Chapitre 66 : « Mais qu'est-ce que tu viens faire là ? »

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L'heure de la pause déjeuner venait de sonner, l'occasion pour moi de revenir au Siège après avoir pris une bricole pour me remplir l'estomac et pensé au plan. Je n'avais pas chômé de la matinée. La tête haute, j'étais sortie du Siège et j'en avais profité pour rentrer à la maison mettre mon plan à exécution comme il se devait. Je ne voulais pas attendre le lendemain de peur que le courage me manque mais aussi que je sois définitivement interdite de séjour au Siège dans ce laps de temps. Je n'étais même pas sûre que mon plan fonctionne. Si Wild m'avait déjà mise sur liste noir, un niveau au-dessus de la liste rouge, le plan tombait à l'eau. Mais rien n'était encore joué.

Il était midi et étant une habituée des lieux, je savais pertinemment comment tout marchait à cette heure. La plupart des employers iront à leurs cafétérias respectives, d'autres iraient manger dehors, les tours de garde changeaient, certains lieux étaient verrouillés. Une occasion en or. Il fallait que je me dépêche. J'empruntais vite l'ascenseur en me comportant de la façon la plus naturelle du monde, autant dire comme si je n'étais pas une indésirable. Les portes se fermèrent lentement et la descente commença. Après être enfin arrivée à mon étage de prédilection, à savoir les quartiers de Rangers, je regardais aux alentours du couloir. Personne à l'horizon. À part les caméras, rien ne pouvait témoigner de ma présence ici. Parfait. Moins je me faisais voir donc reconnaître et plus j'avais ma marge de temps. J'avais pris soin de me changer lorsque j'étais rentrée à la maison. J'avais opté pour des habits simple ne révélant pas trop mes formes, histoires de me rendre la moins reconnaissable possible. À pas rapide, mon sac à dos au dos, j'entrais dans la première pièce : l'armurerie.

— Dimitri ! appelais-je. Dimitri !

Rien. Aucun son. Il était parti manger. Parfait ! Je n'en demandais pas temps. Précipitamment, je me dirigeais de l'autre côté du comptoir et commençais à entrer sur l'ordinateur. Plusieurs fois j'avais vu Dimitri faire, j'étais en mesure de prendre mes armes moi-même. Je plaçais mon index sur une plaque métallique. L'ordinateur se mit à chercher mon nom. La spirale de téléchargement tournait. Comme si je n'avais que ça à faire. Le temps pressait. Enfin, mon identité apparut, double bonne nouvelle, cela voulait dire que Wild ne m'avait pas mise sur liste noire. C'était très bon signe. Peut-être n'en avait-il pas eut l'occasion. Peu importe, je n'allais pas épiloguer plus longtemps là-dessus.

L'écran afficha aussitôt le tiroir à ouvrir et je me servis abondamment me munissant de deux pistolets lasers petit calibre pour plus de commodité. Ils étaient facilement manipulables et facile à dissimuler, ce qui n'était pas négligeable. Bien entendu, je pris un stock de munition, fourrais le tout dans mon sac et effaçais toute trace de mon passage. Plus détendue grâce à la réussite de la première étape de mon opération, je rejoignis la pièce attenante où était entreposée les combinaisons et les montres de Rangers.

— Shani !

Je réitérais cette méthode afin d'être bien sûre que j'étais seule. Heureusement, personne n'était là, même pas Shani. Je m'apprêtais à répéter les mêmes actions qu'il y a quelque secondes pour m'emparer de ma combinaison et la montre qui y était accrochée sans doute. Je réussis sans peine et quelques minutes plus tard, les deux étaient tout comme les armes dans mon sac. Je remis en place mon bagage sur mon dos, quand la porte de la pièce s'ouvrit sur Shani et Dimitri.

La femme avait encore changé de coupe depuis le temps, à présent elle arborait une belle couleur rouge sang coupé en un carré plongeant. Tous les deux étaient en pleine conversation et étaient munis de paquet que je reconnaissais comme étant ceux d'un fast food à quelques minutes du Siège pour y avoir mangé plusieurs fois avec Matt et les autres.

— Gaïa ! s'étonna la designer. Mais qu'est-ce que tu viens faire là ? Ça fait un moment que je ne t'ai plus vu ma grande. Ça va ?

Réfléchis, réfléchis. Une excuse, vite, pour expliquer ta présence et pourquoi ta montre et ta combinaison ne sont plus là !

Ankor livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant