aussi. ma mère a fréquentée des endroits "chics" ou elle a apprit discrétion et bonnes manières dans le beau monde, elle a tentée de me les inculquer, peine perdu, je pense même être devenu encore plus rebel, à son grand désespoir.   Aujourd'hui nous aurions les moyen de vivre ailleurs,mais c'est moi qui ai insisté pour revenir à Rouen. Ils m'avaient déraciné, je voulais revenir là ou ma vie s'était arrêtée...même si je n'avais pas penser aux quelques...changements...que mon départ avait pu provoquer.