Chapitre 30 : «Ici Ranger Gaïa Rey.»

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Un moment, des secondes, des minutes. Je n'avais pas la moindre idée du temps que j'avais passé cloîtrée dans ce tronc d'arbre déchu. Le bruit du vent emportant le sable s'était éteint depuis quelques secondes et la forêt recommençait son bruit cabalistique de grillon, de piaillement d’oiseau et autres créatures qui peuplaient ce lieu.

Je m'extirpais de mon refuge afin de me reconnecter avec le monde. Au passage, j'époussetais ma combinaison et enlevais le peu de sable que la tempête avait laissé dans mes cheveux. Le principal était que j’étais toujours en vie sans la moindre égratignure. Un problème venait de se régler, je devais à présent régler le suivant. Comment allais-je sortir d'ici ? Ce n'était même la peine de penser à rejoindre Ginenzhu à pied. Un : je n'avais aucune idée du chemin à emprunter et de deux : traverser le désert sans carte, c'était signer son arrêt de mort. Il ne me restait plus qu'à tenter de les contacter afin de leur signaler ma position.

Génial avec une montre cassée.

Voici un autre problème. Un pas devant l'autre j'avançais en direction de la frontière entre le désert et la forêt. Après tout, si quelqu'un passait par là, il était plus que conseillé que l'on me voit cette fois-ci. De plus, rester dans une position de fœtus pendant un long moment avait été loin d'être salutaire pour mes articulations. Marcher un peu ne me ferait que du bien. C'est donc décidée, que mes pieds entamèrent le chemin pour me conduire à ma destination. Simultanément, je rallumais ma montre et essayais de voir ce que je pouvais en tirer. 

Étrange. Elle n'était pas cassée. Elle s'allumait parfaitement et la plupart des applications étaient tout à fait en mesure d'être utilisée. Peut-être qu'à l'approche de la tempête de sable, certains paramètres géographiques avaient été déréglés avec la perturbation des ondes ou je ne sais trop quoi. Thomas serait mieux l'expliquer que moi. Mais bonne nouvelle, si la montre marchait cela voulait dire que j'étais en mesure d'envoyer un message et par la même occasion, ma position dans cette forêt totalement inconnue. Je fis apparaître le micro et commençais l'appel :

— Ici Ranger Gaïa Rey. 

Pas de réponse à l'autre bout.

— Ici Ranger Gaïa Rey, répétais-je à nouveau.

Toujours aucune réponse. Le silence et seulement le silence. Pourtant, j'étais bien en train d'appeler l'Unité Central des Rangers. Il y avait toujours quelqu'un qui répondait. Qu'est-ce que c'était ce binz ?

— Ici Ranger Gaïa Rey, à vous, lançais-je avec une pointe d'exaspération.

Rien. Avec rage, j'éteignis ma montre. Mais qu’avais-je fait à l’univers entier pour mériter une chose pareille ? Le contact avec Ginenzhu avait été complètement coupé. Si bien qu'il m'était impossible pour moi de les contacter, tout comme pour eux, il leur était impossible de me voir. Alors c'est comme ça que cela allait terminer ? Personne n'allait venir me chercher ? Je finirai mes jours, dans cet ensemble de feuilles, d’arbre, d'animaux sauvages et insectes tous plus étranges et inconnus les uns que les autres. Enfin... si les rebelles ne me trouvent pas avant cela dit. Ce qui était tout à fait plausible.

Et si ce n'était qu'un problème de réseau ? Après tout, en y réfléchissant, ma montre avait commencé à être défectueuse lorsque j'avais pénétré près au cœur de la forêt. Donc peut-être que si je regagnais le lieu par lequel j'étais arrivée, la communication pourrait se faire. Pris d'un nouvel espoir, je continuais ma route. Si ça ne marchait pas, c'était la catastrophe assurée.

***

Cela devait faire, une bonne trentaine de minutes que je marchais. Escaladant les roches, sautant par-dessus des branches et croisant sur mon passage des animaux. Les voir me rappelait Jupiter. 

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