Chapitre 68 : « Les humains doivent payer. »

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Lentement, j'émergeais du lourd sommeil dans lequel on m'avait fait sombrer contre ma volonté. Je commençais à percevoir le monde autour de moi. D'abord, les sons tels que les oiseaux de nuits, les insectes, des voix qui s'activaient et conversaient dans leur langue qui m'était totalement inconnue. Péniblement, je tentais de me redresser, j'y parviens difficilement. Mes mains étaient liées à un poteau et j'étais appuyée contre celui-ci. Voilà d'où venaient mes courbatures et ces fourmis dans les pieds. Depuis combien de temps étais-je là ? Pas si longtemps à en juger les faibles rayons de la Lune qui arrivaient à ma position par un trou de l'immense tissu de toile qui servait de tente. Mais où avais-je atterrit ? Rien ne permettait de vraiment répondre à la question.

Jugeant ma position et comment je m'étais retrouvée là, j'étais plus une prisonnière qu'une éventuelle invitée. Mais j'étais une Ranger et hors de question de me laisser faire, espèce en voie de disparition ou pas ! J'essayais de trouver une position confortable qui puisse m'assurer le confort au moins pendant le minimum de temps qu'il me fallait pour dégoter un plan afin de me sortir du bourbier dans lequel j'étais. Qu'est-ce qui m'avait prit de rengainer mes armes en m'aventurant dans un espace inconnu. Tu parles d'une Ranger !

Enfin, j'avais trouvé la position adéquate. Maintenant, comment sortir d'ici ? Tout ce qui pouvait me servir dans cette tente était à des mètres de ma portée. Je ne pourrais pas atteindre les jarres et encore moins la lance qui me narguait plus loin. Soudain, une tête apparue dans l'entrebâillement de la tente. Un Rantadien bien-sûr. Il prit une expression étonnée qui aurait pu me faire rire avec son physique particulier mais le contexte ne se prêtait pas vraiment à l'humour. Aussitôt qu'il avait fait son apparition et qu'il s'était aperçu que ma sieste était terminée, il était ressorti. Je tandis un peu plus l'oreille. Une conversation se tenait juste derrière et je n'y comprenais rien, pourtant, mon instinct me prévenait qu'ils devaient s'entretenir à mon sujet, j'en étais persuadée. De toute façon si c'était bien le cas, je le saurai bientôt.

Le Rantadien qui s'était manifesté une première fois revient, mais cette fois-ci, il ne se contenta pas de rester à l'entrée de la barrière de tissu, il rentra à l'intérieur et sa grande taille n'avait pas l'air de le gêner. Il n'était pas seul cela dit, deux autres de ses compagnons l'accompagnaient, lance à la main, ce qui était loin de me rassurer. Je venais de me rendre compte que mes armes n'étaient même pas dans mon champ de vision, par contre, ma montre était toujours à mon poignet, sûrement ma dernière chance de salut. Ils devaient certainement ignorer les capacités de l'objet.

Sans cérémonie, l'un d'eux m'attira violemment vers lui et approcha un objet tranchant à proximité de mes mains. Il n'allait tout de même pas... Non, impossible ! Ils étaient incapable d'une telle barbarie. Je pris soudainement peur mais tétanisée par celle-ci je ne me débattis pas. M'apprêtant à recevoir le coup fatal me privant de mes membres, je fermais les yeux et le bruit net d'une lame se fit entendre. Surprise. Je n'avais rien sentit. J'allais vérifier si je m'étais faite des idées et... c'était bien le cas. En regardant derrière moi, mes mains étaient toujours là. Il n'avait fait que couper la corde qui me retenait au poteau mais mes mains étaient solidement attachées l'une à l'autre. L'extraterrestre primitif baragouina quelque chose avec un ton assez menaçant et haineux, puis il me força à me lever en oubliant la douceur, me prenant fermement par les épaules.

Il me propulsa vers l'avant pour me forcer à avancer, si bien que c'est presque en titubant que je sortis de ma cage, aux yeux d'une population de Rantadiens. J'étais médusée par ce paysage. Des Rantadiens étaient là. Pendant longtemps ils avaient disparu de la surface d'Ankor et j'avais bien cru qu'ils étaient tous morts, les voir en masse dans cette nuit rougeâtre dû aux nombreuses torches qui jonchaient le camp de fortune, leur donnait presque l'air de créatures mythiques revenues d'un autre monde. Je n'eus pas le temps de m'extasier davantage sur le spectacle que mon gardien, toujours accompagné de ses deux acolytes, me traîna de force, en me tenant fermement par le bras à travers le camp, bien décidé à m'emmener je ne sais où.

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