Je reste quelques minutes adossé à la porte, j'essuie rageusement les larmes qui commencent à me brûler les paupières, quand elle m'a accueilli dans ses bras, comme un con j'ai cru qu'elle nous donnait une autre chance, au lieu de ça...merde, ça me saoul. 

Passer à autre chose c'est bien beau mais encore faut il s'en donner les moyens. Déjà, la première chose que je vais faire c'est retourner en cours des demain. Je dois me racheter auprès de Sébastien, je l'ai pas mal laisser tomber ces derniers jours. Heureusement qu'il est avec Caroline sinon il se serait retrouver tout seul et tout ça pour quoi?  D'un autre côté, c'est un mal pour un bien, je vivais dans mes souvenirs, incapable de m'attacher à une autre fille. Aujourd'hui je suis prêt à prendre un nouveau départ. En m'éloignant du local je ressens une certaine nostalgie mais également un soulagement énorme. Dorénavant, les loups sont derrière moi.

Le lendemain matin, j'entre dans le bureau des surveillants, je sais déjà que je vais m'en prendre plein la tête pour ma semaine d'absence sans excuse et ça ne loupe pas. Un type à peine plus âgé que moi me regarde de haut les bras croisés sur la poitrine:

« - Etre majeur et signer vos bons d'absence, ne vous autorise pas à faire n'importe quoi. Vous pouvez être renvoyé."

J'ai envie de lui faire ravalé son ton sévère et son air paternaliste, il s'y croit un peu trop celui là, dans deux minutes il me met au coin en me faisant les gros yeux. Je décide cependant d'être poli et de ne pas faire de vagues: 

"- Oui, je suis désolé. J'ai déconné mais je vous promets que ça ne se reproduira plus. »

Il s'assoit derrière son bureau, mon carnet de correspondance ouvert devant lui. Il me jauge, faisant mine d'hésiter à me le tamponner m'autorisant ainsi l'accès à la classe, fais mine mon pote, t'es personne pour m'empêcher d'y aller, si j'avais interdiction de revenir en cours ce n'est pas dans ton bureau que je serais mais dans celui du proviseur. Je reste debout devant lui le laissant jouir de la situation. Après quelques minutes, il le tamponne et me le tend, le pire c'est que je suis presque sur qu'il pense me faire une faveur:

"- Bon allez, je vais être gentil avec toi. Dépêche toi ça a déjà sonner, tout le monde est en cours."

J'ai envie de lui dire que si il n'avait pas mit dix minutes à jouer au petit chef j'y serais déjà mais je garde ma remarque pour moi. J'attrape mon sac à dos que j'avais poser près de la chaise et sors rejoindre ma classe.  

Mon entrée en salle de biologie ne passe évidemment pas inaperçue. Sébastien est surpris de me voir là, je ne lui avait rien dit de mes intentions, au moins je n'aurais rien eu a justifier si j'avais changer d'avis au dernier moment. Je présente mon carnet au professeur, je traverse la salle dans un silence de cathédrale, je sais bien que tout le monde chuchote dans mon dos. Quand ils ont apprit mon appartenance à la bande des loups tout le monde y a été de sa version, voleur, drogué, dealer ...mais ma préféré je pense reste celle par laquelle en fait je n'étais pas aux Etats-Unis pendant ces deux dernières années mais en prison. Celui qui a balancé celle-là a su que j'avais fait un passage par Bonne Nouvelle, mais il a du arrêter là ses recherches, puisqu'il n'a pas su que j'en été sorti, mais mon comportement envers Jennifer n'a rien arranger, je ne suis pas dans leurs bonnes grâce, je suis loin du retour de l'enfant prodige. Au fond de la classe, Sébastien me fait signe qu'une place est libre derrière lui, pour le rejoindre je passe devant le bureau de Jennifer, je tente un coup d'œil et j'ai l'agréable surprise de la voir me sourire:

« - Je me demandais si tu allais revenir un jour, me lance t'elle avant de replonger dans son bouquin."

J'en reste abasourdi. Il y a encore quelques jours elle me détestait et aujourd'hui...décidément je comprendrais jamais rien aux nanas. Je m'installe derrière Sébastien qui passe la main par dessus son épaule, je la lui claque doucement:

les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant