Chapitre 42 : «Il faut qu'on parle.»

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Je regardais le paysage qui s'offrait à moi depuis la vitre de l'aérotrain. Il n'y avait rien de nouveau à l'horizon. Andromède était toujours devant moi avec ses espaces spacieux et vert, les grattes-ciels et les pubs holographiques qui jonchaient les chemins ou qui apparaissaient  à l'improviste devant mes yeux. Carmen m'arracha de ma longue contemplation futuriste pour me prévenir que l'aérotrain s'était arrêté à notre arrêt.

Après des minutes coincées dans les transport en commun, mon amie et moi étions enfin arrivées devant la superbe et belle demeure des Robinson. C'est avec elle que j'avais décidé de me rendre à la petite fête improvisée de notre ami car j'avais eu besoin d'elle pour trouver un maillot de bain. Recherche qui avait été fructueuse.

La maison des Robinson était exactement comme dans mes souvenirs. Les baies vitrées, les panneaux solaires, le jardin verdoyant... Tout était resté au même endroit depuis ma dernière visite.

Une fois devant la porte d'entrée, une légère sonnerie retentit à l'extérieur et à l'intérieur de la demeure. Cela devait être le mode de sonnerie automatique installé dans la plupart des demeures andromédiennes. Quelques secondes plus tard, derrière la porte à demie vitrée, apparut la petite silhouette d'une enfant dont l'identité fut facile à déterminer en voyant la chevelure blonde ondulée bougée au gré des mouvements de sa détentrice. Il n'y avait pas trente six mille petites filles dans cette maison et mes hypothèses se confirmèrent quand nous croîsâmes les billes bleus qui constituaient le regard de la cadette Robinson : Mary. Toujours avec son visage poupin du haut de ses sept ans, elle nous ouvrit la porte en nous adressant un grand sourire. Carmen était sûrement venue ici plusieurs fois car Mary lui sauta littéralement dans les bras et je fus surprise de voir qu'elle en faisait de même avec moi. Je ne l'avais vu qu'une fois après tout. Elle nous fit entrer et après avoir fermé la porte, elle cria :

— Thomas ! Il y a Carmen et Gaïa !

— J'arrive !

La voix avait raisonné dans tout le rez de chaussée, ce qui signifiait qu'il n'était pas bien loin. Et quelques secondes plus tard, l'informaticien Ranger apparut. Sortant du jardin, habillé d'un simple tee-shirt et de son short de bain avec des graffitis qui à mon avis représentaient des extraits de vieux films de science-fiction dont les noms m'échappaient sur le coup.

En bon hôte, il nous indiqua la salle de bain pour pouvoir déjà nous mettre en maillot de bain. Carmen avait revêtu son maillot deux pièces noir et blanc avec un style purement moderne, une bande blanche passait en dessus d'une bande noir. Elle semblait sortir tout droit d'un film d'espionnage. J'allais entrer à sa suite et c'est là que je remarquais quelque chose.

— Tu as un tatouage ?

— Quoi ? s'arrêtta-t-elle.

— Je savais pas que tu avais un tatouage dans le bas du dos.

— Oh, fit-elle comme si elle venait de le remarquer. Une erreur de jeunesse, expliqua-t-elle brièvement.

— Quelle jeunesse ? Tu n'a que vingt deux ans.

Elle esquissa un sourire et se dirigea dans le jardin, évitant ma dernière réplique. Je n'avais pas eu le temps de voir exactement ce qu'il représentait mais peu importe ce n'était qu'un tatouage. Et étrangement, je trouvais que cela allait bien avec sa personnalité. Ce qui me fit penser que je n'avais aucun tatouage qui puisse me renseigner sur celle que j'étais auparavant. J'avais une tâche de naissance au niveau de la cuisse droite et un petit grain de beauté dans le cou. Rien qui puisse vraiment me révéler davantage sur ce que je ne suis pas. Mais le temps n'était pas au cafard, je devais mettre mon maillot de bain.

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