Chapitre 73 : « Tout est bien qui finit bien. »

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Assise sur ma chaise devant une feuille blanche, crayon à la main, celle-ci se baladait, traçant des courbes et des lignes censées représenter une image concrète. J'arrêtais un instant pour contempler mon environnement. Rien n'avait changé comparé aux autre jours. Impatiente, j'attendais l'heure de ma délivrance qui ne devait plus tarder. Cela devait faire deux semaines il me semble que j'étais dans cet horrible hôpital psychiatrique donc une semaine où j'avais épuisé mes forces à crier à qui voulait bien l'entendre que j'allais très bien même si j'avais vécu une expérience des plus traumatisante.

Malgré tout, je n'avais pas oublié ma promesse faite à Dï-Ego et à son peuple. Je les aiderai d'une façon ou d'une autre. Je n'avais pas réussit à le sauver ainsi que les autres, mais je pouvais très bien protéger les Rantadiens qui étaient encore dans la jungle à attendre le retour de leur chef qui malheureusement ne reviendra pas... J'avais arrêté de prendre mes médicaments quand j'avais bien pris conscience que si je ne me bougeais pas, je finirai comme un certain Ronald Davidson. Je devais sortir d'ici et en sortant d'ici confronter Allan pour de bon cette fois-ci. Le problème était comment allais-je sortir de là sans attirer une armée entière et comment allais-je pousser Allan à dire la vérité à toute la planète ? 

C'est sur ces deux points que j'avais réfléchis pendant mon séjour et mon plan final avait germé dans mon esprit. À présent il fallait que je m'active. Le plus difficile avait été de rétablir le contact avec Thomas sans attirer les soupçons de quiconque au centre. Si les choses se passaient comme je l'avais prévu, tout irait pour le mieux et cette histoire serait enfin terminée. Du moins, c'est ce que j'espérais... Je savais à présent comment piéger Allan.

Un infirmier me demanda de regagner ma chambre, mon heure de loisir étant terminée. Docile c'est ce que je fis. De nouveau dans la pièce terne qui me servait de lieu à dormir, j'entrepenais de regarder sous mon lit si mon colis y était comme prévu. Cela non plus n'avait pas été une mince affaire mais j'avais réussi. Une des patiente du centre regagnait son domicile familiale une fois par semaine et sa famille ne désirant pas la voir dans la tenue traditionnelle de l'hôpital s'arrangeait à ce qu'elle ait de quoi s'habiller avant de revenir chez elle. Il avait juste fallut que je m'introduise dans sa chambre pour une raison quelconque et le tour était joué. La patiente était d'une plus grosse corpulence que moi, je devais me contenter d'un jeans trop large et d'un sweat banal à capuche. Quelque part ça m'arrangeait. Avec cette tenue j'étais méconnaissable.

Une fois le tout enfilé, j'attachais mes cheveux à l'arrière du crâne. Au contact des frisettes je pris conscience que mes cheveux avaient poussé et que je ne l'avais pas remarqué. Bientôt ils retrouveraient leur taille initiale. Celle d'avant... À l'évoquation de mon passé de nouveau retrouvé, mes gestes en enroulant l'élastique autour de mes cheveux se firent plus lents. Je secouais la tête vivement et m'activais. Je n'avais pas toute la vie devant moi et ma crise existentielle pouvait attendre.

Fin prête, je sortis de ma chambre. Le système de l'hôpital était assez libre enfin... libre autant qu'on pouvait l'être. Des caméras de surveillance jonchaient tous les couloirs et étaient paramétrées pour permettre une vue optimale sur tous les patients du centre. Chaque membre avait un statut. Ce statut augmentait parallèlement au nombre de pièces à vivre qui nous étaient permises de visiter aux horaires impartis. Étant donné que j'étais de statut cinq, j'avais le droit de circuler dans le centre ainsi que dans le jardin à n'importe quelle heure, j'avais donc accès au hall d'entrée.

Assurée, je traversais les couloirs à un rythme mesuré mais rapide. J'avais quinze secondes pour gagner la sortie et quinze secondes avant qu'on ne prévienne la sécurité que je n'étais plus dans ma chambre. J'accélérais  le pas prestement et quand je fus sortie pour de bon de l'hôpital je me sentis renaître. Mais pas le temps de me réjouir. Je devais gagner le point de rendez-vous avec Thomas le plus rapidement possible.

Ankor livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant