JOE

Le contact de sa peau et le son de sa voix me font sursauter, j'étais parti dans mes pensées:

« - Tu as l'air ailleurs ? 

- Non, excuse moi. C'est juste que ça devient difficile de m'esquiver tout le temps. Maddy commence à se poser des questions. Je ne sais plus quoi inventer pour partir seul. 

- On se voit moins si tu veux, passe un peu plus de temps avec elle. Je ne suis pas perdu tu sais, on ne s'est pas jurer fidélité. »

Putain, je déteste quand elle parle comme ça, comme si elle n'en avait rien à foutre de moi :

« - Tu sais que je déteste quand tu dis ça. Moi j'ai besoin de te voir. Mais j'ai parfois l'impression que toi tu t'en contre fous. Tu as d'autres mecs à voir ou quoi?"

Et là, je m'en veux déjà d'avoir posé la question. Je ne veux pas passer pour le mec jaloux, elle déteste ça. Mais j'en ai marre aussi, elle me provoque constamment, elle adore jouer à ça avec moi. Elle est tout à fait consciente de l'effet qu'elle a sur moi. La première fois que je l'ai vu devant le collège de Mike j'ai craqué direct. Elle est tellement canon, tellement sexy. Je suis revenu très souvent et j'ai ramé pour obtenir un premier rencart. Hors de question que je prenne le moindre risque de la perdre.

Elle ne veut pas d'histoire sérieuse et j'ai accepté. Ce n'est pas cool de ma part mais une des raisons qui fait que je n'ai pas quitté Maddy, c'est que Carole me l'interdis. 

Elle ne veut pas que je ne vois que par elle, sauf que moi je suis fou de cette nana, alors oui, je suis jaloux mais si je le lui avoue, j'ai peur qu'elle parte:

« - Non je ne suis pas jaloux, mais ça me saoul que tu te fiches à ce point de nous deux. »

Je baisse les yeux sur mon café, je me tais, je sens que je vais trop parler, il faut d'abord que je me calme. J'essaye d'être le plus souvent avec elle pour qu'elle voit le moins de mecs possible, quitte à me mettre en danger vis-à-vis de Maddy. 

Je l'entends soupirer et du coin de l'œil, je la vois approcher sa chaise de moi. Je sens sa main se poser sur ma cuisse et remonter lentement sur ma braguette. Putain, je ne peux vraiment pas lui résister, elle me touche à peine que je bande déjà :

« - Ne me boude pas, me murmure t'elle à l'oreille. On s'amuse bien tous les deux, non ? »

Elle se lève et me prend la main :

« - Viens. »

En passant devant le comptoir elle tend un billet au serveur pour payer les cafés. Je la suis, sans résister, sans volonté, je suis totalement sous son emprise.


Quand on arrive chez elle, Carole me mène directement à l'étage. 

La porte de sa chambre est à peine fermée qu'elle s'accroche à mon cou et m'embrasse fougueusement. Je la prends par la taille et me colle plus fort contre elle. Elle me pousse et me plaque contre le mur. Sans attendre, elle déboutonne mon jean, se met à genoux et me prend entre ses lèvres. Elle n'y va pas par quatre chemins, elle est directe. C'est ce que j'aime aussi chez elle, elle sait ce qu'elle veut et elle se sert. Je suis sa chose entre ses mains, j'accepterais n'importe quoi du moment que ça vient d'elle et que ça lui fasse plaisir.

Elle se relève et m'attire vers le lit :

« - Profite simplement de ce que j'ai à te donner, souffle t'elle. »

Elle recule lentement, elle me regarde fixement tout en se déshabillant. Je savoure, je suis presque sur que je salive. Je la pousse sur le matelas et je m'allonge sur elle. Je la caresse, l'embrasse, mais elle me prend les poignets :

« - Je ne veux pas d'amour, juste du sexe. »

Je suis un peu déstabilisé. Ca a beau faire plusieurs semaines maintenant que nous entretenons une liaison, j'ai du mal, avec ce que je ressens pour elle, à ne pas lui faire l'amour mais juste « la baisé », mais si c'est ce qu'elle veut...Je la prends avec force et elle sourie de satisfaction en s'accrochant à mes épaules.


Il est plus de 20h quand je rentre au local. Je ne sais pas comment je vais expliquer à Maddy pourquoi je rentre à cette heure là. Je commence à manquer d'excuse. Kevin et William sont là, ils jouent à la console :

« - Salut les gars. Maddy est rentrée ?

- Non, il n'y a que nous, me dit Kevin."

Karine se tient dans l'encadrement de la porte de cuisine. Les bras croisés sur la poitrine, elle me fixe, le regard plein de reproches :

"- Elle est partie.

« - Comment ça partie ? Partie Ou ?

- On t'a vu Joé... »

C'est quoi ce délire, qu'est ce qu'elle me raconte ? Ou est Maddy ?

« - On t'a vu avec cette fille.

- Vous m'avez suivi ?

- Oui. Maddy te trouvait étrange. Elle était dans un sale état, comme tu peux l'imaginer, du coup elle à préféré rentrer chez ses parents plutôt que de t'affronter. »

Si c'est une blague elle n'est pas drôle. Je devrais me sentir soulagé qu'elle connaisse enfin la vérité et même qu'elle m'ait quitté mais bizarrement son départ m'affecte plus que je ne le pensais. Maddy est ma première vraie relation, difficile de ne plus la voir dans mon monde. Je sens le regard désapprobateur de mes potes :

« - Quoi ? Vous ne savez rien de ce que je vis vous deux, alors ne me jugez pas. A ma place croyez moi que vous feriez la même, cette meuf c'est un pur canon, elle n'a aucun tabous, pas un de vous ne lui aurez dit non.

- Ca c'est sur. »

Je regarde Kevin, interloqué :

« - Je ne lui aurez pas dit non, parce que je suis célibataire Joé, mais toi...

- Tu ne mérite pas l'appellation de « loup », me dit Karine.

- Non mais tu es qui pour me parler comme ça ? »

J'hallucine, elle craque cette fille. Comment ose t'elle me dire un truc pareil? :

« - Tu n'es pas un mec, tu ne peux pas comprendre ce que je ressent et puis tu n'es pas un loup, qui es tu pour te permettre de me parler sur ce ton ? »

J'adore Karine mais là elle dépasse les bornes. Je ne vais pas me laisser parler sur ce ton et encore moins devant les copains, pas question de passer pour un faible. Je sais que je suis en tords mais ce n'est pas une raison :

« - Tu n'es pas un loup parce que si tu te renseignais un peu tu apprendrais que c'est un animal fidèle, lui ! »

Elle passe à côté de moi sans me jeter un regard et sort en claquant la porte :

« - Alors là elle t'as mouché ! »

Kevin me dévisage et reprend sa partie :

« - Ferme ta gueule toi ! »

Je monte les marches quatre à quatre pour rejoindre ma chambre et surtout pour ne plus entendre ces deux cons rire pour se foutre de moi.

les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant