Chapitre 69 : « Je maîtrise la situation.»

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Les rayons lumineux du matin titillèrent ma rétine. Les draps doucéreux de ma chambre m'enveloppant dans une étreinte protectrice. Je pouvais sentir l'odeur délicieuse du café de Grâce et des viennoiseries venant tout droit de la boulangerie du quartier. Un coup de pied dans les côtes me réveilla subitement du rêve dans lequel je m'étais plongée. La réalité n'avait pas évolué, j'étais toujours sous la tente, ligotée et prisonnière d'une espèce que tout le monde croyait éteinte. Un attroupement de cinq Rantadiens me regardait avec méfiance et colère. Ils s'adressèrent à moi dans leur dialecte, rien n'avait évolué à ce niveau depuis hier, je ne comprenais rien à ce qu'ils me disaient. Cet argument ne les démonta pas, bien au contraire.

D'une main ferme, l'un d'eux me tira vers l'avant, m'obligeant à me lever sur le champ et me tira du bâton planté dans le sol à la verticale sur lequel je m'étais assoupie. Je compris tardivement que je n'étais plus accrochée depuis un bon moment déjà. Mais avant que je ne mette en place toutes mes pensées, j'étais de nouveau diriger de force hors de la tente. La lumière du jour m'aveugla et je dû baisser le regard pour m'adapter à cette subite clarté. Je pensais qu'ils allaient me conduire à l'estrade d'hier, mais non, je me rendis compte avec effroi que l'on sortait du camp ! Qu'allaient-ils faire ? Est-ce que le chef me voyait comme une menace et tenait à ce que toute cette histoire reste secrète ? Avait-il eu vent de mes agissements de la veille, à savoir : ma tentative ratée d'établir le contact avec Ginenzhu grâce à ma montre ? Sans doute que oui. M'amenaient-ils suffisamment loin pour ensuite me tuer ?

Toutes les théories les plus folles se bousculaient dans ma tête à une vitesse inouïe. Mon esprit tergiversait à la recherche d'une quelconque solution, tandis que mes gardiens, me menaient je ne sais où au fond de cette jungle. Je pouvais très bien me battre. Leur substituer une de leurs lances et me battre. Je ne m'étais jamais servie d'une arme aussi primitive dans mes souvenirs et je doutais de mes capacités à la manier, mais avais-je vraiment le choix, si je voulais vivre ?

Voyant que notre trajet n'était toujours pas terminée, je pris le risque de jeter un regard aux alentours, ce qui arrêta le cours de mes pensées. Nous étions dans l'ancien village qui avait été complètement brûlé. Mais aucun d'eux ne donna l'ordre de rester sur place et ils passèrent presque insensible sur ce lieux qui jadis avait été leur foyer. Ils étaient décidés à m'emmener quelque part, mais où ? Lorsque nous passâmes le mur de feuille qui s'ouvrit sur ma Space Motor, avec postés devant : le chef des Rantadiens, reconnaissable à ses brûlures ainsi que Dï-Ego et cinq autres guerriers, je commençais à comprendre ce qui allait suivre et cette histoire était loin de me plaire. Je n'avais même pas besoin que Dï-Ego me traduise ce qui allait se passer. Dï-Orkar s'exprima dans sa langue et comme hier j'attendis la traduction de ses mots qui étaient exactement ce à quoi je m'attendais :

— Chemin trop loin pour Rantadiens. Gaïa conduire gros oiseaux et accompagner Rantadiens à Allan.

— Si je refuse, qu'est-ce que vous allez faire ?

— Gaïa pas refuser, s'alerta Dï-Ego. Non, sinon chef fâché et...

— Et ?

— Chef méchant avec Gaïa.

Cet argument était vraiment loin de me convaincre mais il est vrai qu'à aucun moment je n'avais envisager de désobéir à la volonté de Dï-Orkar. Je me souvenais encore de la peur me comprimant le ventre en pensant à la possibilité que mes derniers instants soient venus. Ma tentative de résistance n'était juste qu'une très mince diversion pour gagner du temps sur le programme à coup sûr funeste qui attendait ces individus. De toute façon, sans moi, ils ne pourront jamais décoller d'ici et ce n'est pas à pied qu'ils se rendront à Ginenzhu. À moins qu'ils aient une carte dans leur manche qui m'était inconnue.

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