Jennifer

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              Qu'est ce qu'on est bien au bord de la piscine à se prélasser au soleil. La résidence que les garçons nous ont choisie est vraiment magnifique. La Floride, ils ne se sont pas foutu de nous avec leur cadeau de fin d'année. Je dirais que le seul petit défaut c'est qu'ils ne soient pas là pour en profiter avec nous. Mike me manque je dois l'avouer,  je le vois peu depuis deux ans. J'ai des sentiments pour lui, je n'irais pas jusqu'à dire que je suis amoureuse de lui non, mais je l'aime beaucoup ça oui. J'attend Caroline, nous devons allez faire quelques courses, mais qu'elle prenne son temps, je suis vraiment trop bien...mais?...Qu'est-ce que c'est? Bon fini la farniente, l'ombre de Caroline vient de se poser sur moi:

"- J'arrive, dis-je en m'étirant comme un chat."

Quelle n'est pas ma surprise quand en ouvrant les yeux je découvre un garçon pencher au dessus de moi, je pousse un cri de surprise, ce qui apparemment le fait rire:

"- Hi!"

Il me faut quelques secondes pour que mon cœur reprenne un battement normal, il m'a vraiment fait très peur:

"- Bonjour, dis je dans un souffle. Ho sorry, hi!"

 Il croise les bras sur son torse nu en souriant:

"- Ça alors, une française, s'exclame t'il."

Il s'exprime avec un adorable accent, les mots sont approximatifs mais je le comprend très bien:

"- Je peux te prendre un peu de crème solaire?"

Je prend le tube dans mon sac près du transat et le lui tend. En ce moment même j'apprécie les verres noirs de mes lunettes, je ne loupe rien du spectacle qu'il m'offre pendant qu'il se tartouille le torse de crème, il faut dire qu'il est très agréable à regarder. Il me tend le tube en me désignant son dos avec le pouce:

"- Tu m'aide?

- Heu...oui."

Je me lève et étale la crème sur sa peau. Je prend mon temps et savoure ce contact. C'est bizarre ce picotement au bout de mes doigts à chaque fois que je le touche:

"- Merci!"

Je sursaute et me sens bête en me rendant compte que j'étais quasiment en train de le masser, la honte. Ça fait un peu la fille en manque, ce qui n'est pas tout à fait faux pour dire la vérité. depuis que Sébastien et Caroline sont au courant, c'est plus facile pour nous de s'éclipser, même si je sais qu'après j'ai la morale de mon amie pendant des heures, elle ne comprend pas cette relation, pour elle c'est malsain, elle ne conçoit pas que nous puissions être amis...comme ça et pourtant nous ne sommes amis...des amis un peu spéciaux mais voilà c'est comme ça. Et puis je ne vais pas me plaindre, c'est moi qui suis responsable de cette situation, c'était ça ou ne pas l'avoir du tout, mon choix était vite fait. Je le regarde rejoindre un groupe de jeunes un peu plus loin en me faisant des signes de la main. 

Caroline et Sabrina arrivent au même moment:

"- Dis donc toi, me lance Caroline, on te laisse seule cinq minutes et voila le résultat.

- Quoi?

- On t'as vu tripoter ce garçon, dit Sabrina en riant.

- N'importe quoi, je lui rendais service en lui mettant de la crème solaire. 

- Ne sois pas sur la défensive comme ça, dit Caroline, après tout tu es célibataire, ça serait même TRÈS bien que tu rencontres un gars."

C'est vrai après tout, pourquoi je me défend comme ça? j'ai bien saisie l'allusion de Caroline, moi aussi j'aimerais vivre une belle histoire comme la sienne...un jour...peut-être. Sarasota est vraiment une ville magnifique, le soleil, les palmiers, des centres commerciaux immenses, des voitures de luxes, tout est réunie pour impressionner trois petites françaises comme nous. Dans les magasins, de grandes marques américaines qui coûtent cher chez nous deviennent des produits abordables, sur lesquels nous nous jetons. En fin d'après-midi nous quittons le centre commercial et sa climatisation, l'air est si étouffant que lorsque nous croisons une terrasse qui nous tend les bras je propose aux filles de s'arrêter boire un verre. Le serveur s'approche de nous, je met la main en visière, je le distingue difficilement avec le soleil en face, en souriant il se place devant moi m'offrant une zone d'ombre appréciable. Il note notre commande sur son carnet et se retire, laissant le soleil m'inonder de nouveau, c'est à cet instant que je voit ce couple, j'ai cru avoir une hallucination sur le coup, mais après une fraction de seconde je l'ai reconnu, Mike se ballade tranquillement, une magnifique blonde crochée à son bras. Mon cœur se serre douloureusement, cette chaleur qui m'envahie je la connait, elle s'appel jalousie. je me doutais qu'il voyait d'autres filles, mais entre douter et voir, quel fossé. J'ai espérer qu'il nous rejoigne, espérer que peut-être il aurait envie de me voir, quelle conne je suis, Caroline a raison depuis le début, cette relation est malsaine, car sans m'en apercevoir, inconsciemment, j'ai développé des sentiments pour lui:

"- Mais...c'est Mike!"

La voix de Caroline me sort de ma torpeur. Je me lève et quitte la table. J'ai besoin de marcher et surtout de m'éloigner de lui. Caroline et Sabrina arrivent rapidement à ma hauteur:

"- Tu peux m'expliquer ce qui te prend? Me demande Caroline.

- Je n'ai pas envie de le voir."

Caroline m'agrippe le bras et m'oblige à m'arrêter:

"- Pourquoi tu te mets dans cet état?"

Je fixe le trottoir sans dire un mot:

"-  Tu l'aimes c'est ça?

- Non, dis-je,...enfin pas vraiment...je ne sais plus trop en fait, j'avoue. Je ne suis pas amoureuse de lui, mais je peux pas expliquer pourquoi je me sens blessée de le voir avec une autre alors que c'est dans notre accord...je n'ai pas le droit de ressentir ça...

- Arrête avec votre "accord", s'énerve caroline, comment peut-on entretenir une relation pareille sans s'attacher c'est pas possible.

- J'ai déjà eu ce genre de relation, le cul pour le cul ce n'est pas inconnu pour moi...

- Tu as eu des plans cul d'un soir Jennifer, des parties de jambes en l'air sans sentiments, mais là, c'est différent, c'est une relation suivie, vous partagez une intimité, des câlins, des baisés, vous dormez ensemble...Jennifer ce n'est pas un plan cul ça, c'est une liaison." 

Je sais qu'elle a raison et je me sens nulle. Je hausse les épaules en soupirant, des que j'en aurais l'occasion je mettrais un terme à cette histoire.



les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant