Chapitre 23 : «Tout ceci est faux, tout est faux.» partie 2

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Cela faisait plusieurs minutes qu'il était parti. Il devait être prêt de onze heures. Matthieu avait bien appelé pour prévenir de son arrivée au Siège comme il l'avait promis. Pendant que Léo regardait la TV, je lisais un magazine à ses côtés. Soudain, l'émission pour les plus petits s'arrêta pour faire place à un flash info. Je reconnus, la présentatrice Sasha Orion dans son tailleur blanc, les cheveux bouclés qui pendaient librement sur ses épaules. Sa mine était sévère, presque affolée. Cela se voyait qu'elle faisait un effort sur-humain pour garder son calme. La nouvelle qui allait suivre n'allait pas être réjouissante.

— Flash info spécial. Citoyens de la cité d'Andromède, nous avons le regret de vous dire que...

— Maman, le dessin animé s'est coupé, se plaignit le petit garçon frisé.

— Attends Léo.

— ... attaquer Ankor. Il s'agit d'une espèce qui n'appartient pas à notre Nouveau Système solaire. Pour le moment, le gouvernement n'a fait aucune déclaration sur le pourquoi de leur venue. Tous les citoyens sont priés de rester chez-eux, et s'ils sont en plein centre-cille de gagner un abri. Nous ne pourrons...

Soudain, l'écran se brouilla, rendant complètement inaudible tous les propos de la présentatrice. À ma connaissance, la TV n'avait aucun problème. Je me levais et regardais derrière l'écran si quelque chose était mal branché ou autre, mais rien.

Le salon était soudainement sombre. En regardant par la fenêtre, je constatais que le temps s'était brusquement assombrit. Il n'était que onze heures pourtant ! Je n'avais pas écouté Sasha Orion lorsqu'elle avait dit le nom de l'espèce qui nous attaquait. Mais en dirait bien qu'ils étaient en mesure de changer la météo.

— Maman, qu'est-ce qui se passe ?

Pour le moment, je n'avais aucune réponse à lui fournir. Moi-même, je ne savais pas ce qu'il se passait. La panne de courant soudaine et maintenant l'obscurité en plein jour. Instinctivement, mon fils se leva du canapé et s'agrippa à moi. Il ressentait très bien que l'ambiance n'était pas normale. Il fallait que je le protège avant tout. Je l'enlaçais et tentais de le rassurer de toutes mes forces avec des « ça va aller », « je suis là » ou « personne ne peut te faire de mal ». Et dans tout ça seule une chose était vraie.

Par terre, une ombre se déplaça et avant de pouvoir esquisser un geste, elle avait disparue sous le meuble de la télévision. J'avais rêvé ? Non, impossible ! Il y avait quelque chose de pas net.

— Viens, Léo.

Toujours en le serrant contre moi, je l'emmenais dans ma chambre et fermais la porte derrière moi. Je bloquais toutes les vitres et tirais tous les rideaux, après avoir posé l'enfant sur le lit. Il était de plus en plus effrayé et il y avait de quoi.

Du côté gauche du lit, donc celui de Matthieu, il y avait une petite table de chevet. Après avoir tiré le premier tiroir, mes mains trouvèrent ce qu'elles étaient venues chercher. Un pistolet laser.

— Reste là, je reviens tout de suite.

— Maman, j'ai peur.

— N'aie pas peur, j'arrive.

Après lui avoir donné un sourire encourageant, je fermais la porte. L'appartement qui pas plus tard que dix minutes était chaleureux avait à présent des allures de décor parfait pour un film d'épouvante. Le pressentiment que quelque chose me saute à la gorge à n'importe quel moment ne voulait pas me quitter. Et la peur commençait à oppresser mon ventre. Dire que cette journée devait être une belle journée, le rêve c'était bien vite transformé en cauchemar à mon goût.

De nouveau, j'étais dans le salon, sombre, silencieux et austère. Mon premier réflexe fut de me diriger droit à la TV sans baisser mon arme. C'est là-bas que j'avais vu l'ombre suspecte et il y avait fort à parier que c'est là-bas que j'allais savoir à qui est-ce que j'avais vraiment à faire. La suite des événements me donna raison. Plus je m'approchais du meuble, plus l'ombre reculait.

Ankor livre IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant