Chapitre 10 : «Bon, ben... je vois que tu es prête pour sortir. »

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— Il ne manque plus que la signature en bas à droite.

Fébrile, je commençais à placer mon index sur l'écran vert transparent. C'était la dernière ligne droite. Après ça, le retour en arrière n'était plus envisageable. Mes yeux se fermèrent pour réfléchir une dernière fois, puis s'ouvrirent rapidement. Je n'étais pas seule. L'employer du Siège se tenait droit comme un balais sur sa chaise et je devais l'importuner avec mes gamineries. De toute façon, ma décision était prise, mon index se posa sur l'écran. Je le retirais tout de suite après, pour apercevoir mon empreinte digitale qui disparut aussitôt pour faire place à une photo de moi, avec à la suite une liste d'info qui défila si vite que je ne pus lire tout le contenu. La fenêtre de mon profil se ferma pour faire place au message : Rentrée des données réussites.

— Félicitation, mademoiselle Rey, vous êtes officiellement une Ranger de la cité d'Andromède.

Par la suite, l'homme m'informa de tout ce dont j'avais besoin de savoir, mais je l'écoutais d'une oreille distraite. Cela ne me porterait pas préjudice par la suite étant donné que la totalité des informations seront envoyées au domicile. J'étais officiellement Ranger. Pour une fois depuis longtemps, je sentais que je valais quelque chose, que j'avais une identité. C'est avec une joie non dissimulée qu'après le speech du secrétaire, je courus jusqu'à l'appartement. C'était tellement grisant. Dire qu'il n'y a pas plus tard que deux jours, je redoutais ce moment. Tout, s'était passé comme sur des roulettes.

En ouvrant la porte, le premier être qui vint m'accueillir fut Jupiter qui se faufila en travers de mes jambes. Grâce apparut à sa suite et m'enlaça tendrement :

— Je suis heureuse pour toi.

— Merci, Grâce.

Elle se détacha et pris quelque chose sur la table bar de la cuisine puis garda ses mains derrière le dos.

— Tu caches quoi ? demandais-je piquée par la curiosité.

— Tadam, fit-elle en me tendant un paquet de couleur argenté avec un nœud doré. Un cadeau de félicitation.

Comme un enfant au matin de Noël, je déchirais le papier cadeau sans me préoccuper de son triste sort. Après avoir jeté le ruban à Jupiter qui ne tarda pas à s'amuser avec, j'ouvris la boîte de forme cubique pour découvrir une petite plaque argentée faisant la taille de ma main, avec un écran noir et en bas au centre mon prénom y était gravé en lettre d'argent.

— Un portable.

— Il te plaît ?

— Oui, beaucoup. Merci, criais-je au bord de la joie en la prenant dans mes bras.

— Avec plaisir, Gaïa. Maintenant que tu es quasiment une citoyenne d'Ankor, il te faut communiquer.

Je l'enlaçais de nouveau. J'avais l'impression d'avoir une mère et c'est avec amertume que je me demandais, si quelqu'un avait déjà ce rôle. Et si cette personne existait et qu'elle était toujours vivante, j'étais en train de l'oublier égoïstement.

— Ça va ?

— Oui, la rassurais-je en me redressant. C'est juste que... Tu es si gentille avec moi...

— Tu sais très bien que ça ne me gêne pas.

La sonnerie retentit et elle se leva pour aller ouvrir à notre visiteur pendant que je nettoyais les débris qu'avaient causé l'ouverture de mon présent. Le chat roux s'amusait toujours autant avec le ruban, inutile de le couper dans son enthousiasme. En allant à la cuisine, je croisais avec une grande joie... Carmen ! Celle-ci portait une tenue tout à fait décontractée. Un slim avec un chemisier bleu foncé dont le décolleté était légèrement entrouvert et pour chaussure : des baskets modernes. Ses cheveux châtains étaient lâchés et bouclés. Et elle s'était maquillée.

Ankor livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant