Chapitre 15: «Au secours ! À l'ai...»

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Je le regardais surprise. C'était quoi le problème cette fois-ci ? J'avais une bosse en plein milieu de la figure ? Ou il était marqué en rouge vif sur mon front que j'avais eu une journée de congé pour arrêt maladie ?

— Il paraîtrait que vous vous êtes fait mal hier et à la tête, dit-il un brin moqueur.

Je m'efforçais de garder mon calme.

— J'ai besoin de Rangers en pleine forme pour cette mission, continua-t-il de sa voix revêche. Par conséquent, votre présence n'est pas nécessaire. Vous resterez au Siège.

— Si je puis me permettre mon commandant, qui vous a dit que je me portais mal ?

Après tout, j'avais bien le droit de savoir. Par la faute de cette personne, ma première mission allait me passer sous le nez.

— Le docteur Dawson, révéla le commandant. Le secret médical ne doit pas échapper à vos supérieurs. Imaginez si on envoyait un Ranger complètement malade dans une zone à danger, ce ne serait guère professionnel.

Cette phrase sonnait comme un reproche et il n'avait pas tort. Si cela avait été plus grave... Mon attitude avait été tout sauf exemplaire.

— Vous restez au Siège, appuya-t-il une seconde fois pour bien me faire comprendre que je n'étais pas la bienvenue.

Ce n'était pas la peine d'épiloguer dessus plus longtemps. J'aurais pu aller en mission, mais ma chance était passée. Et tout ça par la faute de Dafne. D'ailleurs, elle devait jubiler. Il fallait que j'évite son regard si je ne voulais pas faire une nouvelle crise de colère.

Après avoir passé la porte du bureau du commandant, chaque membre de l'escouade se dirigea vers les quartiers de Rangers s'apprêter pour la mission. Enfin, chaque membre sauf moi. L'idée d'aller dans la salle d'entraînement me défouler sur un sac de sable me traversa l'esprit. Après tout, il valait mieux que mes poings cognent un sac inoffensif que la face hypocrite et superficielle de Dafne.

Je sentis un poids sur mes épaules, mon regard croisa la main de Nathan pour ensuite me concentrer sur Nathan en personne. Il me regardait de ses yeux vert clair avec quelque chose dans le regard qui partit aussitôt :

— Gaïa, je suis désolé que tu ne viennes pas avec nous, fit-il l'air contrit.

— Ce n'est pas grave.

— Mais d'un autre côté, ça me rassure de savoir que tu restes au Siège. Je veux être sûr que lorsque tu viendras en mission, tu seras prête.

— Prête ?

— Tu as encore des lacunes. J'entends par là le combat à mains nues.

— Nathan, je te promets que je peux m'améliorer, suppliais-je. Laisse-moi, juste le temps de m'entraîner et je ne te décevrai pas.

— Je sais que tu ne me décevra pas, dit-il avec un air malicieux que je ne lui connaissais pas.

Je n'y fis pas vraiment attention, peut-être qu'il avait tout simplement souri. Rien de plus ou de moins. Les soupçons de Thomas m'avaient pourri la tête.

— Écoute, ce que je te propose, c'est la chose suivante. Je risque de rentrer de mission dans les dix-huit heures. Si tu le souhaites, à cette heure-ci, je t'entraîne.

— Tu ferais ça ? m'étonnais-je ravie. Je veux dire, tu ne seras pas trop fatigué ?

— Un Ranger doit être capable de combattre aussi bien la nuit que le jour. Alors tu en dis quoi ?

— D'accord.

— Super, alors à ce soir.

— À ce soir.

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