Chapitre 74 : « Je suis désolée, Thomas. »

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— C'est bon tu as tout ? me demanda Thomas lorsque je mis mon gros sac de sport à l'arrière de sa voiture.

— Je crois que oui. De toute façon, je ne peux plus m'y rendre donc...

Voilà. J'étais devenue une simple citoyenne d'Andromède. Ma vie de Ranger était désormais bel et bien derrière moi. Une nouvelle vie allait s'offrir à moi. J'avais démissionné de mon plein gré. Après cette histoire j'avais bien faillit être promue capitaine par la sénatrice, mais le cœur n'y était pas. En vérité je n'avais plus vraiment envie d'être Ranger. Par la même occasion avec le scandale des Rantadiens beaucoup de noms étaient sortis et la plupart travaillaient au Siège. Le nom de Wild avait été le premier à être connu mais d'autres commandants ou membre de la sécurité d'Ankor avaient suivi. Finalement, beaucoup était au courant de l'existence des Rantadiens.

Certains Rangers avaient vu leurs convictions balayé en un instant et avaient fait comme moi : démissionner. Toute ma vie je n'avais pas connue d'autre profession que celle de l'armée. Nomvikelie puis Ranger, j'avais envie de laisser ça derrière moi. Dans mon ancienne vie tout comme dans celle présente j'avais plus défendu les desseins des politiciens que les valeurs que j'étais censée défendre au départ. D'abord mon père, puis Demanla et enfin Allan avec Wild. C'était terminée. Si je devais travailler ce serait pour moi ainsi que ce que je défends et rien d'autres. J'avais pris la totalité des affaires qui étaient restées dans mon casier et on m'avait permis de garder l'insigne qui ornait autrefois ma combinaison : mon nom avec le logo d'Ankor, le A transpercé des cinq flèches.

— Gaïa, tu m'écoutes ? insista Thomas après m'avoir appelé déjà plusieurs fois.

Trop prise dans mes pensées j'avais oublié de répondre à sa question.

— Désolée, tu peux répéter ?

— Non, t'inquiète pas. C'était pas urgent, ça peut attendre. En plus je ne m'en souviens plus, soupira le jeune homme blond comiquement en roulant des yeux.

Sa grimace me fit rire. Je fermais la fermeture du sac qui m'avait servit à ramener toutes mes affaires. Parmi elle, je trouvais un cadre photo électronique sur lequel défilait plusieurs clichés de notre groupe. Carmen et Akin faisaient des grimaces à tout va et Matt... Je ne savais même pas comment je pouvais qualifier notre relation aujourd'hui. Étions-nous ensemble ou en pleine pause dans notre relation ? Aucun de nous n'avait clarifié la situation, ça me faisait étrangement penser à nos débuts.

— Gaïa, avant tu faisais quoi comme métier ? demanda curieux mon ami. Tu nous a dit que c'était comme Ranger mais c'était quoi en gros ?

— Oh je..., je cherchais mes mots afin d'en dévoiler mais pas trop.

Je n'aimais pas trop parler d'Élise-Lucie. En tout cas pas sans ressentir une immense culpabilité au passage d'avoir essayé de l'oublier elle et tous ses proches.

— De là où je viens, commençais-je. On a une sorte d'armée qui permet de... protéger la population des différents danger. On est engagé assez jeune. J'ai commencé à quinze, seize ans. J'étais soldate.

— Vraiment comme une Ranger en fait, s'esclaffa-t-il.

— Exact, concédais-je avec un sourire crispé.

— Et tu avais une bande d'amis comme avec nous ? Ou tu étais solitaire dans ton coin à changer tes munitions.

Les visages de mes amis apparurent en flèche dans mon esprit ainsi que plusieurs bons moments que nous avions partagé en mission. Les blagues drôles et parfois gênantes de Tom au coin du feu. La bienveillance de Miguel pendant les entraînements. La rapidité d'Altaïr à parer mes coups au combat et ses multiples victoires à la course contre tous les autres Noms. Les cheveux d'Inès qui flottaient au vent et qu'elle attachait dans une épaisse queue de cheval en demandant si elle était bien au centre de son crâne. Et bien évidemment... Skylar. Trop d'événements se bousculaient pour lui dans ma tête, trop de rires, de conversations, de bons moment, de larmes. Thomas s'impatientait de ma réponse, il me regardait avec intérêt. Étais-je si transparente au sujet de mes émotions pour qu'il devine tout ce à quoi je venais de penser ? Je conclus par :

Ankor livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant