Chapitre 23 : «Tout ceci est faux. Tout est faux.» partie 4

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La solitude, le chaos, la destruction. Ces trois mots prenaient tout leur sens en cet instant. Les vastes rues d'Andromède n'étaient plus qu'un champ de ruines jetées dans l'ombre morbide des Spectres. La moto antigravité parcourait la rocade dans un silence seulement troublé par le bruit du moteur. Une seule destination, la Grande Tour. Je n'arrivais toujours pas à réaliser mes actions. Avais-je réellement laissé ma famille derrière moi ? Si j'en croyais les pincements au cœur et l'angoisse sourde qui se manifestait tel un coup-de-poing dans mon ventre... oui. Le retour en arrière était impossible à présent. Je ne pouvais qu'aller de l'avant. 

Les tours du Siège disparaissaient derrière moi tandis que le bâtiment de la Grande Tour commençait à apparaître juste devant moi. Je passais à la vitesse supérieure. La moto accéléra et à une vitesse folle parcourut les quelques kilomètres qui me séparaient de mon objectif. J'étais arrivée. J'arrêtais le mobile et descendis prestement arme à la main. Les Spectres n'avaient pas fait d'apparition de tout le trajet, cela ne présageait rien de bon. 

Rester sur ses gardes. Toujours rester sur ses gardes.

Un conseil que je pris très à cœur en avançant en direction de l'entrée centrale du bâtiment diplomatique. Je tentais d'entrer, mais les portes automatiques restaient inlassablement fermées. Ce n'était pas normal, elles étaient censées s'ouvrir suite à ma présence sur le perron. Évidemment, comme j'étais stupide ! Pas d'électricité ! Donc impossible que les portes s'ouvrent. Pourtant, l'équipe de Rangers était déjà arrivée sur les lieux et je ne les voyais nulle part. J'étais au courant car en partant ma montre avait réussit à intercepter un appel des Rangers en direction du Siège. Bien entendu, pour éviter le surplus d'énergie dans une même zone, afin d'éviter un face-à-face avec les envahisseurs, je l'avais éteinte. 

Je m'éloignais de la porte et reportais mon attention sur ma montre, elle s'alluma dans un bip et un écran holographique circulaire se métamorphosa juste au-dessus de celle-ci. 

— Ici, Ranger Gaïa Hale, prononçais-je dans le micro. Je suis arrivée à la Grande Tour. Je demande la position de l'équipe Gamma, à vous.

Aucune réponse. Et ça non plus ce n'était pas normal. Je réitérais ma demande.

— Ranger Gaïa Hale, demande de votre position. À vous.

Toujours rien. Je commençais sérieusement à avoir un mauvais pressentiment. Et comme pour affirmer mes doutes, des bruits de jets lasers fendirent l'air. Dans un réflexe guerrier, je repris possession de mon arme et courus là où je pensais avoir entendu les bruits. Cela me guida derrière le bâtiment. Le lieu était faiblement éclairé, mais il y avait assez de lumière pour que je puisse voir l'horreur qui s'y jouait. 

Une armée de Spectre plus gros que ceux de l'appartement, entouraient mes collègues Rangers qui tentaient tant bien que mal de maîtriser la situation en les visant de leurs armes lasers. Trois des Rangers étaient à terre et ne respiraient plus. Morts. Un peu plus loin, un autre était affalé par terre, mais il était secoué par des spasmes violents et il vomissait un étrange liquide noir ! Un Spectre avait réussi à s'emparer de son corps ! Voilà comment les trois autres étaient morts ! Il y avait peu de Rangers valides, cinq contre des milliers de Spectres ! C'était le moment où jamais.

J'entrais dans la bataille en attaquant les Spectres de dos. Ma parade eut l'effet escompté. Ils ne s'attendaient pas à une attaque surprise. Je roulais au sol, tirais en rafale avec pour seule but atteindre les autres Rangers. Mes gestes étaient devenus rapide presque robotiques. Sans un mot, je tirais dans le thorax de l'un et dans la tête d'un autre. Après avoir couru un autre sprint, j'arrivais enfin près des Rangers. Je me postais près d'eux et les imitais en tirant.

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